Mackinnon

Vous désirez savoir à quel point Nathan MacKinnon est compétitif? Le meilleur exemple pour en être témoin n'est pas sur une patinoire. C'est, croyez-le ou non, sur un terrain de golf.

« Il y a probablement cinq ou six ans, j'étais tellement mauvais au golf, raconte le joueur de centre de l'Avalanche du Colorado. J'avais l'habitude de jouer avec quelques gars et je devenais frustré parce que j'étais vraiment affreux. »
Et quel était son handicap à l'époque?
« Je ne pense pas qu'on puisse compter jusque-là, a rigolé MacKinnon. Je devais jouer 120 ou 130. J'étais horrible. »
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Plutôt que d'accepter qu'il soit meilleur avec une rondelle qu'avec une petite balle blanche, il a décidé de s'acheter des bâtons personnalisés, d'engager un entraîneur personnel et d'investir plusieurs heures pour travailler sur son jeu, puisque dans le monde de MacKinnon, il n'est pas question d'être mauvais à quelque chose de compétitif.
« Je peux dire qu'il est devenu un bon joueur », a indiqué l'entraîneur-chef des Stars de Dallas Rick Bowness, qui, tout comme MacKinnon et Sidney Crosby, est membre du Club de golf Ashburn d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, où il réside pendant la saison morte.
« Il peut la frapper à un kilomètre! »
Et quel est son handicap maintenant?
« Probablement un cinq, a dit MacKinnon. Ce n'est pas si pire. »
Pour son coéquipier Gabriel Landeskog, il s'agit là de l'exemple parfait de ce qu'est MacKinnon.
« Ça montre à quel point c'est un gars intense. Et peu importe ce qu'il fait, il veut être le meilleur. »
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Cette anecdote sur le jeu de MacKinnon au golf en dit long sur son parcours au fil de sa carrière de hockeyeur, surtout avec la saison qu'il connaît en ce moment.

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MacKinnon n'a jamais été mauvais au hockey, mais il n'a jamais été aussi bon que cette année, alors qu'il continue sa progression qu'il semble avoir mise en mode turbo depuis le 10e match de la saison 2017-18.
« Il y a eu un match contre [les Golden Knights de Vegas] que l'Avalanche a perdu 7-0 », raconte le commentateur télévisuel Peter McNab, en parlant de la rencontre du 27 octobre 2017. « Le lendemain soir, ils affrontaient les Blackhawks [de Chicago]. J'étais entre les bancs pour le match, et on dirait que Nathan a dit ''C'en est assez. C'en est assez d'attendre''. Et soudainement, il a explosé. »
Avant ce match à Chicago, MacKinnon avait une moyenne de 0,68 point par match lors de ses 310 premières rencontres dans la LNH (211 points, dont 76 buts). Depuis, il a doublé sa production, avec une moyenne de 1,35 point par match lors des 191 dernières parties (257 points, dont 106 buts).
Depuis le début de la présente saison, ses performances sont encore plus convaincantes, avec une moyenne de 1,47 point par partie après 45 matchs (66 points, dont 27 buts). Il se dirige vers une campagne de 120 points, ce qui battrait son record personnel de 99, réalisé la saison dernière. Il est actuellement au troisième rang des marqueurs de la LNH derrière Connor McDavid (71 points) et Leon Draisaitl (70).
Il n'a laissé aucun autre choix aux amateurs, qui l'ont élu capitaine de la section Centrale en vue du Match des étoiles Honda 2020, qui aura lieu le 25 janvier à St. Louis.
« J'ai atteint la croisée des chemins quand j'avais environ 21 ans et que nous étions en dernière place du classement » a expliqué MacKinnon à propos de la saison de 48 points de l'Avalanche en 2016-17, bon pour la dernière place. « Je me suis dit que je devais maintenant décider si je voulais être un grand joueur ou un joueur décent. J'étais un joueur correct à 50 ou 60 points, 20 buts, mais je sentais que je pouvais en donner encore plus. J'imagine que j'avais raison. Je pense que je peux être encore meilleur. J'ai 24 ans et je sens que je progresse encore. J'espère ne pas encore avoir atteint mon plein potentiel. »
Imaginez que ce ne soit pas le cas.
« S'il n'a pas encore atteint son plein potentiel, ça veut dire qu'il va marquer combien de points? 170? Il est en route pour 120 en ce moment! », a souligné le défenseur de l'Avalanche Erik Johnson.
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MacKinnon insiste pour dire qu'il n'a rien changé à son jeu cette saison, et qu'il est le même que lors des deux saisons précédentes, où il a enregistré 99 points en 82 matchs et 97 points en 74 sorties.
La différence, c'est son opinion de sa propre équipe, qu'il voit maintenant comme une aspirante légitime à la Coupe Stanley, elle qui a subi l'élimination en deuxième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley l'an dernier.

