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LAS VEGAS - Marc-André Fleury a eu son premier bain de foule après avoir été présenté aux quelques milliers de partisans des Golden Knights de Vegas au T-Mobile Arena, mercredi soir.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, il a répondu aux questions du public en compagnie de quelques-uns de ses nouveaux coéquipiers.

« I love you (Je t'aime) », a lancé une partisane au moment où il prenait la parole au micro.
« I love you too (Je t'aime également) », lui a rétorqué Fleury.
L'échange impromptu marquait pour le vétéran gardien sorelois le début d'une nouvelle histoire d'amour, d'une nouvelle aventure passionnante pour sa famille.
Il y a 14 ans, jour pour jour mercredi, Fleury avait été le tout premier choix de la séance de repêchage 2003 de la LNH, choisi par les Penguins de Pittsburgh.
Au T-Mobile Arena mercredi, il a eu le sentiment de revivre la même sensation enivrante en étant acclamé par les partisans de la toute nouvelle équipe des Golden Knights.
« On m'a rappelé la date anniversaire au début de la journée, a-t-il mentionné. C'est fou ce que la vie peut parfois vous réserver. Il y a 14 ans, j'étais repêché par les Penguins au Bridgestone Arena de Nashville, dans l'amphithéâtre où j'ai pris part à mon dernier match avec les Penguins, il y a à peine une dizaine de jours. »
La vie de Fleury est une véritable cascade d'événements depuis qu'il a soulevé la Coupe Stanley sur la patinoire du Bridgestone Arena, le 11 juin.
Au lendemain de la conquête, il a renoncé à la clause de non-mouvement qui était incluse dans son contrat afin de permettre aux Penguins de soumettre son nom en vue du repêchage d'expansion.
Après avoir pris part aux célébrations du deuxième triomphe des Penguins en autant d'années, il a fait ses adieux aux partisans, mardi, en sachant qu'il arborerait un nouveau chandail dans une nouvelle ville dès le lendemain.
« On dirait que je ne le réalise pas encore. C'est la première fois que je porte un autre chandail que celui des Penguins, a-t-il commenté en français. C'est quand les camps d'entraînement vont commencer que ça va sans doute me frapper de plein fouet. Je suis arrivé à Las Vegas mercredi matin et tout le monde que j'ai croisé est très enthousiaste. L'organisation est super. Elle a choisi de bons joueurs en plus de faire l'acquisition de choix de repêchage pour l'avenir.
« Nous serons compétitifs dès la saison prochaine, a-t-il argué. Nous serons meilleurs en tout cas que l'équipe des Penguins à laquelle je me suis joint à la suite du repêchage de 2003. »
Fleury a reconnu que ce nouveau départ pour lui, à l'âge de 32 ans, représente en quelque sorte une délivrance.
« J'adore jouer et me retrouver devant le but. Ça m'a manqué au cours de la dernière saison. De ravoir la confiance d'une équipe, ça va être le "fun". »
Fleury ne se retrouvera pas en terrain totalement inconnu à Las Vegas parce qu'il va renouer avec quatre anciens coéquipiers chez les Penguins : les attaquants James Neal des Predators de Nashville et David Perron des Blues de St. Louis ainsi que les défenseurs Deryk Engelland des Flames de Calgary et Chris Thorburn des Jets de Winnipeg.
« C'est positif parce que c'est de l'inconnu pour tout le monde. Ça va faciliter la période de transition. »
Fleury envisageait déjà des retrouvailles très émotives avec ses anciens coéquipiers des Penguins, incluant Sidney Crosby.
« Ça va être bizarre, mais ça fait partie du hockey », a-t-il relevé.
À la question d'un amateur qui l'interrogeait à savoir quel serait son plus grand souhait à l'occasion de sa première confrontation face aux Penguins, il a répondu : « Les battre, assurément ».
Dans l'assistance mercredi, à titre de récipiendaire du trophée Maurice-Richard et d'un des finalistes pour l'obtention du trophée Hart, on a montré une scène de Crosby stoïque au moment de la présentation de Fleury au public.
« Nous avions beau savoir que le départ de Marc-André se tramait, de le voir si rapidement après la fin de la saison avec un chandail différent sur le dos c'est un sentiment très bizarre », a admis par après le célèbre numéro 87 des Penguins.
Fleury et Crosby se sont brièvement croisés en coulisses, convenant de se revoir plus tard au cours de la soirée loin des regards indiscrets.
« Je vais lui dire à quel point j'ai trouvé bizarre de le voir porter un chandail différent, a repris Crosby. C'est très difficile de le voir partir. Il a été un rouage tellement important pour nous pendant plusieurs années. Le défi qui s'offre à lui est emballant et je ne doute aucunement qu'il saura le relever avec brio.
« Les dernières saisons ont dû être éprouvantes pour lui, mais nous en sommes venus à en minimiser l'importance en raison de la façon avec laquelle il composait avec la situation, a soumis Crosby. Je ne crois pas avoir eu de meilleur coéquipier que lui au cours de ma carrière. »