Marleau_Zeisberger

NIAGARA FALLS, Ont. -- Auston Matthews n'avait que 33 jours lorsque Patrick Marleau a inscrit son premier but dans la LNH le 19 octobre 1997.
Plus de deux décennies plus tard, Matthews ne peut que secouer la tête lorsqu'on le lui fait savoir. Après tout, samedi, Marleau a fêté son 39e anniversaire. L'attaquant des Maple Leafs a joué dans la LNH presque aussi longtemps que Matthews a vécu. Après 1575 matchs en carrière dans la LNH, la logique veut qu'un vétéran commence à ralentir.
Ce n'est toutefois pas le cas pour Marleau.

« C'est incroyable. C'est fou, n'est-ce pas? », a lancé Matthews après que les Maple Leafs eurent conclu la deuxième journée de leur camp d'entraînement au Gale Centre. « Il a 39 ans aujourd'hui et il peut toujours voler sur la glace.
« Nous le taquinons [à propos de son âge] toujours. C'est fou, il disputait sa première saison dans la ligue alors que Mitch [Marner] et moi n'avions que quelques mois. Ça démontre à quel point il prend soin de lui-même. Il demeure en bonne forme. Le fait qu'il est rapide comme le vent l'aide beaucoup parce que c'est un élément important du hockey d'aujourd'hui. Il l'est encore à son âge. C'est impressionnant. »
Une autre chose impressionnante est le fait que Marleau ne semble jamais suer, même après toutes ces années. Tandis que la majorité de ses coéquipiers s'affaissent à la suite d'un exercice épuisant, leur front couvert de sueur, Marleau semble reposé et prêt pour le prochain exercice.
« C'est comme s'il ne respire même pas, a noté Matthews. Rien ne l'ébranle. »
Matthews peut en témoigner ces jours-ci parce que l'entraîneur Mike Babcock a amorcé le camp en mutant Marleau sur son trio. Le troisième membre du trio, William Nylander, est joueur autonome avec compensation, mais sans contrat, si bien que l'ailier Tyler Ennis côtoie présentement le duo.
Hors glace, de nombreux jeunes joueurs des Maple Leafs comme Matthews, qui aura 21 ans lundi, et Marner, 21 ans, ont été pris sous l'aile de Marleau.
L'épouse du vétéran, Christina, a gazouillé une photo de Patrick et leurs fils Landon (11 ans), Brody (9), Jagger (6) et Caleb (3) assis à côté de Marner et Matthews chez les Marleau dans une banlieue torontoise la semaine avant Noël. « Patrick et ses boys après souper, et avant la bataille épique de mini-hockey », a-t-elle écrit.

Il semble que le vétéran n'a pas perdu sa touche, tant sur glace qu'en dehors.
« Je suppose que c'est encore 'cool' de traîner avec moi », a lancé Marleau à la blague.
« Je suis inspiré par leur jeunesse et leur enthousiasme. Je crois qu'ils veulent traîner avec quelqu'un qui a connu du succès.
« Je ne rajeunis pas, mais je me sens toujours bien. Mon coup de patin me permet de garder le rythme, c'est important. Je travaille toujours sur cela. J'aime le faire, et c'est probablement la raison pour laquelle j'ai eu du succès à cet égard. »

Marleau a passé ses 19 premières saisons dans la LNH avec les Sharks de San Jose avant de parapher un contrat de trois ans d'une valeur de 18,75 millions $ avec Toronto le 2 juillet 2017. Il était le meneur de la concession des Sharks au chapitre des matchs joués (1493), des buts (508) et des points (1082).
Il n'a montré aucun signe de ralentissement à Toronto, lui qui a amassé 47 points (27 buts) en 82 rencontres la saison. Il attribue une partie de ses succès à son rituel du deuxième entracte, lorsqu'il retire son équipement et prend un bain de glace pendant cinq minutes afin de se rafraîchir.
« C'est probablement le rituel le plus bizarre que j'ai déjà vu [dans un match], a commenté l'attaquant Nazem Kadri. J'ai vu quelques joueurs se déshabiller et faire du vélo stationnaire pour garder l'énergie dans les jambes. Mais Patty dit qu'il le fait depuis sept ou huit ans, alors je ne vais pas l'en empêcher.
« Si ça fonctionne… »
Et pour Marleau, ça continue de fonctionner, même à 39 ans.