Jonathan Huberdeau

Il y a un an, l'attaquant des Panthers de la Floride Jonathan Huberdeau se remettait d'une déchirure au tendon d'Achille. Maintenant, il semble se diriger vers la meilleure saison de sa carrière, alors qu'il joue à la mesure des attentes élevées qu'il y avait en lui quand il a été réclamé au troisième rang du repêchage 2011 de la LNH et a remporté le trophée Calder en tant que recrue de l'année dans la LNH en 2013, à l'issue d'une campagne de 31 points en 48 matchs.

Huberdeau a établi des sommets en carrière pour les buts (20) et les points (59) en plus d'égaler son sommet à vie pour les mentions d'aide (39) en 2015-16. Mais le 8 octobre 2016, à l'occasion du dernier match préparatoire des Panthers, il y a eu une collision entre le joueur de centre des Devils Sergey Kalinin et lui derrière le filet du New Jersey. La lame du patin droit de Kalinin est tombée sur l'arrière de la cheville gauche de Huberdeau.
Huberdeau s'est absenté pour une période de quatre mois, mais il a marqué à son premier match quand il est revenu au jeu, le 3 février contre les Ducks d'Anaheim, et il a complété la saison avec une production de 26 points, 10 buts et 16 aides, en 31 rencontres.
Le Québécois de 24 ans est présentement le meilleur marqueur des Panthers avec une récolte de 32 points, neuf buts et 23 assistances, en 30 matchs. À ce rythme, il finira la campagne avec un total de 86 points, 24 filets et 62 mentions d'aide.
Depuis sa blessure, il a inscrit 58 points, 19 buts et 39 passes, en 61 rencontres.
« Le jeu de Hubie a atteint un bon niveau, a noté l'entraîneur des Panthers Bob Boughner. Parfois, j'aimerais qu'il tire plus souvent, et nous en parlons beaucoup. Il n'est pas égoïste et il cherche beaucoup à alimenter ses coéquipiers, ses nombreuses mentions d'aide en sont la preuve. Mais c'est quelqu'un sur qui nous comptons tous les soirs à l'attaque. »
Voici Jonathan Huberdeau en cinq questions:
Comment as-tu composé avec ta blessure au tendon d'Achille, physiquement et mentalement?
« Parfois, tu te fais opérer pendant l'été, alors que tu n'es pas vraiment entouré de tes coéquipiers. Personne ne joue, alors ça te manque un peu moins. Mais quand tu te blesses durant la saison, tu dois aller à l'aréna, les gars jouent, tout le monde a du plaisir et toi, tu dois faire ta réadaptation. Tu dois aussi chercher à rester solide sur le plan mental. Pendant un mois, je ne pouvais pas bouger la jambe. J'avais un petit plâtre, une botte de protection. Les muscles de ma jambe rapetissaient et s'affaiblissaient. Le matin, je devais faire trois heures de réadaptation. Après ça, si on avait un match, je revenais le soir durant la rencontre et je faisais encore de la réadaptation. C'était deux fois par jour. Quand l'équipe était à l'étranger, on changeait la routine. J'étais le seul à l'aréna, alors j'essayais d'avoir du plaisir. J'ai fait quelques séances à la plage. »
Comment as-tu fait pour revenir aussi fort, dès le premier match?
« C'était bizarre parce qu'au moment de revenir au jeu, je savais que j'allais disputer un bon match. C'est comme durant ton enfance et que tu es content de jouer. Quand tu es à l'écart du hockey pour une aussi longue période de temps, tu es content de revenir. Je ne savais pas à quel point je serais rouillé, mais j'avais relativement confiance et c'est arrivé ce match-là, j'ai marqué un but. Évidemment, j'avais les jambes un peu mortes après la première période. Je me disais qu'il fallait que je me mette en marche. Mais je savais que ce ne serait pas comme ça tout au long de la saison. Je savais que ma jambe gauche n'était pas aussi forte que la jambe droite, et j'ai travaillé là-dessus durant tout l'été. Je pense que c'est retourné à la normale, cette saison je me sens bien. »
Quelles sont les leçons que tu retiens de ton ancien compagnon de trio Jaromir Jagr, maintenant que celui-ci a quitté la Floride et a signé un contrat avec les Flames de Calgary à l'âge de 45 ans?
« Une légende comme lui aurait pu tout simplement faire sa petite affaire et ne pas se soucier du reste. Mais il aime le hockey et il tient à ses coéquipiers. Personnellement, j'ai eu la chance de jouer avec lui, et ç'a été une période plaisante. Ce que je retiens avant tout, ce sont ses habitudes de travail. Chaque jour, il se présentait dans le but de travailler fort. Il patinait seul après l'entraînement et des choses du genre. C'est pourquoi il est encore dans la LNH et il réussit encore à bien faire à son âge. Évidemment, à cet âge, il va y avoir des blessures. Mais je pense qu'il l'a encore. »
Tu as joué sous les ordres de Gerard Gallant lorsque celui-ci était l'entraîneur des Sea Dogs de Saint-Jean dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et aussi avec les Panthers, et tu as joué en compagnie des attaquants Jonathan Marchessault et Reilly Smith avec la Floride. Comment expliques-tu l'excellent départ des Golden Knights de Vegas, qui recevront les Panthers ce dimanche (20h HE; ATTSN-RM; FS-F, NHL.TV)?
« [Gallant] est un bon entraîneur, il est proche des joueurs. Il a joué, alors il sait ce que ça prend. Il sait ce que vivent les joueurs, ces choses-là. Et il te laisse jouer. Tu peux commettre des erreurs et il ne va pas te clouer au banc pour autant. Il va te laisser jouer et trouver une façon de t'amener à mieux faire à ta présence suivante. Tous les gars l'aiment. Tout le monde avait son opinion sur Vegas, mais ce sont de bons joueurs. Je pense qu'ils jouent du hockey simple. Je suis content de les voir connaître du succès. Marchessault, c'est un bon ami. Smitty, on a joué ensemble. C'est tant mieux pour eux, mais évidemment quand on les affronte, on veut gagner. »
Qu'est-ce que Boughner attend de ses joueurs?
« Je l'aime vraiment beaucoup. C'est quelqu'un qui veut nous voir travailler fort. Notre camp d'entraînement a été vraiment bon. J'ai trouvé qu'il y avait plus d'intensité cette année. Il veut qu'on respecte le système, mais il nous laisse faire preuve de créativité à l'avant. Il s'agit donc de mieux rassembler les éléments que nous faisons de bien, et je pense que ça devrait bien aller. »