Brendan Gallagher

MONTRÉAL - Pour la seconde saison consécutive, Brendan Gallagher a entamé la campagne en revenant d'une sérieuse blessure et il espérait que l'histoire ne se répète pas pour une troisième fois.

Il peut dire mission accomplie.
Pour tous ceux qui connaissent bien Brendan Gallagher, la seule raison qui rend ses succès de la dernière saison si surprenants est que le travailleur acharné est toujours le premier à sacrifier son corps pour servir la cause de son club. Que ce soit dans les coins ou devant le filet adverse, l'attaquant se retrouve toujours aux endroits où ses adversaires ne veulent pas le voir, et ils s'assurent de lui faire chèrement payer le prix à chaque présence.
Sa volonté hors norme à vouloir obstruer la vue du gardien adverse est en partie responsable de ses deux fractures distinctes à la même main, mais ce même entêtement explique en grande partie la meilleure saison de sa carrière. Gallagher a conclu la saison 2017-2018 avec 31 buts et 54 points, deux sommets en carrière.

L'ailier des Canadiens a toujours clamé haut et fort qu'il ne changerait pas son style de jeu, qu'il resterait fidèle à lui-même peu importe les conséquences. Cette saison ne fut certainement pas différente.
«J'ai encore l'impression qu'il y a de la place pour m'améliorer. Je ne sais pas à quel point j'ai modifié mon style, j'essaye de rester le même joueur» a mentionné Gallagher après avoir remporté la coupe Molson pour la saison 2017-2018, remise au joueur de l'année chez les Canadiens. «J'ai essayé d'apprendre et de m'améliorer. Je me suis entouré de bonnes personnes et de très bonnes têtes de hockey. J'ai été en mesure de continuer à pratiquer le style qui me permet d'avoir du succès, mais en plus, de grandir en tant que joueur. Je me considère encore assez jeune et il y a encore beaucoup de place à l'amélioration.»
Si Gallagher, qui a obtenu son 200e point en carrière grâce à un but contre Columbus le 27 novembre dernier - il est devenu le 11e joueur de sa cuvée à atteindre cette marque - tient promesse et s'améliore encore, les Canadiens seront les premiers à en bénéficier. Même dans le cas contraire, ses coéquipiers bénéficient déjà grandement de son jeu.

S'il vous prenait l'envie, comme à l'auteur de ce texte, de réunir sur un tableau différentes statistiques démontrant l'impact de Gallagher sur ses coéquipiers lorsqu'il est question du Corsi (CF%), du Fenwick (FF%), des tirs pour (SF%), des chances de marquer (SCF%), des chances de marquer résultant en des buts (SCGF%) et des chances de marquer en provenance des zones dangereuses (HDCF%), et que vous décidiez de surligner en jaune toutes les cellules de ce tableau dans les cas où les chiffres sont meilleurs pour un coéquipier X lorsqu'il joue avec Gallagher, et bien… Vous vous retrouveriez avec un tableau rempli de jaune. Seuls quelques rares joueurs dans chacune des catégories n'ont pas profité de la présence de Gallagher sur la glace.
«J'aime la façon dont il joue. Il est facile à comprendre. Il joue un style nord-sud, un peu comme moi, il va dans les coins, devant le filet, il aime aller dans les endroits difficiles » a décrit Paul Byron, le coéquipier de Gallagher - aux côtés de Jonathan Drouin - pour la majeure partie du dernier quart de la saison. «Quand tu es sur la glace avec lui, tu sais que tu vas obtenir des chances, tu sais que tu vas travailler dur et que tu vas aller près du filet. Je crois que nos deux styles se marient très bien l'un à l'autre.»

Le Corsi de l'équipe a augmenté de presque 9% quand Gallagher et Byron embarquent ensemble sur la patinoire, et le HDCF% explose en étant 14.55% plus élevé dans les mêmes conditions. Drouin a vu sa production de points par tranche de 60 minutes passer de 1,91 à 2,42 lorsqu'il a commencé à patrouiller le centre d'une ligne sur laquelle Gallagher évoluait, se permettant même d'amasser 14 points à ses 19 derniers matchs de la saison.
«Je crois qu'on a formé une ligne assez productive. Nous avons aimé évoluer ensemble. Jouer avec ces deux joueurs m'a aidé à garder mon jeu simple. J'ai toujours aimé jouer avec Paulie, j'ai connu du succès avec lui» a vanté Gallagher. «Et apprendre à connaître Drou cette année, je pense que nous avons tous les deux compris que si nous travaillons fort et qu'on trouve des moyens d'amener la rondelle sur sa palette, des bonnes choses vont arriver. Il possède un talent spécial. Jouer avec ces deux joueurs m'a vraiment simplifié la vie.»

Tout ceci étant dit, Gallagher a passé la majorité de son temps lors du bilan de fin de saison à déplorer la position finale de son équipe au classement, n'étant pas prêt à célébrer ses exploits personnels au moment où lui et ses coéquipiers s'apprêtaient à regarder les séries éliminatoires à la télévision. Il a cependant souligné que les turbulences d'une saison aussi difficile que la dernière viennent mettre en lumière l'un des plus gros avantages à évoluer dans le marché montréalais.
«Au niveau de nos partisans, les deux saisons où j'ai apprécié le plus jouer avec les Canadiens de Montréal sont les deux mauvaises saisons qu'on a connues depuis que je suis ici» a conclu Gallagher, le candidat des Canadiens au trophée King Clancy pour la saison 2017-2018, remis au joueur qui a démontré un leadership hors-pair et qui s'implique de façon exceptionnelle au sein de sa communauté. «Parce que les fans n'arrêtent jamais de nous supporter, ils n'arrêtent jamais de nous aimer et ils continuent de se présenter à l'aréna pour nous encourager.»

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