Lightning coach Jon Cooper

Peut-être était-ce davantage un souhait que d'autres choses, mais l'entraîneur du Lightning de Tampa Bay Jon Cooper insiste pour dire qu'il n'a pas douté un seul instant que Steven Stamkos signerait un nouveau contrat avec l'équipe, en dépit des rumeurs selon lesquelles il se prévaudrait du statut de joueur autonome sans compensation et qu'il ferait ses adieux au Lightning.

« Dans mon for intérieur, je n'avais pas une once de doute, a-t-il affirmé au cours d'un entretien téléphonique, lundi. Notre groupe est tellement tissé serré que ça ne m'effleure pas l'esprit que nous puissions perdre des gars. »

Stamkos a patienté jusqu'au 29 juin avant d'accepter un contrat de 68 millions $ pour huit ans.

Puis, le 1er juillet, le Lightning a accordé des prolongations de contrats de huit ans au défenseur Victor Hedman et de trois ans au gardien Andrei Vasilevskiy. L'attaquant Alex Killorn a paraphé un contrat de sept ans, le 12 juillet, et le joueur de centre Vladislav Namestnikov un de deux ans, le 27 juillet.

« Tout le monde a foi à ce que nous tentons d'accomplir ici, en la structure de l'organisation mise en place par le propriétaire Jeff Winnik et la façon de faire du directeur général Steve Yzerman, a dit Cooper. Tout ça crée un effet boule de neige. Nous n'avons pas encore atteint notre objectif de gagner la Coupe Stanley, mais on a instauré un environnement favorable. Les joueurs qui aspirent à gagner la Coupe se disent qu'ils ont autant des chances d'y arriver avec nous qu'avec n'importe quelle équipe. »

Cooper a élaboré quant à la mise sous contrat de Stamkos et à l'avenir de Jonathan Drouin, en plus de parler de son rôle comme adjoint à l'entraîneur de l'équipe de l'Amérique du Nord en vue de la Coupe du monde de hockey 2016.

Voici Cinq Questions avec…Jon Cooper:

Je comprends que vous souhaitiez et que vous étiez convaincus que tout le monde serait de retour. Je reviens sur votre certitude dans le cas de Stamkos. Vous avez dû composer avec la situation pendant toute la saison. Il aurait pu signer un contrat à n'importe quel moment, mais le dossier n'a connu son dénouement que vers la fin de juin. Il a prêté l'oreille à des offres de d'autres équipes. Il a envisagé de quitter. Les rumeurs allaient bon train. Pourquoi étiez-vous si certain qu'il resterait parce que je ne crois pas que Steve Yzerman l'était autant?

«Je crois sincèrement que les joueurs méritent le droit à l'autonomie complète. Steven Stamkos a mérité le droit d'offrir ses services à toutes les 30 équipes. Je crois tout simplement dur comme fer que, dans son cœur, il n'a jamais voulu quitter. Cela dit, c'était sa prérogative d'aller voir ailleurs. Il pouvait le faire. Peu importe qu'il ait signé avec nous le 1er juillet 2015 ou le 1er juillet cette année, il a signé avec nous et nous n'avons pas passé une journée sans les services de Steven Stamkos. Dans le meilleur des mondes, est-ce que ç'aurait été merveilleux qu'il ait conclu une entente avec nous avant ou pendant la saison? Oui bien évidemment, mais il avait mérité le droit d'aller voir ailleurs. Uniquement parce qu'il n'a pas signé tout de suite ne signifie pas qu'il ne voulait plus être avec nous et, au final, la preuve a été faite qu'il souhaitait réellement demeurer ici. Vous ne pouvez pas blâmer le joueur. Il ne fait que se prévaloir de son droit et il soupèse les possibilités qui s'offrent à lui. Je ne blâmerai jamais un joueur de le faire. »

Est-ce que l'affaire a été une source de distractions pendant la saison? Même si son conseiller et Yzerman sont demeurés fort discrets, le dossier a grandement fait jaser et les rumeurs ont été persistantes.

«Pour être franc, ça ne l'a pas été pour moi ni pour le personnel d'entraîneurs, mais je pense que ça l'a été pour Steven. J'ai discuté avec plusieurs joueurs qui se sont retrouvés dans la même situation que lui et ils ont admis que c'est difficile de ne pas y penser. Je me rappelle quand j'ai vécu la même chose entre les mois d'août et de décembre. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce qui pouvait arriver à l'échéance de votre contrat. Qu'est-ce que je vais faire? Vais-je rester ici? Veut-on encore de moi? Autant de questions qui vous triturent l'esprit. Je suis sûr que ç'a aussi été le cas pour lui. Mais il ne l'a jamais laissé paraître.

