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MONTRÉAL - La réaction des partisans au Centre Bell a été instantanée, lorsque Michel Lacroix a annoncé après le troisième but qu'Andrei Markov avait rejoint Guy Lapointe au deuxième rang des meilleurs pointeurs chez les défenseurs dans l'histoire du club.

Tout le monde s'est levé d'un bond, sans hésitation, et s'est mis à l'applaudir à tout rompre.
«Je savais déjà qu'on avait les meilleurs fans au monde. C'était bien. J'ai aimé ça», a confié Markov quelques minutes après l'ovation, visiblement encore ému par la réaction des amateurs.
«C'est un grand honneur de me retrouver parmi ces grands noms. Je suis fier d'être là où je suis. J'ai travaillé fort pour ça. Mais pour l'instant, c'est l'équipe qui compte le plus. Nous avons obtenu une victoire importante ce soir.»

Une victoire importante, certes, puisqu'elle permet au Tricolore de prendre une avance de quatre points devant les Sénateurs d'Ottawa au premier rang de la section Atlantique, avec six matchs à jouer au calendrier régulier. Mais n'allez pas croire que les coéquipiers de Markov n'allaient quand même pas souligné son exploit remarquable.
«Je ne peux penser à quelqu'un qui le mérite plus que lui, a confié Max Pacioretty, coéquipier du numéro 79 depuis la saison 2008-2009. Depuis que je joue avec lui, il a traversé tellement d'obstacles, il a fait face à tellement d'adversité. Je suis très heureux pour lui. C'est probablement le meilleur joueur avec qui j'ai joué, et c'est vraiment bien de le voir être récompensé de la sorte.»
Si ce n'était que de lui, Pacioretty demanderait à Markov de ne jamais arrêter.
«Il a tellement le sens du jeu développé. C'est toujours fascinant de le voir aller, comment il tient son bâton dans certaines situations, ses petites techniques, les passes qu'il fait. J'ai dit à Chucky "Je ne veux pas qu'il prenne sa retraite, parce qu'il me donne au moins 10 buts par année"», a rigolé le capitaine, qui a par ailleurs mis fin à une disette de six matchs sans marquer en trouvant le fond du filet en fin de deuxième période.
«Je crois que plusieurs des gauchers de notre équipe pensent la même chose parce qu'il nous trouve toujours sur l'aile opposée. Je crois que personne n'est meilleur que lui lorsqu'il prend possession de la rondelle à la ligne bleue.»
C'est d'ailleurs ainsi que s'est dessiné le but d'Artturi Lehkonen, celui qui a permis à Markov d'obtenir son 572e point en carrière et d'égaler la marque de Guy Lapointe. Le Russe a récupéré la rondelle en zone centrale, a traversé la ligne bleue et a remis le disque à Lehkonen, bien posté à sa droite, sans même le regarder.

«Quand il a fait la passe, je me demandais si j'allais tirer ou si j'allais passer, alors ça a donné un effet papillon à mon tir qui a surpris le gardien», a expliqué Lehkonen, honoré d'avoir pu aider Markov à amasser ce précieux point.
«Je suis content d'en faire partie. Il a obtenu tellement de points, et il n'a pas fini. C'est un honneur, un grand honneur évidemment.»
À 38 ans et en présentant des chiffres aussi constants à chaque saison - moyenne de 0,63 points par match et différentiel de plus-14 en 2016-2017 - Markov fait difficilement son âge.
«C'est un bon modèle pour tous les jeunes qui arrivent dans cette organisation - il suffit de l'observer à l'entraînement, comment il travaille fort», a indiqué Brendan Gallagher, auteur du but gagnant, en troisième période.
«Il est réservé, il fait ses affaires. Il n'a pas besoin de toute l'attention et c'est quelque chose que tu apprécies de lui. Il fait son travail soir après soir. Il est passé à travers toutes sortes de choses dans sa carrière, les blessures entre autres. Mais il a toujours persévéré.»

«Sans mes coéquipiers, je ne suis pas ici devant vous, a répondu bien humblement Markov à toute cette vague d'amour. Sans mes coéquipiers, ce ne serait jamais arrivé. Merci à tous mes coéquipiers et à l'organisation qui a cru en moi. Je suis fier d'être ici.»