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Winnipeg - Paul Stastny n'a pas changé sa routine, samedi. À 7h15, il a fait un arrêt comme à l'habitude au Starbucks.
« Beau chandail », lui a répondu la barista.
Le joueur de centre a tout d'abord eu l'impression que l'employée le complimentait sur sa tenue vestimentaire. Après tout, c'était un nouveau chandail, un Henley à manches longues.

« C'est à ce moment que j'ai réalisé que mon chandail était complètement blanc, a rigolé Stastny. Un peu comme pour le ''Whiteout''. »
Ce n'était pas le design ou la marque du chandail qui comptait, uniquement la couleur, parce que tout Winnipeg est derrière l'équipe, comme le démontre cette tradition de ''Whiteout'', qui veut que les partisans ne portent que du blanc à l'aréna… et à l'extérieur.
Lorsque les Jets ont défait les Golden Knights de Vegas 4-2, samedi, pour prendre une avance de 1-0 dans la Finale de l'Association de l'Ouest, presque tout le monde portait du blanc - mis à part les joueurs des Jets, en bleu -, que ce soit les 15 321 spectateurs à l'intérieur du Bell MTS Place ou encore les quelque 27 000 qui ont forcé la fermeture des rues à proximité de l'aréna.
Des gilets blancs, des t-shirts blancs, des casquettes blanches. Du maquillage blanc, des barbes blanches, des perruques blanches. Des robes de mariées et des smokings blancs, sans oublier des costumes blancs, des casques blancs et des chapeaux de cowboy blancs.
De la passion à l'état pur.
Ce phénomène n'a rien de nouveau. Mais chaque fois que la rondelle tombe à Winnipeg ce printemps, il s'agit du match le plus important depuis le 20 mai 1979, quand les Jets, les originaux, ont remporté la Coupe Avco pour la troisième fois en quatre ans - la dernière Coupe Avco à être portée en triomphe dans l'Association mondiale de hockey.
En 17 saisons dans la LNH, de 1979-1980 à 1996-1996, les Jets ont atteint la deuxième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley à deux occasions, en 1985 et 1987. Chaque fois, les Oilers d'Edmonton les ont rapidement balayés. Puis, ils ont déménagé à Phoenix pour devenir les Coyotes, privant la ville de hockey de la LNH pendant 15 ans.
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À leurs six premières saisons depuis que les Thrashers d'Atlanta ont changé d'adresse pour Winnipeg, en 2011-2012, les Jets 2.0 n'avaient participé aux séries qu'une seule fois, en 2015. Ils ont été balayés par les Ducks d'Anaheim.
Mais cette fois, les Jets ont eu le meilleur sur le Wild du Minnesota en cinq matchs en première ronde, puis sont venus à bout des Predators de Nashville en sept rencontres. Pour la première fois, les Jets volent en territoire inconnu et les partisans ne veulent pas que l'aventure s'arrête.
Certains avaient apporté des affiches avec de savants jeux de mots, tels que ''WIN-NIPEG''. Une femme avait enfilé un costume de vache et tenait une affiche dont le message disait : « Nous sommes LAIT partisans les plus bruyants de la LNH. »
« C'est incroyable! », a souligné le gardien Connor Hellebuyck. Tout le monde s'amuse. C'était génial, notre foule est géniale. Elle est si bruyante et elle nous permet de garder notre momentum. C'est un aspect important de ce qui se passe en ce moment. »
Les Jets se sont inclinés à deux occasions à la maison en deuxième ronde, donc ce n'est pas comme s'ils y étaient invincibles. Mais l'atmosphère qui régnait samedi n'a pas fait de mal.
En début de première période, l'attaquant Blake Wheeler a intercepté une passe en zone défensive, puis a remis à Mark Scheifele qui filait à pleine vitesse alors que les Golden Knights effectuaient des changements. Scheifele a laissé la rondelle à l'arrière, tout juste à l'intérieur de la zone offensive de Vegas.
On se serait cru à la compétition du tir le plus puissant du Match des étoiles. Le défenseur Dustin Byfuglien a appuyé ses 260 livres sur le lancer frappé qu'il a décoché, un missile qui a battu Marc-André Fleury à la hauteur du bouclier. Étonnamment, le filet n'a pas été arraché de ses amarres.
Les Jets avaient l'avance avec seulement 1:05 écoulée dans la rencontre. Leur fiche lorsqu'ils marquent en premier en séries : 8-1-0. Les partisans se sont mis à crier, à invectiver Fleury et à chanter « Go Jets Go ».
« On se nourrit de l'énergie de la foule dès le début du match, a dit l'attaquant Mathieu Perreault. C'est difficile à expliquer. C'est quelque chose qu'on sent à l'intérieur de nous. Ça te donne plus d'énergie. C'était donc un départ parfait pour nous. Lorsqu'on se retrouve avec l'avance, on fait un bon travail. »

L'attaquant Patrik Laine a porté la marque à 2-0 en avantage numérique à 6:49 sur une passe parfaite de Wheeler. Puis, Joel Armia a fait dévier la rondelle dans le but avec son patin à 7:35, et soudainement, c'était 3-0.
Le filet d'Armia a été refusé pour obstruction sur le gardien. L'entraîneur-chef Paul Maurice a porté le jeu en appel et il a finalement eu raison. Lorsque l'arbitre Kelly Sutherland a tenté d'expliquer la décision, Fleury n'a pas été en mesure de l'entendre. Le son de la foule était trop puissant.
Les Golden Knights n'ont jamais été en mesure de réduire l'écart à moins de deux buts et ils n'ont dirigé que 21 tirs sur le filet, leur plus faible récolte en séries. Contrairement aux Kings de Los Angeles et aux Sharks de San Jose, les Jets sont un adversaire bien plus redoutable, rapide, imposant et possiblement en voie de réaliser quelque chose de spécial.
Le match no 2 aura lieu lundi au Manitoba (20 h HE; NBCSN, CBC, SN, TVAS).
« On peut sentir l'électricité dans l'air, a indiqué Scheifele. On adore ça. Nos partisans nous traitent vraiment bien, autant lorsque ça va bien que l'inverse. Cette saison, ils ont été incroyables. On espère pouvoir leur offrir encore plus d'occasions de célébrer. »