McDavid Matthews

LAS VEGAS -- Connor McDavid et Auston Matthews sont à la poursuite d'une légende qui en est encore au sommet de sa carrière, qui remporte encore des championnats de la Coupe Stanley et qui montre encore que personne n'est meilleur que lui.
Pour enlever à Sidney Crosby son titre officieux de meilleur joueur au monde, McDavid, le capitaine de 20 ans des Oilers d'Edmonton, et Matthews, le joueur de centre recrue de 19 ans des Maple Leafs de Toronto, doivent pour l'instant se contenter de le regarder jouer et d'analyser chacun de ses gestes.

« Il trouve tout simplement le moyen de faire le boulot », a dit McDavid de Crosby, le capitaine des Penguins de Pittsburgh et lauréat du trophée Conn Smythe ces deux dernières années. « Il trouve une façon de gagner. C'est vrai que tu peux le regarder et prendre des notes, t'inspirer de ce qu'il fait. Chaque situation est différente, mais quand tu remportes la Coupe deux années de suite et que tu obtiens deux trophées Conn Smythe d'affilée, c'est parce que tu fais quelque chose de bien. »
Le nom de McDavid peut être évoqué dans le même souffle que celui de Crosby cette semaine. Ils sont tous deux finalistes pour le trophée Hart, remis au joueur considéré comme le plus utile à son équipe. Le gardien des Blue Jackets de Columbus Sergei Bobrovsky est également un finaliste. Crosby a déjà obtenu cet honneur à deux reprises.
Matthews est dans les parages lui aussi, alors qu'il espère dans son cas rafler le trophée Calder, remis à la recrue par excellence de la Ligue. Il est finaliste avec l'attaquant des Jets de Winnipeg Patrik Laine et le défenseur des Blue Jackets Zach Werenski. Si Matthews l'emporte, il aura une raison de se vanter auprès de Crosby et McDavid, car ces deux-là n'ont jamais remporté le trophée Calder.
« Je ne cherche pas vraiment à me comparer aux autres », a fait savoir Matthews.
McDavid a dit la même chose quand on lui a demandé s'il comparait ses exploits à ceux de Crosby et/ou Matthews.
« La plupart du temps, ce sont les médias qui le font pour nous », a noté McDavid.
Mais la vérité, c'est que McDavid et Matthews essaient tous les deux d'être à la hauteur des attentes de ceux et celles qui espèrent les voir devenir le prochain Crosby. Il s'agit là d'un défi intimidant et sans doute injuste, mais s'ils ne croyaient pas que les gens avaient raison de le faire, ils n'accorderaient pas autant d'attention à Crosby qu'ils le font à l'heure actuelle.
« Il est très professionnel dans la façon dont il aborde tout ce qu'il fait, sur la glace et en dehors », a souligné Matthews.
McDavid, par exemple, a dit qu'il observe la façon dont Crosby se comporte avec les représentants des médias.
« Il ne dépasse jamais les limites. Il ne dit jamais quelque chose qui choque. Je trouve que parfois, c'est difficile à faire, a déclaré McDavid. Parce tu peux être émotif. Les journalistes viennent te voir deux minutes après un match, deux minutes après un match qui s'est terminé en prolongation, deux minutes après une défaite lors du septième match d'une série... Ils sont là tout de suite et tu as encore les émotions à fleur de peau. Parfois c'est difficile comme contexte, mais tu ne le vois jamais dire quelque chose de stupide ou de négatif. »
Matthews a dit avoir eu des discussions avec Crosby sur la façon dont sa carrière se déroule jusqu'à maintenant. Il a pris des notes là aussi, retenant notamment le fait qu'il doit savourer le moment présent parce qu'un jour, très bientôt peut-être, il deviendra un vétéran vers qui les jeunes se tournent pour obtenir des conseils.
