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NASHVILLE - Personne n'y était arrivé en près de deux décennies. Il était trop difficile de remporter la Coupe Stanley deux années de suite, surtout depuis que la LNH a introduit le plafond salarial en 2005. La ligue était trop compétitive, le calendrier trop éreintant.
Puis sont arrivés les Penguins de Pittsburgh de 2016-17.

Lorsque les Penguins ont vaincu les Predators de Nashville 2-0 dans le match no 6 de la Finale de la Coupe Stanley au Bridgestone Arena dimanche, ils ont fait plus que remporter leur championnat. Ils ont montré qu'il était encore possible de défendre son titre et ils ont augmenté leur rang dans la hiérarchie de l'histoire du hockey.
Ils sont devenus les premiers à remporter la Coupe deux saisons de suite depuis les Red Wings de Detroit en 1997 et 1998, les deuxièmes à soulever le précieux trophée trois fois depuis l'avènement du plafond salarial, après les Blackhawks de Chicago (2010, 2013 et 2015), et les septièmes à être sacrés champions cinq fois, rejoignant les Canadiens de Montréal (24), les Maple Leafs de Toronto (13), les Red Wings (11), les Bruins de Boston (six), les Blackhawks (six) et les Oilers d'Edmonton (cinq).
Mario Lemieux a remporté la Coupe Stanley à deux reprises en tant que joueur avec les Penguins, en 1991 et 1992. Maintenant que les Penguins ont ajouté deux championnats à celui remporté en 2009, il en a ajouté trois en tant que propriétaire. Le duo formé de Sidney Crosby et Evgeni Malkin a surpassé celui formé de Lemieux et Jaromir Jagr.
« Je crois réellement que ce groupe de joueurs est unique, a évoqué l'entraîneur Mike Sullivan au cours de la Finale. Ils possèdent une chimie unique. Ils se soucient vraiment les uns des autres. Ils forment un groupe uni. Ils jouent durs les uns pour les autres, et ils sont affamés de victoires. »
Cela commence avec leur capitaine. Après avoir remporté la Coupe et le trophée Conn Smythe l'an dernier, Crosby n'était pas encore satisfait. Il a senti qu'il avait une autre chance de l'emporter avec une Équipe Canada à l'alignement extraordinaire lors de la Coupe du monde de hockey 2016 à Toronto ainsi qu'avec une formation grandement similaire des Penguins en 2016-17.
« Nous avons gagné, et nous avons eu quelques discussions, a mentionné le défenseur Kris Letang au cours de la Finale. Il voulait vraiment se mettre en forme immédiatement en vue de la Coupe du monde, afin de remporter celle-ci, et il m'a ensuite dit : "Nous pouvons gagner la Coupe à nouveau." Nous misons sur plusieurs jeunes joueurs et sur beaucoup d'énergie. »
Effectivement, Équipe Canada a remporté la Coupe du monde, dominant le tournoi, et Crosby a été élu joueur par excellence de la compétition. Les Penguins ont ensuite conservé un dossier de 50-21-11 en saison régulière, ce qui leur a conféré le deuxième rang au classement de la LNH, et Crosby a mené la ligue avec 44 buts. Et au bout de la route, il a de nouveau accepté la Coupe Stanley de la part du commissaire Gary Bettman avant de la remettre à ses coéquipiers.
« Il est le pouls de cette formation, et son leadership va certainement nous aider à créer les choses que nous voulons créer, a affirmé Sullivan avant le match no 6. Tout commence avec son sens de la compétition. Il est un compétiteur féroce. »
Il a été soutenu par des joueurs de talent comme Malkin et Phil Kessel, par l'attaquant Jake Guentzel qui a marqué à un rythme historique, par une brigade défensive méconnue, mais équilibrée, par deux gardiens qui ont excellé lorsqu'il était nécessaire de le faire, et par le travail de l'entraîneur Mike Sullivan, dont la philosophie était « contentez-vous de jouer ». Si cette équipe pouvait être décrite en une seule qualité, c'est qu'elle trouve le moyen de gagner.
Les Penguins ont surmonté des blessures importantes. Ils n'ont pu miser sur Letang, leur défenseur numéro un, pendant toute la durée des séries éliminatoires en raison d'une opération au cou. Ils ont perdu les services de Matt Murray, leur gardien numéro un, pendant la période d'échauffement du premier match du tournoi printanier. Il n'a pas été disponible pendant près d'un mois. Les attaquants Nick Bonino, Carl Hagelin, Patric Hornqvist, Tom Kuhnhackl, Chris Kunitz, Bryan Rust et Conor Sheary de même que les défenseurs Trevor Daley et Justin Schultz ont également tous raté plusieurs matchs des séries.
Les Penguins ont également emprunté une route particulièrement difficile. Puisqu'ils évoluent dans la section Métropolitaine, la plus relevée de la LNH en saison régulière, ils ont eu à affronter deux des quatre meilleures équipes de la ligue. Ils ont éliminé les Blue Jackets de Columbus, qui avaient terminé au quatrième rang, en cinq matchs en première ronde de l'Association de l'Est, puis les Capitals de Washington, qui ont remporté le trophée des Présidents, en sept matchs au deuxième tour.
Les Penguins ont aussi joué avec le feu. Après deux rondes, ils avaient été dominés dans la colonne des lancers dans 11 de leurs 12 matchs, et 423-332 au total. Ils ont toutefois remporté ces deux rondes grâce au gardien Marc-Andre Fleury, aux lancers bloqués et à des buts opportuns. Ils ont tiré de l'arrière 2-1 contre les Sénateurs d'Ottawa 2-1 en finale de l'Association de l'Est, et Murray a remplacé Fleury. Ils ont eu besoin d'une deuxième période de prolongation du match no 7, et Chris Kunitz, le vétéran de 37 ans qui n'avait pas touché la cible en plus de trois mois avant ce soir-là, a marqué son deuxième du match pour confirmer la victoire des siens.
Finalement, les Penguins ont eu le dessus sur Nashville. Après avoir remporté les matchs no 1 et 2 à domicile, les Penguins ont perdu les matchs no 3 et 4 dans une ambiance incroyable dans la « Music City », alors que des dizaines de milliers de partisans ont envahi les rues entourant l'aréna pour la première participation des Predators en Finale. Mais les Penguins ont dominé les Predators 6-0 dans le match no 5 à domicile, avant de revenir s'imposer au domicile des Predators, qui présentaient une fiche de 9-1 à la maison en séries, pour soulever la Coupe Stanley.
Après 233 matchs de saison régulière et de séries éliminatoires, incluant 49 de séries, un record de la LNH pour une période de deux ans, les Penguins ont défendu leur titre. Personne ne peut remporter ce trophée trois saisons de suite, n'est-ce pas?