Foule Montréal badge Thibault

À l'instar d'une grande majorité de Québécois, je suis très heureux de voir les Canadiens de Montréal en Finale de la Coupe Stanley pour la première fois en 28 ans.

Heureux comme ancien joueur, mais d'abord et avant tout, heureux pour le hockey au Québec. L'impact qu'aura ce parcours inspirant sur toute une génération de jeunes hockeyeurs et hockeyeuses, qui a très rarement eu de quoi se mettre sous la dent, sera majeur. Pour moi, c'est l'élément le plus important.
Le printemps Halak vient d'être solidement éclipsé par ce qu'on peut maintenant appeler l'été Price. On peut facilement l'observer partout où l'on va. J'ai moi-même trois filles de 22, 20 et 18 ans qui jouent au hockey et elles sont totalement embarquées dans l'aventure. C'est très positif, ce qui se passe.
C'est peut-être difficile à mesurer pour l'instant parce qu'on a tous le nez collé sur l'arbre, mais on avait besoin de ça. On avait besoin d'une vague d'excitation et de positivisme! Surtout après l'année que l'on vient de connaître, collectivement.
Vous avez sûrement remarqué, dans les dernières années, que les Canadiens perdaient un peu de leur attrait au profit des joueurs vedettes des autres équipes de la Ligue comme Connor McDavid, Auston Matthews et Alexander Ovechkin. Ce sont leurs chandails que les jeunes voulaient porter.
On risque désormais de voir un peu plus de bleu-blanc-rouge, encore plus si le Tricolore gagne la Coupe Stanley pour la 25e fois.
Il n'y a pas si longtemps, je parlais de l'importance d'avoir des idoles locales dans une chronique sur le développement des gardiens québécois. On peut élargir ce concept à l'intérêt pour le hockey en général. L'importance des idoles et des joueurs « vendeurs » est souvent sous-estimée, alors que c'est l'un des éléments qui font en sorte que des jeunes s'intéressent au hockey ou qui ravivent leur intérêt pour le sport.
Carey Price est assurément l'un de ceux-là, surtout avec les séries incroyables qu'il est en train de connaître, mais les jeunes Nick Suzuki, Cole Caufield et Jesperi Kotkaniemi ont aussi beaucoup de pouvoir d'attraction grâce à leur talent et à leur charisme. Ce ne sont pas tous les joueurs qui ont cette aura-là, et ce sont à eux que la prochaine génération s'identifie.
En fait, ces trois jeunes-là sont probablement à l'origine du fait que vos petits voisins, qui n'ont pourtant jamais joué au hockey dans la ruelle, ont sorti un filet, une balle et des bâtons cette semaine. C'est peut-être à cause d'eux qu'ils ont dépoussiéré le chandail tricolore qui traînait dans le fond du garde-robe.
Et c'est peut-être à cause d'eux qu'ils demanderont à leurs parents de les inscrire au hockey, l'hiver prochain.
Je vous le dis, dans les prochaines années, plusieurs jeunes - garçons ou filles - voudront devenir les prochains Suzuki, Caufield ou KK. Ce seront des vendeurs extraordinaires pour l'organisation et pour le sport en général au Québec.

VGK@MTL, #6: Caufield trompe la vigilance de Lehner

Tout est possible
Le dernier défi des Canadiens est maintenant de freiner les champions en titre, le Lightning de Tampa Bay, dans sa quête d'un autre triomphe. La tâche s'annonce colossale, mais je suis obligé de dire que j'y crois.
Depuis le cinquième match de la série contre les Maple Leafs de Toronto, la formation montréalaise a connu une progression fulgurante. Elle a battu d'excellentes équipes avec beaucoup de conviction. Les joueurs jouent tellement bien dans toutes les facettes du jeu que personne ne peut parier contre eux désormais.
La confiance s'est installée au sein du groupe, et ça se voit facilement. La troupe de Dominique Ducharme affiche une constance déconcertante et adopte la même recette à tous les matchs. Le système est tellement ancré dans la tête des joueurs que tout se fait automatiquement. Quand on ajoute à l'équation un groupe de vétérans en mission, on obtient les résultats que l'on connaît.
Je m'attends à une série très serrée au cours de laquelle il y aura très peu de buts. Le duel entre Price et Andrei Vasilevskiy promet. Il faudra voir si le Tricolore sera en mesure d'être aussi opportuniste en attaque qu'il l'a été contre les Jets de Winnipeg et les Golden Knights de Vegas.
Après ce que j'ai vu dans les trois premières rondes, je n'ai pas de doute que les attaquants trouveront le moyen de marquer les bons buts dans les bons moments.
Lehner a trop parlé
Je suis certain que les journalistes ont bien apprécié la petite guerre de mots que se sont livrés le gardien des Golden Knights Robin Lehner et Cole Caufield pendant la demi-finale. Ç'a fait couler beaucoup d'encre.
Pour la petite histoire, le gros portier avait déclaré après le quatrième match qu'il savait où Caufield allait lancer quand il s'est présenté devant lui en échappée. Les Knights venaient de faire 2-2 dans la série, et le contexte ne se prêtait pas du tout à une déclaration du genre.
Comme gardien, tu ne peux pas allumer un marqueur naturel, un compétiteur, gratuitement comme ça. Lehner l'a appris à ses dépens puisque Caufield a d'abord battu Marc-André Fleury dans le match no 5 avant de lui servir personnellement la même médecine dans le sixième match.
Ça m'a rappelé quand Daniel Bouchard, des Nordiques, avait dit qu'ils avaient trouvé la faille dans le jeu de Patrick Roy alors qu'ils étaient en contrôle 2-0 dans la série de première ronde en 1993. Ces derniers avaient ensuite encaissé quatre revers de suite.
Il y a des moments où tu peux essayer d'ébranler l'adversaire avec une déclaration, mais c'est surtout quand une équipe a tout essayé et n'a plus rien à perdre. Ce n'était pas le cas des Golden Knights, qui venaient de reprendre le contrôle de la série. Lehner est coloré et il aime parler. Il s'est fait prendre à son propre jeu.