Heureux comme ancien joueur, mais d'abord et avant tout, heureux pour le hockey au Québec. L'impact qu'aura ce parcours inspirant sur toute une génération de jeunes hockeyeurs et hockeyeuses, qui a très rarement eu de quoi se mettre sous la dent, sera majeur. Pour moi, c'est l'élément le plus important.
Le printemps Halak vient d'être solidement éclipsé par ce qu'on peut maintenant appeler l'été Price. On peut facilement l'observer partout où l'on va. J'ai moi-même trois filles de 22, 20 et 18 ans qui jouent au hockey et elles sont totalement embarquées dans l'aventure. C'est très positif, ce qui se passe.
C'est peut-être difficile à mesurer pour l'instant parce qu'on a tous le nez collé sur l'arbre, mais on avait besoin de ça. On avait besoin d'une vague d'excitation et de positivisme! Surtout après l'année que l'on vient de connaître, collectivement.
Vous avez sûrement remarqué, dans les dernières années, que les Canadiens perdaient un peu de leur attrait au profit des joueurs vedettes des autres équipes de la Ligue comme Connor McDavid, Auston Matthews et Alexander Ovechkin. Ce sont leurs chandails que les jeunes voulaient porter.
On risque désormais de voir un peu plus de bleu-blanc-rouge, encore plus si le Tricolore gagne la Coupe Stanley pour la 25e fois.
Il n'y a pas si longtemps, je parlais de l'importance d'avoir des idoles locales dans une chronique sur le développement des gardiens québécois. On peut élargir ce concept à l'intérêt pour le hockey en général. L'importance des idoles et des joueurs « vendeurs » est souvent sous-estimée, alors que c'est l'un des éléments qui font en sorte que des jeunes s'intéressent au hockey ou qui ravivent leur intérêt pour le sport.
Carey Price est assurément l'un de ceux-là, surtout avec les séries incroyables qu'il est en train de connaître, mais les jeunes Nick Suzuki, Cole Caufield et Jesperi Kotkaniemi ont aussi beaucoup de pouvoir d'attraction grâce à leur talent et à leur charisme. Ce ne sont pas tous les joueurs qui ont cette aura-là, et ce sont à eux que la prochaine génération s'identifie.
En fait, ces trois jeunes-là sont probablement à l'origine du fait que vos petits voisins, qui n'ont pourtant jamais joué au hockey dans la ruelle, ont sorti un filet, une balle et des bâtons cette semaine. C'est peut-être à cause d'eux qu'ils ont dépoussiéré le chandail tricolore qui traînait dans le fond du garde-robe.
Et c'est peut-être à cause d'eux qu'ils demanderont à leurs parents de les inscrire au hockey, l'hiver prochain.
Je vous le dis, dans les prochaines années, plusieurs jeunes - garçons ou filles - voudront devenir les prochains Suzuki, Caufield ou KK. Ce seront des vendeurs extraordinaires pour l'organisation et pour le sport en général au Québec.