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MONTRÉAL - Dans un match au cours duquel les Capitals étaient privés des services de leur franc-tireur Alexander Ovechkin, il était tout à fait logique de voir Jakub Vrana prendre la relève et inscrire le but qui a fait la différence face aux Canadiens, lundi.

Logique non seulement parce que l'attaquant tchèque touche la cible avec la régularité d'une horloge depuis le passage à 2020, mais aussi parce qu'il est « l'autre » marqueur des Capitals. Celui qui amasse les buts dans l'ombre du plus grand marqueur de son époque. Sans le Tsar, les projecteurs étaient sur lui et il en a profité.
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Grâce à son but dans un gain de 4-2 contre le Tricolore et à sa récolte de huit filets à ses neuf derniers matchs, Vrana a porté son total à 23 cette saison - dont un impressionnant total de 22 à égalité numérique. C'est un de moins que son total de l'an dernier, avec encore 32 matchs à disputer.
« Je ne crois pas que ce soit seulement moi qui mérite le crédit, a rappelé celui qui a aussi amassé une aide, lundi. Mon but d'aujourd'hui le démontre parfaitement. Je ne l'aurais pas inscrit sans le travail de mes compagnons de trio (Evgeny Kuznetsov et T.J. Oshie).
« Nous nous complétons bien et nous générons des chances à profusion. Je suis peut-être sur la meilleure séquence de ma carrière, mais je dois continuer à travailler. On ne sait jamais quand ça va prendre fin. »
Si l'on se fie à la direction dans laquelle il se dirige depuis la saison dernière, ça ne risque pas de s'arrêter de sitôt. Après avoir joué un rôle de soutien dans la conquête de la Coupe Stanley des siens à sa première saison complète à Washington, en 2018, Vrana a pris son envol l'an dernier.
Depuis le premier match de 2018-19, le choix de premier tour des Capitals en 2014 est le deuxième meilleur buteur de la formation - derrière Ovechkin, évidemment. Le Russe cumule 85 réussites en 130 rencontres tandis que son jeune coéquipier de 23 ans en totalise 47 en 132 matchs.

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L'écart est plutôt grand, mais c'est assez difficile d'être comparé au grand no 8.
« Il a un très bon tir et il décoche à la vitesse de l'éclair, a déclaré Tom Wilson, auteur d'un but contre le CH. Il a appris comment jouer de la bonne façon et il est devenu un joueur beaucoup plus complet. Ça lui permet d'être de plus en plus en confiance. Quand il est affamé en zone adverse et qu'il se bat pour la rondelle, il fait partie de l'élite des jeunes joueurs de la Ligue, c'est certain. »
Patience
Ça lui aura quand même pris quelques années pour devenir le joueur qu'il est aujourd'hui. Vrana a eu besoin d'une saison dans la Ligue américaine, d'une autre à faire la navette entre Hershey et Washington et d'une première campagne complète à apprendre les rudiments de la LNH avant de réellement se mettre en marche.
Il y a même eu certains doutes quant à son développement au fil des années : allait-il vraiment devenir le marqueur que l'on attendait de lui? La patience semble finalement rapporter des dividendes.
« Il a trouvé son identité comme joueur, a vanté Lars Eller. On a toujours pu voir qu'il avait cette touche de marqueur et cette rapidité, surtout la saison dernière. Il a réussi à jumeler les deux et à utiliser ses atouts plus efficacement que par le passé. Il est devenu une menace constante chaque soir, au lieu de l'être un match sur quatre ou un match sur cinq. »
Maintenant qu'il est sur le point de connaître la meilleure saison de sa carrière, le plateau des 30 buts - même celui des 35 - lui semble plutôt accessible. À 23 ans, ce ne serait pas mauvais du tout.
« Je ne me fixe pas d'objectifs de buts ou de points, a dit le principal intéressé. Je ne fais que jouer et je profite de la saison. Je n'ai pas d'objectif en tête parce que si je l'atteins, je n'aurai plus de motivation ensuite. Je m'amuse et je verrai jusqu'où je peux me rendre. »