St-Louis-Rheaume-Prospal

La saison 2019-20 de la LNH est en pause depuis le 12 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus, mais ça n'empêche pas les amateurs de rêver, de penser et de parler de hockey.

Tout comme vous, les membres du LNH.com s'ennuient intensément des montées de Connor McDavid et des prouesses de Nathan MacKinnon. Afin de vous divertir (et de se divertir eux-mêmes), ils ont pensé faire des tours de table dans le but de connaître leur joueur préféré ou celui qui les a le plus marqués pour chacune des équipes de la LNH.

JOUEURS LES PLUS MARQUANTS : Sénateurs | Flyers | Penguins | Sharks | Blues

Mais attention, on ne parle pas nécessairement ici du meilleur joueur de chaque équipe sur le plan statistique, loin de là! Certes, notre imaginaire peut avoir été marqué par le talent incroyable d'un joueur, mais aussi par la couleur de ses lacets, sa célébration de but, sa chevelure originale, ou encore parce qu'il a été le tortionnaire de notre équipe préférée en séries éliminatoires. Les préférences ne sont pas toujours rationnelles lorsqu'on est un jeune partisan de hockey!

Une petite mise au point s'impose ici. Notre panel étant essentiellement composé de « Milléniaux », avec un seul membre qui a pu voir jouer les Golden Seals de la Californie de son vivant, il ne faut pas s'étonner que les joueurs qui les ont marqués se trouvent presque tous dans l'histoire récente de la LNH.

Aujourd'hui, notre panel dévoile ses joueurs les plus marquants du Lightning de Tampa Bay :

Steven Stamkos (C)

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com: Des marqueurs de 60 buts dans la LNH, il n'y en a pas eu des tonnes au cours des 30 dernières saisons. Il n'y en a eu que deux en fait : Stamkos et Alex Ovechkin. Seul Ovechkin (543) a inscrit plus de buts que Stamkos (422) depuis l'arrivée de ce dernier dans la LNH en 2008. En plus d'être un redoutable marqueur, Stamkos m'a aussi impressionné avec sa remarquable force de caractère. Stamkos a été aux prises avec plusieurs problèmes de santé particulièrement importants au cours de sa carrière et a toujours tout fait pour revenir au jeu le plus rapidement possible. Souvenez-vous des séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2016, alors qu'il avait effectué un retour au jeu dans le match no 7 de la finale de l'Association de l'Est contre les Penguins de Pittsburgh après avoir été à l'écart du jeu pendant toutes les séries en raison d'un caillot sanguin près de la clavicule! Stamkos a également été capable d'adapter son jeu en fonction des besoins de son équipe… avec l'émergence de Nikita Kucherov, Stamkos s'est découvert un talent de passeur et a amassé plus de mentions d'aide que de buts à ses trois dernières saisons, alors qu'il n'avait accompli cet exploit qu'une fois au cours de sa carrière avant cela.

TOR@TBL: Kucherov complète le beau jeu de Stamkos

Manon Rhéaume (G)

John Ciolfi, producteur senior LNH.com: Oui, presque tout le monde admet maintenant que l'idée de mettre la gardienne québécoise dans un match préparatoire avant la première saison du Lightning dans la LNH en 1992 n'a été qu'un coup de pub, mais il faut dire que ç'a été un gros succès. Tout le monde en Amérique du Nord discutait du fait qu'une femme allait jouer au hockey, alors vous pouvez imaginer la pression qu'elle a assurément ressentie à l'aube de ce match face aux Blues de St. Louis. En effet, pour plusieurs personnes, ce match-là a été la première fois où ils ont regardé un match du Lightning, donc Rhéaume devait faire une bonne première impression. Mais malgré toute la pression, toutes les critiques et toute l'attention, elle a gardé son sang-froid et elle a bien joué, cédant deux buts en une période, alors que l'un d'entre eux a été un laser de Brendan Shanahan qu'aucun autre gardien au monde n'aurait stoppé. Dans l'ensemble, sa carrière de deux matchs préparatoires dans la LNH n'est pas très marquante, mais l'importance de Rhéaume pour le hockey féminin - et pour les femmes dans le sport en général - ne peut être minimisée. Elle a été jetée aux loups à 20 ans, mais elle a géré la situation avec classe et elle a inspiré une génération entière de futures joueuses au Canada et aux États-Unis. En attendant la prochaine femme à jouer dans la LNH (un jour…), je continue à saluer la première.