« Il en était à sa [12e] année dans la ligue et on dirait que c'était hier qu'il était encore une recrue, a noté Matthews. Évidemment, il y a une raison s'il est le meilleur joueur au monde. »
Pourquoi l'est-il, justement ?
Matthews a une opinion là-dessus, bien évidemment. Il a assez vu Crosby jouer pour l'affirmer avec conviction.
« La détermination qu'il affiche, a dit Matthews. Il déteste perdre. C'est pourquoi il a remporté la Coupe Stanley trois fois maintenant. Des gars comme lui, comme [Jonathan] Toews, [Evgeni] Malkin, [Anze] Kopitar, ils ont des qualités semblables, mais Crosby s'est élevé au-dessus du lot. »
McDavid et Matthews pourraient y arriver eux aussi.
McDavid a remporté le trophée Art Ross cette saison en tant que meilleur marqueur de la Ligue en vertu d'un total de 100 points, 11 de plus que Crosby en sept rencontres additionnelles. Il a aidé les Oilers à atteindre le deuxième tour éliminatoire dans l'Association de l'Ouest après que l'équipe eut été exclue des séries chaque printemps depuis 2006 et eut terminé au 29e rang du classement général de la Ligue avec une récolte de 70 points en 2015-16.
McDavid et Matthews ont attiré l'attention cette saison en raison de leurs succès. Les attentes seront plus élevées l'hiver prochain.
« Regardez les cotes à Las Vegas pour les équipes les plus susceptibles de remporter la Coupe et nous sommes là, dans les cinq premières dans la plupart des listes, a fait remarquer McDavid. C'est là quelque chose qu'on n'avait pas vu [à Edmonton] depuis très, très, très, très longtemps. »
Matthews a été le meilleur marqueur chez les recrues avec une production de 69 points, ce qui lui a valu une égalité au 20e rang du classement des pointeurs de la Ligue. Il a aidé les Maple Leafs à participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley après que la formation torontoise eut fini au dernier rang avec une récolte de 69 points en 2015-16.
« Je savais qu'il était bon, mais je ne savais pas jusqu'à quel point et s'il était capable de l'être chaque jour, a déclaré l'entraîneur des Maple Leafs Mike Babcock. Et je ne savais pas que ses creux de vague seraient aussi courts. Parfois, tu perds ta touche de marqueur un peu pendant quelque temps, même si dans mon cas ce n'est pas quelque chose que je mesure. Ce que je regarde, c'est : vas-tu chercher à rivaliser chaque soir ? Vas-tu faire les bonnes choses chaque soir ? Aides-tu ton équipe à gagner chaque soir ? Selon moi, il a dépassé les attentes à ce niveau-là, c'est certain. »
Crosby a fait la même chose à ses débuts, il y a plus d'une décennie. Maintenant, alors qu'il se trouve à un mois et demi de son 30e anniversaire de naissance, il est devenu un des joueurs les plus titrés dans l'histoire du hockey, lui qui cherche sans cesse à s'améliorer, à être encore meilleur la saison suivante.
C'est le plus grand défi que doivent relever McDavid et Matthews en ce moment. Ils devront être meilleurs la saison prochaine.
Encore une fois, ils pourront s'inspirer de Crosby, qui a enregistré 102 points avec une équipe médiocre à sa première campagne, a aidé les Penguins à se qualifier pour les séries à sa deuxième saison, a atteint la Finale de la Coupe Stanley à sa troisième année et a remporté la Coupe l'année suivante.
« Ouais, pas mal comme personne à suivre et à apprendre à connaître », a lancé Matthews en souriant.
C'est donc ce que McDavid et Matthews font. Ils regardent. Ils analysent.
Crosby est encore en tête de la course, mais pour combien de temps encore, tout dépend de la façon dont McDavid et Matthews réussiront à tirer les leçons qui s'imposent à la suite de ses succès.
« Je dois essayer de comprendre ce qu'il fait », a reconnu McDavid.