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Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition met en vedette le gardien des Jets de Winnipeg Connor Hellebuyck et son travail pour le Mois de la sensibilisation à la santé mentale, qui se déroule en mai.

Connor Hellebuyck vient de connaître ce qu'il qualifie de meilleure saison de sa carrière.

Il est finaliste au trophée Vézina, qui est remis annuellement au meilleur gardien de la LNH, grâce à sa fiche de 37-25-2, sa moyenne de buts alloués de 2,49, son pourcentage d'arrêts de ,920 et ses quatre jeux blancs en 64 matchs avec les Jets. Il a terminé la campagne au troisième rang du circuit pour les victoires et au quatrième pour le taux d'efficacité parmi les gardiens qui ont disputé au moins 20 matchs.

Pourquoi estime-t-il qu'il s'agit de sa meilleure saison? Parce qu'il se sent bien. Hellebuyck fait partie d'un groupe de joueurs, actifs et retraités, qui ont accepté de faire la promotion du Mois de la sensibilisation à la santé mentale. Il a partagé sur sa page Instagram les mesures qu'il a prises pour faire attention à son bien-être en plus de discuter de l'importance de parler à quelqu'un en qui on a confiance.

« C'est assurément ma meilleure saison parce que les choses sont vraiment tombées en place, ce qui m'a permis de comprendre qui je suis, de comprendre mon corps et ma santé mentale, a-t-il expliqué. Les choses ont maintenant un sens et me permettent de savoir ce que je dois faire quand je vis certaines situations et comment m'en sortir. J'ai beaucoup d'expérience et une bonne équipe autour de moi, et je sais que je peux obtenir de l'aide si j'en ai besoin.

« J'aime aussi mon jeu et ma progression. J'ai tenté de faire attention à certains détails durant la saison et c'est en train de devenir un naturel. »

Hellebuyck, qui a eu 30 ans le 19 mai, a remporté le trophée Vézina en 2020 après avoir compilé une fiche de 31-21-5 en 56 départs avec une moyenne de 2,51, un taux d'efficacité de ,922 et six blanchissages, un sommet dans la LNH cette saison-là. Il est devenu une vedette pendant la saison 2017-18, alors qu'il a établi une marque personnelle dans la LNH avec 44 victoires (44-11-9) en 64 parties, a signé six blanchissages et a mené la ligue avec un pourcentage d'arrêts de ,924. Il a finalement terminé deuxième dans le vote pour le Vézina, derrière Pekka Rinne des Predators de Nashville.

Les autres finalistes pour le Vézina cette saison sont Linus Ullmark des Bruins de Boston et Ilya Sorokin des Islanders de New York. Le gagnant sera annoncé lors de la remise des trophées 2023 de la LNH, présentée au Bridgestone Arena de Nashville le 26 juin (20 h HE; TVAS, SN, TNT).

Dans un entretien avec LNH.com, Hellebuyck a offert ses pensées sur son cheminement concernant la santé mentale, son rapport avec l'entraîneur des gardiens des Jets Wade Flaherty et sur le livre pour enfants qu'il a co-écrit, « Bucky Beats the Blues/Is Something Wrong with Weasel? » :

Tu as historiquement toujours été un gardien occupé, même si tu n'as pas mené la LNH au chapitre des tirs reçus et des arrêts pour la première fois en quatre saisons. Joues-tu mieux quand tu assumes une plus lourde charge de travail, physiquement et mentalement?

« Je crois que oui. Tu trouves un rythme. L'adrénaline commence à couler, et à ce moment, tu dois te calmer. Dans ces circonstances, je crois que l'organisation m'aide énormément. Nous avons le bon personnel, et ils gèrent tellement bien ma routine entre les matchs. Je suis toujours préparé pour la prochaine journée. Je crois qu'être très occupé aide à gérer l'adrénaline, tout comme obtenir beaucoup de répétitions à l'entraînement. Mais si tu gères mal le fait de recevoir autant de tirs, ça peut te faire mal. À ce stade de ma carrière, nous connaissons tous les petits détails et nous savons exactement quoi faire sur une base quotidienne pour être prêts pour chaque situation qui se présente. »

Du côté mental, la position du gardien exige-t-elle vraiment une approche différente?

