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MONTRÉAL - Encore une fois. Une autre série de première ronde, un autre match ultime pour les Maple Leafs de Toronto. Et la pression qui risque d'atteindre des sommets inégalés dans la Ville Reine.

Avec tous les changements effectués dans les dernières années pour bâtir une équipe gagnante, et malgré l'arrivée massive de vétérans pour envoyer les fantômes du passé au rancart, voilà que la formation torontoise fera de nouveau face à l'élimination au premier tour.
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Cette fois, c'est après avoir bousillé une avance de 3-1 dans la série face aux Canadiens de Montréal. Vraiment, les choses ne s'améliorent pas.
« Nous nous sommes retrouvés du mauvais côté de ces matchs trop souvent. Nous voulons évidemment écrire le scénario d'une autre manière », a lancé Auston Matthews, qui n'a toujours qu'un but au compteur en six rencontres éliminatoires.
En s'inclinant 3-2 en prolongation au Centre Bell, samedi, la formation torontoise a vu sa fiche passer à 0-7 quand elle a l'occasion de mettre un terme à une série depuis 2013. Elle a aussi perdu ses trois derniers matchs no 7 - tous contre les Bruins de Boston.
Une rumeur court voulant qu'un avis de recherche ait été posé sur les pintes de lait de la région torontoise pour retrouver l'instinct du tueur. Il semble que les Maple Leafs seraient prêts à payer cher.
« Je ne suis pas inquiet pour nous », a déclaré l'entraîneur Sheldon Keefe dans son point de presse d'après-match, beaucoup moins loquace et en confiance qu'à l'habitude.
« À mon avis, la pression n'est même pas un problème en ce moment. C'est seulement une question de jouer au hockey et d'élever notre niveau de jeu d'un cran. Ce sont les choses sur lesquelles nous nous concentrons. Le passé n'a aucun rapport avec ce qui se passe en ce moment avec notre équipe. »
Le discours du pilote et de ses joueurs jurait cependant avec leur langage corporel. À l'exception du vétéran Nick Foligno, les attaquants Mitch Marner, Matthews, et le gardien Jack Campbell sont tous apparus devant la caméra avec des points d'interrogation dans les yeux, visiblement ébranlés par ce qui venait de se produire.
Après une autre prestation époustouflante de Carey Price, qui s'est clairement frayé un chemin dans la tête de leurs gros canons, ils avaient plus l'air de tenter de se convaincre que de croire réellement à ce qu'ils disaient.
« Il nous reste un match ultime à disputer, et nous avons tous hâte », a laissé tomber Marner, sans trop de conviction.
Les Maple Leafs ont eu beau combler un retard de 2-0 dans la rencontre et dominer 13-2 au chapitre des tirs en prolongation, ils se sont tout de même retrouvés du côté des perdants. Même chose, jeudi, quand ils ont effacé une avance de trois buts du CH avant de s'incliner 4-3 en supplémentaire.
Comme si une malédiction s'acharnait sur eux quand les choses deviennent sérieuses. Quand ça compte pour vrai. Ou c'est peut-être simplement que le noyau de cette équipe croule sous la pression. On en aura une meilleure idée dans quelques jours.
« Il ne faut pas écouter ce que les gens disent, ce n'est pas ce qui importe, a commenté Foligno dans une envolée. Nous avons travaillé tout au long de la saison pour en arriver à ce moment. Rien n'arrive pour rien. Parfois c'est tout ce qu'il faut pour lancer une équipe vers l'avant.
« Je sais que ce n'est pas ce que nos partisans veulent entendre en ce moment, mais nous allons amorcer le prochain match avec une mentalité de gagnants. Quand je regarde cette équipe, je crois que les chances sont de notre côté et que nous allons atteindre notre objectif. »
Il sera intéressant de voir à quel point les troupiers de Keefe seront en mesure de bloquer le bruit extérieur d'ici au match de lundi. Plusieurs partisans vêtus de bleu sont demeurés assis à leur siège avec le visage dans les mains, samedi, pendant que d'autres déversaient déjà leur fiel sur les réseaux sociaux.
C'est ce qui se produit quand l'histoire se répète, année après année, peu importe la composition de l'équipe. On ne pensait pas devoir le rappeler à ce stade-ci, mais nous y sommes, alors voilà : les Maple Leafs n'ont pas franchi le premier tour depuis 2004.
« Ces gars ont l'équipe à cœur, ça se voit et ça se sent dans le vestiaire, a conclu Foligno. Nous avons une belle occasion devant nous. Il faut cesser de répéter de vieux clichés. C'est un match no 7. C'est le moment de tout donner et je n'ai aucun doute, en allant à la guerre avec eux, que c'est ce que nous ferons. »