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MONTRÉAL -Les yeux rougis par l'émotion, John Scott s'est mordillé les lèvres à quelques reprises en répondant aux questions des journalistes.
À quelques reprises, il a baissé les yeux en direction du chandail « bleu-blanc-rouge » plié du côté du numéro 22 dans son sac d'équipements. Un chandail, a-t-il affirmé, qu'il conservera précieusement afin d'immortaliser son court passage chez les Canadiens de Montréal.

« J'ai demandé à le garder. Je voulais l'avoir, a confié Scott. Il va se retrouver au sous-sol chez moi. C'est un des chandails les plus particuliers. Les Canadiens, ce n'est pas rien. Ce sera un bon chandail à admirer quand je serai à la retraite. »
Scott a été très émotif parce qu'il sait pertinemment qu'il venait fort possiblement de faire ses adieux à la LNH.
« Vous ne savez jamais ce qui vous attend. Ce pourrait être mon dernier match. Ça vous rend émotif uniquement d'y penser. J'ai bloqué ça de mes pensées jusqu'après le match. Maintenant, j'essaie d'aller de l'avant et de composer avec la situation. »
Saison terminée
On a également eu le sentiment que le déferlement d'événements des derniers mois venait de le rattraper. D'autant qu'on venait de lui annoncer qu'il pouvait retourner retrouver sa famille au Michigan dès mercredi. Son épouse Danielle et leurs quatre enfants, incluant les jumelles nées quelques jours après le conte de fées qu'il a vécu au Match des étoiles de la LNH à Nashville, s'y trouvent depuis plus de deux mois.
Le directeur général des Canadiens Marc Bergevin lui a offert la possibilité de rentrer à la maison plutôt que de retourner chez les IceCaps de St.John's. Les IceCaps ne participeront pas aux séries éliminatoires de la Ligue américaine de hockey (LAH).
L'Américain âgé de 33 ans a dit avoir pris le temps de savourer l'expérience unique que celle de porter les couleurs des Canadiens.
« Je me suis dit "OK, c'est pas mal 'cool'. Je suis à Montréal, c'est peut-être mon dernier match". J'espère que ce ne le soit pas, mais oui vous ne pouvez pas vous empêcher de dresser un bilan de vos réalisations. »
Le dur à cuire a déclaré qu'il ne méritait pas toute la délicatesse dont a fait preuve l'organisation ainsi que l'entraîneur Michel Therrien, qui lui a permis d'amorcer et de terminer le match.
« Voilà de quelle mouture est faite cette organisation. Elle a énormément de classe », a-t-il mentionné, en admettant avoir grandi en étant un partisan des Bruins de Boston.
« Je ne mérite rien de tout ça. Je ne suis qu'un gars de quatrième trio. Je ne suis pas Jaromir Jagr. Lui, il l'aurait mérité. Quand j'ai vu qu'on m'insérait dans la formation de départ, j'ai trouvé que c'était un très beau geste. Je ne m'attendais pas du tout à ça. »
Il aurait préféré que les Panthers de la Floride ne gâchent pas le moment en ouvrant la marque dès la 10e seconde d'action.
« Vous ne souhaitez jamais accorder un but en début de match. Mais vous devez vite mettre ça de côté. J'estime que nous nous sommes bien ressaisis, mon trio a très bien joué et nous avons eu quelques bonnes chances de marquer. »
Scott a été utilisé dans 9:01 d'action en compagnie de Torrey Mitchell et de Paul Byron. Sa soirée de travail se résume à une pénalité mineure, un différentiel de moins-1, trois mises en échec et un revirement.
S'il devait s'avérer qu'il a livré son dernier match dans la LNH, il accrocherait ses patins avec la satisfaction du devoir accompli.
« J'ai joué avec les meilleurs joueurs de hockey au monde pendant huit ans. Je me suis fait une place, j'ai joué en défense et à l'attaque, j'ai porté les couleurs de plusieurs équipes et j'ai pu rencontrer plusieurs bons gars.
« J'ai eu une belle carrière. »