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Pour la première fois en 19 saisons depuis qu'il occupe le poste de directeur général des Red Wings de Detroit, Ken Holland versera davantage dans la vente que dans l'achat avant la date limite des transactions dans la LNH, le 1er mars.

On ne doit toutefois pas s'attendre à ce qu'il tienne une vente de débarras uniquement parce que la séquence de 25 participations d'affilée en séries éliminatoires de l'équipe est sérieusement en péril.
Le conservateur Holland n'a d'ailleurs pas fait de coups d'éclat au cours des dernières années, dans le contexte où les Red Wings ont la plupart du temps obtenu leur place en séries à l'arraché.
Il ne virera pas la baraque à l'envers parce que l'équipe risque de tomber à court de son objectif cette saison. Ce serait aller à l'encontre de ses principes.
Reconstruire, il ne connaît pas le concept. Il préfère d'ailleurs utiliser l'expression « reconstruction à la volée » quand on aborde le sujet.
« Pour moi, reconstruire est synonyme d'une période de huit à 10 ans », a-t-il déclaré dernièrement lors d'une allocution prononcée devant environ 400 amateurs à Grand Rapids, qui a été rapportée par le site Internet MLive.com.
« Il y a des équipes qui n'ont participé aux séries qu'une fois en 10 ans tout en étant en mode reconstruction. Je ne crois pas que personne souhaite préconiser une approche semblable. Nous tentons d'avoir du succès à toutes les saisons. Qu'est-ce que connaître du succès? C'est de participer aux séries parce que ça signifie que vous faites partie de la première moitié des meilleures équipes de la ligue. »
Vendeur, plus qu'acheteur
Cela dit, Holland admet qu'il ne sera pas dans le camp des acheteurs cette année. C'est ce qu'il a indiqué, la semaine dernière, sur les ondes de la station radiophonique 91,7 de Detroit. Pour ce qui est d'être vendeur, encore faut-il avoir de la bonne marchandise à vendre.
Le joueur le plus convoité sera possiblement le vétéran attaquant Thomas Vanek. L'Autrichien, qui pourrait obtenir le statut de joueur autonome sans compensation l'été prochain, a récolté 33 points (13 buts, 20 aides) en 41 matchs, après en avoir amassé 41 (18 buts, 23 aides) en 74 rencontres chez le Wild du Minnesota, la saison dernière. Vanek pourrait s'avérer la solution pour une équipe en manque d'attaque.
D'autres vétérans en fin de contrat comme les défenseurs Mike Green et Brendan Smith, ou encore le gardien Petr Mzarek, pourraient représenter des appâts intéressants.
L'importance du mentorat
Holland ne veut pas toucher au noyau dur de vétérans de longue date de l'équipe, les Henrik Zetterberg et Niklas Kronwall entre autres, en vertu de la philosophie d'organisation qui s'appuie sur la transmission du savoir entre les générations de joueurs.
« C'est important d'avoir un vétéran de la trempe de Henrik Zetterberg qui côtoie un jeune comme Anthony Mantha, ou des joueurs aguerris comme Vanek et Frans Nielsen qui complètent un trio avec Andreas Athanasiou, ou en défense Jonathan Ericsson qui chapeaute Xavier Ouellet, a-t-il souligné. C'est là que la culture d'équipe peut faire la différence. »
Holland a dit croire qu'entre cinq et sept espoirs évoluant actuellement au sein de l'équipe-école de Grands Rapids se retrouveront à Detroit dans un rayon de deux à trois ans.
Avec huit choix de repêchage en banque cette année, incluant un premier choix hâtif pour une rare fois, le d.g. est en bonne position pour être en mode écoute à l'approche de la date limite.
« Je ne suis pas prêt à hisser le drapeau blanc et à me départir d'atouts pour l'avenir. À moins que ce soit afin de mettre la main sur d'autres jeunes atouts. Je n'échangerai pas des jeunes en retour de vétérans. »
L'objectif qu'il a sûrement en tête est de créer de l'espace sur la masse salariale de l'équipe afin d'être actif à l'ouverture du marché des joueurs autonomes sans compensation, le 1er juillet.
Un défenseur no 1 dans la mire
Il ne cache pas être à la recherche d'un défenseur de fort calibre afin d'assurer la relève du vétéran Kronwall. Le nom de Kevin Shattenkirk des Blues de St. Louis doit se retrouver au haut de sa liste de candidats potentiels.
« J'ai toujours privilégié la défense, a-t-il réitéré à la radio. Si l'occasion se présente d'obtenir un défenseur de premier plan, mes antécédents démontrent que je n'hésite pas à bouger. Je serai même prêt à laisser aller des jeunes prometteurs. »
Avec 28 matchs à jouer, les Red Wings ont une pente très abrupte à remonter au classement afin d'uniquement raviver l'espoir. Avant samedi, ils étaient bons derniers dans l'Association de l'Est, à six points des Bruins de Boston détenteurs de la deuxième place des équipes repêchées dans l'association.
En éternel optimiste, Holland refuse de jeter l'éponge.
« Vous conservez toujours espoir. Ça augure plutôt mal, mais qui sait nous reviendrions vite dans le peloton avec cinq ou six victoires d'affilée, a-t-il soulevé. Nous n'avons pas pu encore le faire, je comprends donc le scepticisme des gens. Mais nos joueurs et nos entraîneurs essaient fort de gagner des matchs. Entretemps, je vais multiplier les coups de fil à mes homologues pour voir quels sont leurs besoins. »