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MONTRÉAL - La vie après le hockey ne fait que commencer pour Peter Budaj.

Le 12 avril dernier, le gardien âgé de 36 ans a disputé son dernier match professionnel avec le Reign d'Ontario, le club-école des Kings de Los Angeles dans la Ligue américaine de hockey (LAH).
Budaj a connu une carrière de 13 ans dans la LNH avant d'accrocher ses patins, soit avec Colorado, Montréal, Tampa Bay et Los Angeles.
Le gardien slovaque a signé comme joueur autonome avec les Canadiens le 1er juillet 2011 et il a disputé trois saisons avec le bleu-blanc-rouge.
Nous avons récemment discuté avec Budaj à propos de son passage avec le Tricolore et pour en savoir plus sur ses projets d'avenir.
Quel a été le meilleur côté à être un membre des Canadiens?
PETER BUDAJ: C'était l'un de mes moments les plus incroyables de ma carrière. Je pense que tous les joueurs de hockey, jeunes et vieux, il n'y a que quelques équipes qui ont un nom comme Montréal. Je pense que Montréal est au sommet de cette liste. La tradition et la passion des gens, la manière dont l'équipe est vue aux yeux des gens et des joueurs du monde du hockey, c'était un moment très spécial pour moi d'être là. Je suis très reconnaissant d'avoir pu jouer là-bas. Chaque joueur qui a déjà joué pour les Canadiens vous dira la même chose. Enfiler le chandail des Canadiens pour la première fois est un moment très spécial. Tu te rends au Centre Bell et tu vois tous les bannières et chandails retirés. Les expectations sont que tu dois être le meilleur et être excellent. C'est un sentiment assez incroyable d'enfiler ce chandail parce qu'il y a beaucoup d'histoire et beaucoup de gens qui se sont battus pour que l'organisation réussisse dans le passé et que tu souhaites faire de même. Tu peux sentir la passion des gens et des partisans. Ils vivent et respirent pour l'équipe. À Montréal, les gens prennent leur hockey très, très au sérieux.

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Est-ce qu'il y a un moment que tu as vécu en tant que joueur des Canadiens qui se distingue des autres?
PB: Définitivement, le premier match a vraiment été spécial pour moi. Même au début de la saison, la cérémonie d'ouverture avec le flambeau qui était transmis d'un joueur à un autre. C'est très significatif pour un joueur. Vous trouvez peut-être que cela fait un beau spectacle à la télévision, mais c'est beaucoup plus que ça. Lorsque tu vois le flambeau passer d'un joueur d'une époque où l'équipe a connu un tel succès, tu te sens très responsable de faire de ton mieux chaque jour, pas seulement lorsque les gens regardent. Tu veux t'améliorer et aider l'équipe à remporter des matchs parce que c'est une organisation gagnante et c'est la raison pour laquelle les joueurs sont amenés ici. C'est quelque chose qui se démarque pour moi. Faire partie des séries éliminatoires et se rendre au troisième tour a été incroyable aussi. Tous les membres de notre équipe ont travaillé ensemble. Je me souviendrai toujours le fait d'avoir joué avec Carey Price. C'est un bon ami. J'ai eu de la chance de pouvoir jouer avec lui.

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Parle-nous de ta relation de travail avec Carey.
PB:Carey est un bon gars. C'est une très bonne personne. Il travaille vraiment dur et il veut être le meilleur. C'est un joueur tellement compétitif. Il veut vraiment aider l'équipe et remporter la Coupe Stanley pour les Canadiens. Tu peux toujours compter sur lui pour donner le meilleur de soi-même. C'est pourquoi j'ai aimé jouer avec lui. C'était génial d'apprendre de lui. La façon dont il aborde les entraînements, la manière dont il aborde les matchs, la façon dont il aborde les hauts et les bas, il fait tout très professionnellement. Je pense qu'il a vraiment beaucoup appris dès le premier jour où il est entré dans la LNH. Il comprend le jeu et sait être au sommet de son art dans les moments où l'équipe a besoin de lui. C'était juste une super expérience pour moi. En dehors de la glace, il est également un gars formidable. Nous avons en fait beaucoup discuté. Que tu sois le gardien partant ou l'auxiliaire, peu importe parce que vous jouez tous les deux pour la même chose. Vous jouez pour le succès de l'équipe. C'était génial de pouvoir entretenir une bonne relation. Je pense que les deux gardiens doivent toujours se pousser mutuellement. J'ai beaucoup appris de Carey, même si je suis plus âgé que lui. J'essayais d'apprendre ce que je pouvais de lui.

