Marchessault Chiasson badge laflamme

LAS VEGAS - L'amitié qui unit Jonathan Marchessault et Alex Chiasson sera mise à rude épreuve au cours des prochaines semaines.
Peu importe le dénouement de la Finale de la Coupe Stanley entre les Golden Knights de Vegas et les Capitals de Washington, les « deux grands chums » de la région de Québec assurent que leur relation demeurera intacte.

« Notre amitié va durer, ça c'est sûr », a affirmé Chiasson, dimanche, en marge des activités de la Coupe Stanley. « J'ai été son garçon d'honneur à son mariage et il sera mon garçon d'honneur à mes noces dans quelques années. Nos familles sont proches.
« Sur la glace, comme adversaires c'est plus dur pour une amitié, mais ça fait partie du jeu. »

Chiasson a vu le jour à Montréal, mais ses parents ont déménagé en banlieue de Québec lorsqu'il avait environ cinq ans.
« Nous nous sommes établis à Saint-Augustin-de-Desmaures, près de l'école sur la rue des Bocages, précise l'attaquant des Capitals. Les Marchessault demeuraient tout près, à la limite Cap-Rouge. J'étais à cinq minutes de chez "Jon" à bicyclette. »
À LIRE : Fleury aura plus de plaisir en Finale cette année | Carnet de bord : Bellemare, avant-match no 1 | Les masjuscules disparaissent de Las Vegas pour la Finale
Tout d'abord adversaires au hockey mineur, ils ont ensuite commencé à évoluer ensemble dans le hockey élite.
« Mon père était mon entraîneur et son père était son entraîneur, a raconté Chiasson. Nous avons commencé à jouer ensemble dans l'atome AA. À la distance que nous habitions l'un de l'autre, sa mère ou son père venait me chercher pour aller à l'aréna. Parfois c'étaient mes parents qui nous conduisaient. Il y a quelques jours, je regardais des photos de nous, tout petits. On jouait au hockey dehors devant la maison, sur la patinoire extérieure. J'ai des millions de souvenirs du genre avec "Jon". On a grandi ensemble, on est allé à l'école ensemble, on a joué au hockey mineur ensemble. Si on nous avait dit il y a une vingtaine d'années qu'on s'affronterait en Finale de la Coupe Stanley… C'est un moment super spécial pour nous deux. »
Marchessault a confié que les deux amis âgés de 27 ans ont échangé des messages textes, il y a quelques jours.
« On s'est souhaité bonne chance et je lui ai dit que je suis extrêmement fier de lui. Nous sommes fiers de chacun, tous les deux. Je suis content de voir où nous sommes rendus. J'espère qu'il fera bien », a dit le rapide attaquant des Golden Knights.
C'est la dernière communication qu'ils auront ensemble jusqu'avant la conclusion de la série.
« Nous n'avons pas abordé le sujet, mais ça me semble assez clair, a précisé Chiasson. Nous n'avons pas besoin de nous le dire. »
Avant même de connaître l'identité des adversaires des Golden Knights, Marchessault avait claironné qu'il n'y aurait aucune place pour de l'amitié en grande finale.
« C'est quand même difficile, a-t-il élaboré dimanche, parce qu'en tant qu'amis tu veux tout le temps que ton chum fasse bien. Tu ne veux pas qu'il compte contre toi, mais qu'il fasse bien. Je ne pourrais pas être plus heureux pour un gars comme Alex. Chaque joueur connaît un parcours différent. De voir que lui et moi, nous nous sommes rendus où nous sommes, c'est une grande fierté. Nos chums de Québec nous regardent et ils sont fiers de nous. Mais quand on arrive sur la glace, le désir de gagner est plus grand et je pense que c'est pareil pour lui. »

Chiasson sait que celui qu'il considère comme un frère est prêt à tout afin d'arriver à ses fins. On a souvent vu le pugnace Marchessault s'adresser à des adversaires dans le feu de l'action depuis le début des séries.
« Il a toujours été comme ça à l'école et au hockey. Il aime jaser, créer de l'interaction, a indiqué Chiasson. Il est très compétitif, il veut gagner. L'été, on fait partie de la même équipe. Il déteste perdre autant que moi, je le sais.
« Récemment, on me demandait quelle était sa plus grande qualité. C'est la grosseur de son cœur, a renchéri Chiasson. Il aime être proche des gens, les recevoir chez eux, faire des activités, jouer au golf. C'est lui, ça. »
Dans l'échange qu'ils ont eu cette semaine, Chiasson a dit qu'il jugeait important de partager à son pote toute la fierté qui l'anime de voir tout le cheminement qu'ils ont parcouru, chacun de leur côté.
« Nous avons grandi ensemble. Nous avons vécu des choses que je n'oublierai jamais, a-t-il répété. Sa famille c'est un peu la mienne.
« Maintenant c'est le moment de jouer. »