Krueger BUF

NEW YORK - Jouer en équipe.
Voilà l'expression dont Jack Eichel et ses coéquipiers des Sabres de Buffalo ne peuvent plus se passer. L'autre soir, c'était écrit sur une enseigne apposée sur la porte du vestiaire des visiteurs au Madison Square Garden. On en parle partout où les Sabres se rendent grâce au nouvel entraîneur Ralph Krueger.

« C'est un message de Ralph, jouer en équipe, être sur la même longueur d'onde », a dit Eichel, le capitaine des Sabres. « Ce n'est pas seulement sur la glace. C'est en dehors de la glace, dans le vestiaire, dans la salle d'entraînement. Tout ce que l'on fait, on essaie de le faire en équipe et d'être regroupé le plus souvent possible. C'est important. »
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Et ça semble fonctionner.
Les Sabres, qui détiennent la plus longue disette active pour les présences en séries éliminatoires de la Coupe Stanley (huit saisons) dans la Ligue, font partie des belles surprises après un peu plus de trois semaines d'activités cette saison.
Ils sont premiers dans la Ligue avec neuf victoires et à égalité au sommet du classement avec les Capitals de Washington en vertu d'une récolte de 19 points.
« Je crois que le lien entre le vestiaire et le groupe d'entraîneurs est excellent jusqu'à présent. La confiance règne et ça paraît dans notre jeu », a renchéri Eichel.
Mais ils ne se prennent pas la tête pour autant. C'est un grand signe de maturité par rapport aux Sabres de la dernière saison.
L'année dernière, les Sabres s'étaient réveillés au premier rang de la LNH le 28 novembre, après avoir obtenu une dixième victoire d'affilée en battant les Sharks de San Jose 3-2 en prolongation. Ils détenaient alors une fiche de 17-6-2 (36 points) en 25 rencontres et se sentaient invincibles, même si seulement trois de ces 10 victoires consécutives avaient été obtenues en temps réglementaire.
Mais ils se sont écroulés. Ils n'ont gagné que 16 de leurs 57 derniers matchs, terminant ainsi à 22 points d'une place en séries. L'ancien entraîneur Phil Housley a été congédié le 7 avril, une journée après la fin de la saison. Krueger a été engagé le 15 mai.
« La douleur ressentie l'année dernière nous donne la chance de nous regrouper, a dit Krueger. Ce groupe a connu du succès, puis est entré dans une phase extrêmement difficile. Les gagnants naissent en subissant la défaite, car ils apprennent à réagir par la suite. »
Eichel a soutenu que les Sabres gardent les deux pieds sur terre en raison de ce qu'ils ont expérimenté la saison dernière.
« Nous tentons de trouver la meilleure façon de rester attelés à la tâche pendant les 82 matchs, a dit le capitaine. Lorsqu'on remporte un match, on profite du moment ce soir-là, mais on passe rapidement à autre chose puisque tout arrive si vite dans cette ligue. »
L'attaquant Jeff Skinner en a rajouté : « Je sais que les gars réalisent qu'il reste beaucoup de hockey à jouer et que nous devons continuer de nous améliorer. C'est la mentalité que nous avons. Peu importe ta fiche à ce temps-ci de l'année, il te reste encore 70 matchs à disputer alors il faut trouver des moyens d'être encore meilleurs. »

La maturité des Sabres se transpose dans leur jeu, qui a été très constant jusqu'ici. Le système très rapide de Krueger est la marque de commerce de l'équipe cette saison.
Les Sabres font jouer leurs adversaires sur les talons parce qu'ils ne gardent pas la rondelle longtemps sur leur bâton et qu'ils sont très rapides en transition.
« Le système implanté par Ralph implique que le plus rapidement les attaquants peuvent se replier, le plus rapidement les défenseurs pourront leur refiler la rondelle, a fait savoir Eichel. Notre jeu de transition est une de nos forces cette année. Nous sommes en mesure de mettre assez de pression sur les joueurs adverses pour ne pas leur laisser le temps d'établir leur jeu. Les fois où nous avons eu des difficultés sont celles où notre jeu de transition n'a pas fonctionné. »
Ils ont justement connu des difficultés face aux Rangers de New York au Madison Square Garden jeudi et se sont inclinés 6-2. Les choses se sont toutefois rapidement remises en place le lendemain, alors qu'ils ont vaincu les Red Wings de Detroit 2-0 au Little Caesars Arena.
« Souvent, la vitesse d'exécution que tu crées avec ces mouvements [de la rondelle] survient parce que les joueurs se donnent en option par leur positionnement. Nous pouvons ainsi nous soutenir sur toute la longueur de la patinoire, a analysé Krueger. On évite la pression soutenue. »
Ils jouent en équipe.
« Toutes les équipes veulent faire cela, a dit Skinner. Toutes les équipes désirent avoir cinq gars sur la même longueur d'onde en tout temps. »
C'est ce qui se produit en ce moment pour les Sabres, qui croiseront le fer avec les Coyotes de l'Arizona au KeyBank Center lundi (19 h HE, TVAS, NHLN, MSG-B, FS-A PLUS, NHL.TV). Ils croient que ça peut durer, mais ils ne le tiendront pas pour acquis.
« C'est tellement important de rester humble et le meilleur moyen de le rester est de vivre dans le moment présent, de travailler sur la prochaine tâche à accomplir et, surtout, de s'assurer que la chose la plus importante soit de s'améliorer », a poursuivi Krueger.
« Ce groupe le comprend et l'accepte. Si tu vois moins d'efforts à l'entraînement, il faut que ça sonne une cloche. Mais ce n'est pas arrivé. Si tu perçois moins de concentration lors d'une réunion et que tu dois lever le ton, et si quelqu'un ne fait pas le travail que l'on demande en défensive, tu dois réagir. Mais ce n'est pas arrivé. Ce sont tous des signes qui prouvent que le groupe comprend et respecte la situation dans laquelle nous nous trouvons. »