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Qu'est-ce qui te manque le plus de Montréal, mis à part le fait de sauter sur la glace du Centre Bell?
PB:La nourriture à Montréal est incroyable. Ma femme, Taylor, et moi avons adoré la nourriture là-bas. Nous pensions en fait peut-être revenir en vacances cet été et amener notre plus jeune fils, Michael également. Il n'était pas encore né quand j'ai joué avec les Canadiens. Je voudrais lui montrer où nous avons joué. C'est assez spécial. Si vous aimez le hockey, comme ma famille et moi, c'est un endroit très spécial. Le hockey est partout. C'est ce qui me rend vraiment heureux parce que j'aime le sport. J'ai vécu dans le Vieux-Port pendant un an, puis deux ans à Brossard. Pendant nos jours de congé, nous allions toujours chez Eggspectation avec mon fils aîné, Peter. J'aime également le vin et ma femme aussi, et nous n'avons jamais manqué de cela à Montréal. (Rires)

Maintenant que ta carrière de hockeyeur est terminée, quels sont tes projets?
PB: Je veux vraiment passer du temps avec ma famille. Lorsque tu joues, tu n'as pas autant de temps que tu le souhaiterais avec eux. Les trois dernières années, j'ai été échangé et je me suis beaucoup promené. Cela a un impact réel, surtout lorsque tu as des enfants. Mais je veux aussi rester impliqué dans le hockey. Je veux entraîner des enfants et faire des camps. J'ai déjà quelques camps à venir. Je souhaite partager mon expérience et aider la jeune génération de gardiens à essayer d'améliorer leur jeu. J'ai toujours aimé diriger et aller sur la glace avec des enfants. C'est vraiment excitant pour moi de voir comment ils comprennent le jeu et comment ils jouent. Je vais essayer de leur donner des conseils. Je veux vraiment rester relié à ce jeu parce que j'aime ça. Je sais que cela va me manquer, mais c'était le bon choix de prendre ma retraite. Je pense que si je peux partager mon expérience avec la jeune génération de gardiens de but, ce serait formidable. Les gens peuvent visiter mon site web,
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, pour savoir les endroits disponibles pour des camps. J'ai déjà confirmé trois camps à Denver, Los Angeles et Ontario en Californie. En ce qui concerne l'enseignement, je veux vraiment insister sur les principes fondamentaux des jeunes gardiens de but, en particulier sur le patin. Quand ils seront plus âgés, ils pourront travailler sur des situations spécifiques du jeu, car la base sera bonne. Tu dois commencer à marcher avant de pouvoir courir.

Tu as terminé ta carrière en Californie, est-ce que c'est toujours chez toi?
PB:Nous avons déménagé à Bozeman, au Montana, juste après la saison. Je pense que le mode de vie ici est incroyable. C'est un super endroit. Taylor avait l'habitude d'aller à l'école ici dans la journée et sa famille est d'ici. Nous avions toujours l'habitude de passer des vacances ici à notre chalet durant l'été.Nous avons vraiment aimé ça, donc pour l'instant le plan est de rester. C'est une grande communauté. Il y a aussi beaucoup de bon hockey dans la région. Peut-être que je pourrais aider avec l'équipe junior ou bien avec l'Université de Montana State. Je veux juste rester dans le monde du hockey, alors je vais aussi entraîner mes garçons. J'ai fait quelques entraînements. Peter va avoir neuf ans en juillet et Michael vient d'avoir quatre ans. Peter est un défenseur. Il joue également à la crosse et il a joué à titre de gardien de but pour la première fois l'autre jour. En fait, j'ai été choqué, de manière positive, parce qu'il était très bon (Rires). Je ne dis pas cela simplement parce que c'est mon fils, car quiconque me connaît bien vous dira que si je suis dur envers quelqu'un, ce sera avec les gens dont je me soucie le plus. En fait, il était vraiment bon, alors j'en étais très fier. C'était très cool à voir.
Est-ce que le fait de diriger ton fils est une expérience éprouvante pour les nerfs?
PB: Nous venons de disputer un tournoi au Minnesota avec Peter. C'était une équipe réunissant des joueurs de différents états. J'étais entraîneur adjoint. Quand nous avons joué le dernier match, je ne dirais pas que j'étais stressé, mais tu peux seulement leur dire quoi faire et ils doivent le faire. C'est très difficile et différent contrairement à lorsque j'étais un joueur. En tant que joueur, on vous dit quoi faire et tu le fais, et très probablement tout ira bien. Mais en tant qu'entraîneur, tu es menotté et tu ne peux pas vraiment faire grand-chose. (Rires) Les joueurs doivent croire en toi et essayer de le faire. Les enfants étaient super et nous avons passé un très bon moment. Ils ont vraiment essayé et nous avons fini par gagner, ce qui était amusant.
On dirait que tu risques d'être toujours bien occupé…
PB:C'est triste quand tu termines ta carrière, mais c'est désormais l'heure du chapitre suivant. Je suis très excité à ce sujet. Ça va être super cool. En restant connecté au hockey, je peux toujours faire ce que j'aime faire. Il y a une partie de chaque carrière où tu as un début et une fin. Tu dois apprécier le jeu et en être reconnaissant. Maintenant, je pense que c'est très important de simplement profiter de ma famille et de moi-même. La même énergie que je mets à jouer, je peux la mettre à entraîner et aider quelqu'un d'autre. Je peux aussi passer plus de temps avec mes enfants et essayer de leur apprendre de plus en plus de choses que je n'ai pas pu partager pendant la saison. Je n'ai pas pu participer à des tournois ni à des entraînements parce que j'étais en train de jouer, mais je serai dorénavant présent.