Martin St-Louis (AD)

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com : C'est dur de passer à côté de ce battant, qui est passé de joueur dont aucune équipe ne voulait à membre du Temple de la renommée du hockey! C'est également le choix du collègue Nicolas, je n'empiéterai pas sur ses explications que je pourrais sûrement prendre à mon compte. En passant, j'aime bien le choix de Manon Rhéaume de John. Au sujet de St-Louis, je dirai simplement qu'il était le type d'athlète avec lequel on voulait aller à la guerre. Je saisis la balle au bond pour accorder une mention spéciale à autre joueur du Lightning qui a dû s'arracher le cœur afin de faire sa place dans la LNH. Jamais repêché comme St. Louis, Yanni Gourde est un autre exemple de persévérance à la sauce québécoise. Gourde est originaire de Saint-Narcisse-de-Beaurivage, dans ma région natale, et son père a eu la chance de m'avoir comme joueur de centre pendant mes belles années de hockeyeur amateur. Sans rancune Jean-Guy!

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com : Qui aurait cru qu'un joueur jamais repêché, de 5 pieds 8 pouces en plus, allait connaître une telle carrière dans la LNH? Probablement personne. St-Louis a déjoué toutes les prédictions en remportant la Coupe Stanley, mais aussi le championnat des marqueurs de la LNH à deux occasions ainsi que le trophée Hart, remis au joueur le plus utile. Une incroyable histoire de persévérance pour St-Louis, qui n'avait même pas reçu une seule offre d'une équipe de la LNH après quatre années où il avait tout brisé dans la NCAA. Avec ses 1033 points en 1134 matchs, l'attaquant québécois va avoir inspiré beaucoup de jeunes joueurs qui se sont fait dire qu'ils étaient trop petits pour jouer dans la LNH.

Vincent Lecavalier (C)

Philippe Landry, pupitreur LNH.com : Dans les années 2000, le Lightning était une équipe que je surveillais du coin de l'œil en raison du nombre élevé de Québécois s'y trouvant. Il était difficile de ne pas admirer le duo Lecavalier-St-Louis, deux joueurs aux gabarits complètement différents qui transportaient l'équipe sur leurs épaules. Lecavalier était tout un joueur de centre et j'ai en tête ce souvenir de la saison 2006-07, alors qu'il a mis la main sur le trophée Maurice-Richard avec 52 buts - et 108 points, ce qui était bon pour le troisième rang dans la Ligue derrière Sidney Crosby (120) et Joe Thornton (114). Le duo québécois avait d'ailleurs été un des plus dangereux de la LNH cette année-là, St-Louis ayant pour sa part récolté 102 points. Lecavalier aura marqué l'organisation du Lightning de bien des façons, si bien que son numéro 4 a été retiré en 2018, cinq ans seulement après son départ de Tampa Bay. Il est et il restera un modèle pour les joueurs de hockey du Québec. Chose certaine, il l'a été pour moi.

Ruslan Fedotenko (AG)

Guillaume Lepage, journaliste LNH.com : S'ils n'avaient pas déjà été sélectionnés par certains collègues, il est certain que Vincent Lecavalier et Martin St-Louis se seraient retrouvés au sommet de ma liste. Le fait de me replonger dans les grands matchs ultimes de la Finale de la Coupe Stanley dans le cadre de notre série « Video: TOR@TBL: Kucherov complète le beau jeu de Stamkos » m'a cependant permis de redécouvrir Ruslan Fedotenko. Flanqué de Cory Stillman et de Lecavalier, il avait connu un printemps exceptionnel, alors qu'il avait inscrit 12 buts en 22 matchs éliminatoires, dont deux dans le septième match de la Finale! Tout ça, après en avoir marqué 17 en 77 rencontres en saison. Un vrai joueur de séries qui a soulevé la Coupe pour une deuxième fois en 2009 avec les Penguins de Pittsburgh.

Vaclav Prospal (AG)

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com : Le Lightning du début des années 2000 était dangereux offensivement avec les Lecavalier, St-Louis et Brad Richards, entre autres, mais il ne faudrait surtout pas oublier la contribution de Prospal. Lorsque j'étais jeune, Prospal a d'abord et avant tout attiré mon attention en raison de son prénom particulier, que j'adorais prononcer (j'ai d'ailleurs été très déçu quand on a commencé à l'appeler Vinny), mais au-delà de ça, je l'associerai toujours à Lecavalier et à St. Louis, avec qui il a régulièrement joué. Certains diront que c'est en partie grâce à ces deux-là, mais Prospal a connu une belle carrière dans la LNH, alors qu'il est le quatrième joueur tchèque le plus productif de l'histoire (765 points en 1108 matchs).