Paul Langlois

MONTRÉAL - Paul Langlois, originaire de Kingston, a passé des décennies à faire vibrer les bars, les théâtres et les arénas pour les amateurs de musique au Canada et à travers le monde en tant que guitariste du groupe The Tragically Hip. Fils d'un Canadien français, Langlois est partisan des Canadiens depuis le jour où il est venu au monde.

On s'est récemment entretenu avec le guitariste pour en apprendre davantage à propos de son amour pour le bleu-blanc-rouge, sur son amitié avec Kirk Muller, et plus encore.
Tu es originaire de Kingston, où il est possible de devenir un partisan des Canadiens, des Maple Leafs, des Bruins, et plus récemment des Sénateurs. Comment es-tu devenu un partisan de Montréal?PAUL LANGLOIS: J'avais des amis, dont Gord Downie, qui aimaient les Bruins. Ce ne fut pas mon cas. La langue maternelle de mon père était le français alors j'ai grandi en aimant les Canadiens et en détestant les Leafs. Notre fille aînée… J'ai dû m'absenter trop souvent, car elle prend pour les Leafs. Je ne comprends pas la raison. Mais en fait, j'aimais les Leafs lorsque Doug Gilmour jouait à Toronto. Ils étaient ma deuxième ou troisième équipe préférée. Et j'ai toujours aimé les Sénateurs, mais j'ai grandi en étant partisan du Tricolore. Je les aime depuis ma naissance.

Cet amour pour les Canadiens a donc précédé ton amitié avec Kirk Muller.PL:Oui ce fut le cas. J'étais tellement heureux de le voir jouer à Montréal. J'ai joué au hockey mineur, évidemment pas à son niveau. Il est un an plus jeune que moi et il y avait une histoire en première page lorsqu'il avait 14 ou 15 ans. Il avait inscrit 222 buts ou quelque chose du genre au niveau AAA, alors tout le monde le connaissait. On est allé à différentes écoles secondaires, mais j'ai joué au soccer contre lui et on est ami depuis longtemps. Tous les membres du groupe sont amis avec lui et Doug Gilmour. Il est un an plus vieux que moi. On a toujours suivi la carrière de [Muller].

As-tu des histoires à propos de Kirk que tu pourrais partager avec nous?PL: C'est quelqu'un de très doué socialement. Il est tellement gentil avec les gens. Honnêtement, je n'ai jamais vu quelqu'un entrer dans une pièce et faire autant en sorte que tout le monde se sent bien dans sa peau. C'est sa spécialité.
Il a invité Gord Downie] et moi à venir à Kingston pour jouer au hockey vers le début ou milieu des années 1990. Gord était un assez bon gardien de but. Il a remporté quelques championnats en Ontario avec son équipe à Ernestown. Tous ces joueurs de la LNH, la plupart étaient plus jeunes que nous, se retrouvaient durant l'été. On a joué avec eux. C'est Wendel Clark qui s'occupait de la ligue. Il avait un chalet à Kingston. Je me suis retrouvé au sein de l'autre équipe et j'ai eu une chance de m'échapper. Tout ce que j'entendais derrière moi, c'était Kirk qui criait: « Laissez-le aller! Enlevez-vous du chemin! » Je patinais aussi vite que possible, mais je suis certain que je devais avoir l'air d'être au ralenti. Ils m'ont permis de m'échapper, mais je n'ai pas marqué. C'est le genre de gars qu'il est. C'est une personne formidable et c'est génial d'être en sa compagnie. J'ai toujours apprécié notre relation.
**On allait justement te demander si tu avais joué au hockey en grandissant…PL:** J'ai joué dans la ligue d'athlétisme de l'église, puis j'ai joué dans la ligue de hockey mineur de Kingston durant un certain temps. J'étais bon, mais pas assez pour le niveau AAA. J'ai joué avec [le chanteur de Headstones et la vedette de Flashpoint] Hugh Dillon.
J'étais correct, mais à mon avis, j'étais bien meilleur que [le chanteur et guitariste de Blue Rodeo] Jim Cuddy. On a joué dans une ligue de musiciens plus tard, à la fin des années 1990 ou au début des années 2000 lorsqu'on s'est rencontré pour la première fois et je suis presque certain que je suis meilleur que lui, même s'il dirige la Juno Cup.
**En parlant de Hugh Dillon, vous avez tous les deux joué un spectacle au pénitencier de Kingston. Crois-tu qu'il s'agirait d'un bon site pour organiser un match de hockey professionnel?PL:** Je me le demande. Il y a une cour. On a choisi le site lorsqu'on a passé les portes pour la première fois. La scène était au bas d'une colline. La cour est en arrière et c'est à cet endroit qu'ils jouaient au baseball ou soulevaient des poids. C'était la cour typique d'une prison. Le terrain est nivelé à cet endroit. Je n'y avais jamais pensé. C'est une bonne idée. Je ne sais pas combien de gens peuvent y entrer, mais c'est un concept intéressant.
[Watch: Youtube Video

The Hip est un groupe aussi canadien que le hockey. Quelle est la chose la plus canadienne pour toi?PL: C'est une expérience unique. On partage une expérience mutuelle avec la neige et le hockey. Je crois que comme dans tous autres pays, il y a un amour mutuel pour l'endroit, et évidemment le hockey est l'une des nombreuses raisons. On est des partisans de hockey. On adore ce sport. On a passé le temps avec ce sport. Lorsqu'on n'était pas en concert, on regardait les matchs, même sur la route.
On a de la chance d'avoir pu écrire des chansons de hockey comme Fifty Mission Cap et Fireworks. On est tellement honoré que les équipes font jouer notre musique dans le vestiaire ou durant la période d'échauffement. On a eu la chance de vivre ce rêve.
Watch: Youtube Video
Vous avez joué votre dernier spectacle le 20 août 2016 à guichets fermés au K-Rock Centre, mais 25 000 autres personnes regardaient la performance en direct au coin de la rue Springer Market Square et CBC a estimé que 11,7 millions de personnes étaient à l'écoute - un tiers du pays a regardé le spectacle. Est-ce que vous vous attendiez à recevoir autant de soutien?PL: On ne s'attendait vraiment pas à ça. On était en tournée et c'était évident dès le premier spectacle que ce n'était pas nécessairement ce à quoi les gens s'attendaient. [Downie] n'était pas là pour pleurer. On voulait plutôt bien jouer et s'assurer que tout le monde s'amuse. Et je crois que cela a surpris et réconforté les gens lorsqu'on a fait le tour du pays. On savait que ça allait être filmé et diffusé, mais ce n'est vraiment que ce jour-là…

Heureusement, on a réussi à se concentrer et ne plus penser à ça afin d'offrir un bon spectacle. On venait de jouer 14 spectacles lors des jours précédents alors on était prêt et on se sentait à l'aise. On a simplement joué le spectacle comme on le fait pour tout autre spectacle. On n'a pas remarqué les caméras ni rien d'autre. Mais après le concert, c'était quelque chose de gros. On ne savait pas qu'il y avait autant de monde présent et autant de gens qui ont regardé le spectacle en direct.
On est juste très chanceux et je suis heureux que Gord ait pu le faire. Il voulait vraiment le faire. On a pu l'aider et le faire tous ensemble. Avec la situation, rien n'aurait pu aller mieux.