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« Je ne me suis pas senti de la sorte depuis que j'ai quitté les rangs juniors, de croire que tu peux tout gagner. Ça rend le jeu de tout le monde meilleur. Tu veux être un gagnant, et tout le monde joue mieux quand tu as un objectif important. »
McNab maintient que MacKinnon est encore plus dédié cette saison que dans le passé.
« Il n'y a aucun doute, a mentionné le commentateur. Nathan veut être le meilleur joueur. Il réalise qu'avec les joueurs autour de lui, et l'ajout d'un défenseur comme Cale Makar comme recrue, il peut maintenant montrer qu'il est le meilleur. Combien de joueurs peuvent réellement dire : '' Si je joue comme je suis capable de le faire, je vais être le meilleur au monde''? Peut-être trois? Il est l'un d'eux. »
McNab mentionne que Crosby et McDavid sont les deux autres.
« Je ne pensais jamais que ça allait arriver, car j'avais mes deux gars. Je considérais que [Joe] Sakic et [Peter] Forsberg seraient les deux meilleurs joueurs de centre que l'Avalanche aurait toujours eus, a relaté McNab. Je m'imaginais bien que d'autres bons joueurs passeraient, mais qu'aucun n'accoterait ces deux-là. Eh bien, il y a Nathan. Ses statistiques cette année pourraient surpasser n'importe quelle statistique de Joe ou Peter. »
L'entraîneur de l'Avalanche Jared Bednar croit que MacKinnon a appris à jouer sans ses compagnons de trio habituels Landeskog et Mikko Rantanen, une autre raison de l'amélioration de son jeu et de sa production offensive.
Tout ça a commencé la saison dernière lorsque le Colorado a disputé ses 14 derniers matchs du calendrier régulier avec au moins un des deux coéquipiers de MacKinnon sur la touche. Le numéro 29 a récolté 15 points (sept buts, huit passes), et l'Avalanche a maintenu un dossier de 9-3-2 permettant à l'équipe de se qualifier pour les séries éliminatoires lors de l'avant-dernière rencontre de la saison.
« Nate a pris l'équipe sur son dos et l'a amenée en séries », a dit Bednar.

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Puis, c'est arrivé encore une fois cette année alors que l'Avalanche a dû se débrouiller sans Landeskog et Rantanen pendant 14 matchs entre le 30 octobre et le 29 novembre. MacKinnon a amassé 24 points (10 buts) et le Colorado a maintenu une fiche au-dessus de ,500 (7-6-1).
« Je crois qu'il se met une pression supplémentaire pour s'assurer que les choses continuent d'aller dans la bonne direction, et la confiance qu'il démontre est beaucoup plus visible maintenant, a dit Bednar. Ça fait partie de son évolution. C'est une question de confiance. C'est du leadership. De la maturité. »
Cette maturité se transpose dans son jeu et dans son agressivité avec la rondelle.
MacKinnon a mené la Ligue pour les tirs au but la saison dernière avec 365 et est présentement deuxième pour la saison en cours avec 210, deux petits lancers derrière Alex Ovechkin et la pôle position. À ce rythme, il en obtiendrait 382 cette saison.
« Je suis performant dans cette catégorie et je ne veux pas minimiser les tirs, a dit MacKinnon. Je me sers de ma vitesse pour décocher beaucoup de lancers, qui ne sont pas toujours de qualité, mais je crois que ça rend le travail des défenseurs plus difficile quand un gars tire la rondelle et parvient à la récupérer. Normalement, quand vous parvenez à récupérer votre retour, c'est bien plus dangereux. Je tente d'être agressif, et avec cette mentalité vient beaucoup de lancers au filet. »
MacKinnon est également un des tireurs les plus efficaces de la LNH, mettant sur le filet 60,0 pour cent de ses tentatives de lancers (210 sur 350). Il est à égalité au sixième rang parmi les 15 joueurs ayant 150 tirs ou plus sur la cible cette saison. Il a tenté 91 tirs de plus que tous les joueurs sur cette liste.

WPG@COL: MacKinnon récidive d'une puissante frappe

« Il ne force pas les jeux, a mentionné Bowness. S'il a la chance de tirer, il le fait. Il ne cherche pas le jeu parfait. Il joue selon ce qu'on lui présente. »
Et si MacKinnon ne marque pas avec son tir, il donne souvent des occasions de marquer avec le retour pour Landeskog ou Rantanen.
« Exactement, a ajouté Bowness. Ces deux-là le connaissent tellement bien. Ils peuvent anticiper les jeux. »
Et puis il y a cette passe du revers, qui s'est améliorée à en devenir une arme selon McNab.
Ceux qui ont été questionnés sur MacKinnon ont aussi fait référence à son habileté à contourner les défenseurs grâce à sa rapidité ou à ses feintes. Bowness croit que les prises de décisions viennent améliorer ces attributs.
« Il a la vitesse d'un guépard et la force d'un taureau, a dit Johnson. Il a toutes les qualités. Il peut se faufiler par sa puissance. Il peut se faufiler par sa vitesse. Il peut faire ce qu'il veut. »