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L'improbable parcours des Golden Knights de Vegas en séries éliminatoires cette année ramène Patrick Roy 25 ans en arrière.
L'ancien gardien étoile ne peut faire autrement que d'établir des rapprochements avec la conquête de la Coupe Stanley des Canadiens de Montréal en 1993.

« J'ai des flash-back en voyant à l'œuvre les Golden Knights », admet Roy en entrevue à LNH.com, à l'approche de la date du 25e anniversaire du dernier championnat d'une équipe canadienne, le 9 juin. « Je trouve qu'on avait une équipe sensiblement comme Vegas, avec quatre très bons trios, un groupe de défenseurs efficaces et un gardien qui connait de bons moments en séries », affirme humblement Roy qui, comme Marc-André Fleury cette année, avait été la pierre angulaire de l'exploit du Tricolore.
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Il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour les Golden Knights afin d'imiter les Canadiens de 1993. À compter de lundi, ils seront les hôtes des Capitals de Washington en Finale de la Coupe Stanley au T-Mobile Arena (20h HE; TVA Sports, CBC, SN, NBC).
« On a à faire à un groupe de joueurs qui croit en lui, qui est prêt à travailler fort et qui est animé d'une confiance inébranlable même si les gens ne croient pas en leurs chances », continue Roy en parlant des Golden Knights. « Ça peut déranger les adversaires. »
Ça peut même déplacer des montagnes, estime un autre membre de l'équipe championne des Canadiens en 1993, Stephan Lebeau.
« La grande ressemblance avec nous, c'est leur façon de jouer comme une équipe, soumet Lebeau. Les joueurs poussent dans la même voie, ils se sacrifient pour la cause. C'est la leçon que j'ai retenue de notre épopée de 1993. C'est quand tout le monde joue pour l'autre qu'une équipe devient meilleure. Ç'a fait un effet d'entraînement incroyable. »
Les Canadiens de 1993 étaient évidemment une équipe plus aguerrie que l'équipe d'expansion de Vegas.
On ne les voyait toutefois pas nécessairement remporter les grands honneurs à l'ouverture du tournoi printanier.
« Des histoires d'équipes Cendrillon comme les Golden Knights, c'est plutôt rare », affirme l'ancien défenseur Éric Desjardins. « Nous n'étions pas une équipe cendrillon dans le temps. Nous avions atteint la Finale de la Coupe Stanley en 1989 et plusieurs joueurs faisaient toujours partie de l'équipe quatre ans plus tard. J'avais le sentiment que nous pouvions remporter la Coupe à chacune des saisons. »
L'ancien attaquant Kirk Muller convient que les Canadiens étaient mésestimés à l'époque, les Penguins de Pittsburgh de Mario Lemieux étant l'équipe à battre.

« Mais contrairement à Vegas, notre équipe avait récolté une centaine de points pendant quelques saisons d'affilée. Nous avions réalisé des performances antérieures. Nous avions fait nos preuves.
« La similitude, c'est que personne ne jugeait que nous serions des aspirants pour l'obtention de la Coupe avant le début de la saison. C'est une histoire remarquable que celle des Golden Knights. »
Pour Roy, le modus operandi de Vegas n'est pas la meilleure recette pour gagner la Coupe Stanley année après année.
« C'est cependant la recette pour te donner la chance de la gagner année après année, avec des joueurs prêts à se dévouer corps et âme pour l'équipe. »
Heureux pour Marchessault
Roy se dit heureux pour l'attaquant Jonathan Marchessault des Golden Knights, qu'il a dirigé pendant quatre saisons chez les Remparts de Québec entre les années 2007 et 2011.
« Je suis bien content pour lui. Il a été repêché sur le tard dans le junior, mais ça ne l'a pas empêché de connaître de belles saisons avec nous, raconte-t-il. Il a poursuivi son cheminement dans les rangs professionnels mineurs. La porte s'est ouverte pour lui en raison de changements dans la Ligue nationale qui favorisent les joueurs de petite taille. Il a saisi sa chance, c'est tout à son honneur. »
Roy décrit Marchessault comme un joueur intense, très dynamique et acharné sur la rondelle.
« Je le surnommais le 'petit cr…', confie-t-il. C'est également un bon marqueur. Je pouvais compter sur lui quand nous avions besoin d'un but. Il voulait réussir et prouver aux gens qu'il était capable de le faire. C'est ce qu'il a fait. »

Roy ne tarit pas d'éloges à l'endroit de Fleury qui tentera de remporter la Coupe pour la troisième année de suite et une quatrième fois en carrière.
« C'est incroyable la personnalité qu'il a, lance Roy. Peu de gars auraient toléré ce qu'il a vécu avec les Penguins de Pittsburgh au cours des deux années précédentes. On l'utilisait, puis on le tassait pour faire de la place au jeune Matt Murray, mais il gardait toujours sa bonne humeur.
« Il mérite amplement ce qui lui arrive. »