« Absolument. C'est parce que tu es essentiellement seul au monde, et personne ne comprend vraiment ce que tu vis, à l'exception de ton entraîneur des gardiens et quelques autres gardiens à travers la ligue. Dans la LNH, tu n'as que quelques gars auxquels tu peux parler et qui comprennent vraiment ce qui se passe et ce que tu vois sur la glace. Il faut absolument prendre une approche mentale différente parce que tu vis l'expérience en solitaire. C'est la raison pour laquelle certaines organisations ont plus de succès que d'autres, c'est parce qu'elles ont un meilleur système en place pour que les gardiens puissent discuter et exprimer leur opinion. »

À quel point Wade Flaherty t'a-t-il aidé?

« Wade est tellement important pour moi et ma carrière, pas seulement sur la glace, mais en dehors aussi. Il a joué pendant longtemps. Il sait exactement ce que je vis, comme élever une famille et vieillir, et il apprend des choses en même temps que moi, alors je ne suis jamais seul, à n'importe quel égard. J'ai eu tellement souvent les mêmes conversations avec lui qu'il arrive à savoir exactement ce qui se passe dans ma tête. Il y a peu de gars comme lui, qui cherchent vraiment à s'améliorer aux côtés de leur gardien. Ils cherchent souvent à enseigner tout ce qu'ils savent. "Flats" a fait les deux. Il m'a enseigné tout ce qu'il sait, et il comprend que le hockey change jour après jour et quand les choses changent autour de moi, il apprend avec moi. C'est incroyable d'avoir quelqu'un qui me soutient et qui me comprend complètement. »

Quel était le message le plus important que tu voulais envoyer dans la vidéo que tu as publiée sur Instagram pour le Mois de la sensibilisation à la santé mentale ?

« L'aspect le plus important de la santé mentale, c'est le facteur du temps. Je sais que ça peut être difficile. J'ai vécu les mêmes expériences. C'est difficile quand tu t'approches de la fin d'un chapitre et que tu attends que la prochaine page soit tournée. Nous devons apprécier le fait que les temps difficiles sont parfois nécessaires pour que la prochaine page, le prochain chapitre ou la prochaine histoire soit meilleur. Si tu sais que de bonnes choses arriveront, tu ne deviendras pas trop intimidé par le moment présent. C'est dans ces moments-là qu'il est profitable de parler avec des gens. Parle avec quelqu'un, ça va te soulager, ça va te permettre de déstresser, et c'est surtout important pour t'aider toi-même. »

Tu as écrit un livre pour enfants pour aider les jeunes à gérer des problèmes de santé mentale et à trouver des adultes qui peuvent les aider quand d'autres jeunes ne peuvent pas le faire. Comment est-ce que ce livre, et la santé mentale en général, sont-ils devenus si importants pour toi?

« Le livre est devenu beaucoup plus populaire que je l'aurais imaginé, alors je suis très heureux de savoir que je les aide un peu. Quand j'ai commencé à en apprendre sur la santé mentale, ça m'a touché parce que je le vivais constamment dans le sport depuis que j'ai 18 ans, et probablement bien avant ça, sans m'en rendre compte. Mais quand j'ai vraiment commencé à comprendre le côté mental des choses, j'avais 18 ans et je croyais que ce n'était qu'une aptitude pour le sport. J'abordais ma discipline mentale comme aptitude sportive. Quand j'ai entendu plus de personnes en parler et que la sensibilisation a pris de l'ampleur, j'ai commencé à réaliser que ce n'est pas qu'une aptitude sportive, ça affecte mon bien-être. J'ai travaillé sur cela pendant de nombreuses années et j'ai parlé avec mon agent. J'ai compris que je profite d'une belle tribune et que je peux offrir aux jeunes un peu d'aide en partageant des expériences que j'ai vécues afin d'aider la prochaine génération à grandir avec les mêmes aptitudes que j'ai mis si longtemps à apprendre. »

Dans le passé, il y a eu une certaine marque d'infamie associée avec ça, comme "Prends sur toi, endurcis-toi, sois un homme." Aujourd'hui, les athlètes commencent à partager plus souvent leur histoire, incluant les gardiens Carey Price et Robin Lehner. Comment crois-tu que cette mentalité a changé et continue à changer avec le temps?

« Ça devient de plus en plus une aptitude normale, et tout le monde doit travailler sur cela. Il n'y a plus de mentalité démodée où les gens ne comprennent pas à quel point c'est vraiment important. Je crois que tout le monde l'a accepté et comprend que c'est important de travailler sur cela. Ç'a affecté la vie de tout le monde de différentes façons. Je crois que tout le monde le réalise et comprend à quel point c'est important d'accroître la sensibilisation. C'est différent pour chaque personne. »