Si les Predators raflent tout cette année, est-ce qu'il y a des choses que tu as faites qui t'auront permis d'arriver à ce résultat par rapport à l'an passé? Quelque chose que tu sais que tu voulais vraiment régler et dont tu es heureux?
« Je ne pense pas que ce soit si facile à dire. Ça commence par le changement de notre personnel d'entraîneurs en 2014-15. Nous avions un bon personnel en place mené par Barry Trotz, mais (avec Laviolette), nous jouons un peu différemment. Ainsi, ç'a été un changement pour moi et nos opérations hockey, car nous devions bâtir l'équipe différemment. Au cours de nos 15 premières années, sous les ordres de Barry, nous avons toujours eu des défensives solides et un bon gardien. C'est encore le cas avec Peter. Ce qui a le plus changé avec Peter, ce sont nos attaquants. Je pense qu'il nous reste trois ou quatre attaquants qui étaient là quand Barry est parti, et la plupart d'entre eux sont excellents offensivement. Nous en avons acquis certains via le repêchage et d'autres par voie de transaction. Mais c'était ce que nous devions faire pour passer à la prochaine étape. Les joueurs que nous avons amenés ici, particulièrement les attaquants, complètent vraiment bien la façon dont Peter veut que nous jouions. »
Comme la plupart des joueurs, tu te concentres sur l'équipe plus que sur tes accomplissements personnels, mais cette année, tu es devenu le DG le plus victorieux de l'histoire de la LNH. En raison de la nature du sport aujourd'hui, ce record pourrait tenir à tout jamais. As-tu quelque chose à dire à ce sujet?
« Ma blague est toujours la même : c'est fantastique, personne ne battra ce record. Mais qui veut vraiment le battre? Travailler autant d'années est peut-être devenu impossible. Ça ramène beaucoup de souvenirs à propos des gens avec qui j'ai travaillé. C'est ce qui ressort le plus. Ce n'est pas vraiment les matchs, mais plutôt les gens et les situations. Qui aurait cru faire tout ça? »
« Je suis encore plus heureux pour ma famille. Ma femme, Elizabeth, mes deux enfants, Lauren et Brian, mes trois petits-enfants, Ellie, Charlotte et Wyatt. Nous sommes souvent à l'étranger dans ce métier. Ils font beaucoup de sacrifices quand je ne suis pas là pour les occasions spéciales. Gagner ou une occasion spéciale (le record) rassemble tout le monde. Tu as besoin de ce soutien inconditionnel autour de toi et je l'ai de la part de ma femme et de mes enfants. »
« Je n'ai jamais vu venir le record. On me l'a mentionné environ à la moitié de la saison, car qui tient vraiment compte de ce genre de choses? Ce n'est pas la raison pour laquelle on évolue dans le monde du hockey, mais je suis plutôt fier. C'est un travail difficile. Il y a tellement de variables à tenir compte pour connaître du succès et garder ton emploi. Je ne sais pas trop comment j'ai fait, mais j'ai réussi. Personnellement, ça veut dire beaucoup pour moi. »
Ça allait de soi que tu battes le record le 1er mars, lors d'une victoire contre les Oilers, l'ancienne équipe de Sather. Ton vieil ami avait-il quelque chose à dire à propos du fait que tu l'aies dépassé?
« Il m'a fait une blague. Depuis 10 ou 12 ans, nous recevons un guide des DG avec les numéros de téléphone et le calendrier. Nos photos y figurent, en ordre d'ancienneté. La photo de Glen était en haut à gauche, la mienne en haut à droite. À la fin de chaque saison, j'appelais Glen pour lui dire "Tu es beaucoup plus vieux que moi (Sather a 74 ans, Poile a 68 ans), quand est-ce que tu vas prendre ta retraite?" Il avait l'habitude de rire et de me dire "Tu veux juste être dans le coin gauche." »