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On a souvent répété depuis le début de sa carrière à quel point Patrice Bergeron est un homme-orchestre pour les Bruins de Boston. L'équipe du Massachusetts le constate plus que jamais depuis qu'il est tombé au combat.
Bergeron, qui connaissait un de ses meilleurs débuts de saison en carrière avec une récolte de 26 points (9 buts, 17 passes) en 18 matchs, a subi des blessures aux côtes et à l'articulation sterno-claviculaire après avoir chuté dans la bande lors d'une bataille pour la rondelle avec Radek Faska, le 17 novembre face aux Stars de Dallas.

Les Bruins ont disputé sept matchs depuis cette blessure. Ils ont relativement bien fait, puisque leur fiche est de 4-2-1, ce qui leur permet d'occuper le sixième rang de l'Association de l'Est. Une fiche qu'on pourrait qualifier de trompeuse quand on constate à quel point l'équipe a connu une baisse drastique de productivité depuis la blessure du Québécois.

Les premiers qui ont écopé sont bien évidemment ses collègues David Pastrnak et Brad Marchand, eux qui formaient jusque-là le meilleur trio de la LNH après celui de l'Avalanche du Colorado, composé de Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog.
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Au moment où Bergeron s'est blessé, Pastrnak avait accumulé 25 points en 18 matchs, dont 17 buts. Marchand avait arrêté le compteur à 20 points pour le même nombre de rencontres.
Depuis, sans leur joueur de centre, Pastrnak a marqué deux buts et s'est fait complice de trois filets en sept matchs. Quant à Marchand, il n'a qu'un but et deux passes. On est loin de la production de plus d'un point par match du début de la saison.
Un vide au centre
Ce n'est pas seulement l'excellente vision de jeu ou encore les habiletés pour marquer de Bergeron qui manquent aux Bruins. C'est aussi son taux d'efficacité sur les mises en jeu de 55,7 pour cent, le meilleur de son équipe. Il avait aussi remporté 59,4 pour cent de ses mises en jeu en zone offensive et 59,1 pour cent en zone défensive, les deux endroits où cette facette du jeu est la plus importante.
Or, le centre de 33 ans était le deuxième joueur à avoir pris le plus de mises en jeu dans la LNH au moment où il s'est blessé. Le taux de réussite des Bruins à ce chapitre est passé de 50,9 pour cent (13e dans la LNH) à 44,3 pour cent (30e) depuis le 17 novembre. Les Bostoniens voient donc beaucoup de rondelles qui auraient dû se retrouver en leur possession leur échapper.
C'est une situation qui coûte particulièrement cher sur les unités spéciales. Le jeu en avantage numérique des Bruins en souffre. Avant la blessure de Bergeron, Boston était deuxième dans la LNH en avantage numérique, avec un taux de réussite de 31,7 pour cent. Ce rendement a chuté à 22,2 pour cent par la suite, bon pour le 15e rang. Marchand et Pastrnak ont obtenu respectivement deux et trois points avec l'avantage d'un homme en sept matchs.
Par contre, les Bruins ont réussi à parer l'absence de Bergeron en désavantage numérique, lui qui était le joueur le plus utilisé de l'équipe dans cette situation, en étant la sixième équipe la moins pénalisée dans la Ligue. Noel Acciari a pris la place du Québécois, mais n'a remporté que deux de ses 10 mises en jeu en infériorité numérique.
Depuis la blessure de Bergeron, l'entraîneur-chef Bruce Cassidy a fait quelques expériences. Les recrues Jakob Forsbacka Karlsson et Colby Cave se sont retrouvées en compagnie de Marchand et Pastrnak, sans réel succès, tout comme David Krejci. Ce dernier a aussi mené la première unité de jeu de puissance de l'équipe, tout comme David Backes. Ça n'a pas fonctionné.

NYI@BOS: Marchand complète Pastrnak en A.N.

Les Bruins devront s'y faire, puisqu'une absence d'au moins quatre semaines avait été avancée trois jours après la blessure, mais qu'une date précise de retour n'est pas connue. S'il n'y a pas d'amélioration aux performances de l'attaque, je m'attends à ce que les Bruins chutent au classement. À vrai dire, sans la qualité des performances des gardiens Tuukka Rask (2-1-1, moyenne de buts alloués de 2,21 et pourcentage d'arrêts de ,922) et Jaroslav Halak (2-1-0, moyenne de 1,66 et taux d'efficacité de ,950), il y a fort à parier que cette chute serait déjà amorcée.
Fort heureusement pour les Bruins, le défenseur Charlie McAvoy, victime d'une commotion cérébrale, a recommencé à patiner et s'approche d'un retour au jeu. Il avait accumulé six points lors des sept premières rencontres de l'année. Voilà qui devrait donner un peu d'élan à l'offensive de Boston.