« S'il y a un indice qui m'a fait croire qu'il demeurerait avec nous, c'est son attitude pendant les séries éliminatoires. Il devait composer avec son problème de caillot sanguin et on ne lui concédait que de minces chances de pouvoir effectuer un retour au jeu. Malgré ça, il était très impliqué dans l'entourage de l'équipe. Il gonflait les gars à bloc dans le vestiaire. Il faisait tout en son possible afin de nous aider à gagner des matchs. Je ne suis pas convaincu qu'un joueur qui aurait déjà eu un pied dans la porte aurait agi de la sorte. »

L'harmonie entre l'équipe et Jonathan Drouin n'a de toute évidence pas été au rendez-vous la saison dernière. Mais on dirait que tout est rentré dans l'ordre en raison de sa performance en séries éliminatoires. Peut-on véritablement tourner la page sur la saga et pouvez-vous anticiper qu'il joue un rôle très important chez le Lightning cette saison?

«À nos yeux, Jonathan Drouin a toujours été un morceau important depuis son arrivée dans l'organisation. J'imagine que la façon que les choses se sont passées la saison dernière a été une courbe d'apprentissage pour nous tous.

S'il y a une chose toutefois dans la façon de faire de l'organisation, c'est qu'elle ne jette jamais l'éponge dans le cas de joueurs et qu'elle ne s'attend pas à ce qu'un joueur qui a été repêché tôt atteigne un niveau de jeu X ou Y. Tout le monde progresse à son rythme. La LNH est une ligue très compétitive et des joueurs comme Jonathan Drouin sont reconnus pour connaître du succès plus rapidement que la plupart des autres jeunes. Tout le monde se demandait : 'Pourquoi ça n'est pas arrivé plus tôt?' Eh bien, c'est une ligue extrêmement compétitive et vous devez être à votre mieux afin de faire votre marque. Jonathan Drouin a toujours eu le talent. Il devait uniquement apprendre à composer avec l'aspect psychologique du jeu. Quand il l'a fait, il n'y avait pas de limite pour lui. Si nous avions abandonné dans son cas, Steve (Yzerman) l'aurait possiblement échangé, mais le potentiel du joueur était trop élevé. Je dois lui donner beaucoup de mérite parce qu'il a procédé à un examen de conscience. Il s'est demandé : 'Est-ce que je veux être un joueur de hockey?' Il a démontré au cours des séries éliminatoires qu'il est tout un joueur de hockey. »

Quel a été le message que vous lui avez livré à l'issue du parcours du Lightning en séries? Quelle a été sa réaction?

«Eh bien, la chose au sujet de nos réunions de fin de saison, c'est qu'il ne s'agit que de réunions de fin de saison. Après avoir côtoyé un joueur pendant neuf mois et que vous ayez encaissé ensemble une défaite crève-coeur qui a mis fin à vos aspirations en séries éliminatoires, la dernière chose qu'il souhaite c'est de revenir sur les neuf derniers mois. La chose formidable avec ce groupe de joueurs, c'est qu'il travaille à l'unisson. Chacun connaît son rôle et ce que l'équipe s'attend de lui. Jonathan sait ce qu'il a à faire afin de rester dans la formation et de devenir le joueur que nous savons tous qu'il peut être, et il en a fait la démonstration. Il est encore au stade de développement, mais vous pouvez constater, particulièrement au cours des deux derniers mois qu'il a passés avec nous, qu'il a fait un pas de géant et gagné grandement en confiance. C'était très gratifiant à voir parce que vous ne souhaitiez pas le voir quitter et aller connaître du succès ailleurs. Il sait ce que nous nous attendons de lui et ce qu'il doit faire. Je pense qu'il ne peut qu'être meilleur à compter de maintenant. »

Finalement, la Coupe du monde, vous êtes un des adjoints de l'entraîneur Todd McLellan d'Équipe Amérique du Nord. Qu'avez-vous fait comme préparation jusqu'à maintenant? Quel sera votre rôle précisément? De quelle façon allez-vous superviser le camp d'entraînement qui va se dérouler simultanément à Tampa?

«Je regarde ça, je ne serai pas présent au camp du Lightning, mais il y aura plusieurs autres entraîneurs de la ligue dans la même situation que moi. Je ne me sentirai donc pas trop mal. Plus sérieusement, j'estime qu'il s'agit d'une occasion fantastique pour les personnels d'entraîneurs de toutes les équipes dont l'entraîneur est à la Coupe du monde. Ils devront voir au bon déroulement d'une partie du camp d'entraînement. Pour nous, le Lightning, c'est quelque peu différent parce que l'entraîneur est le moins expérimenté du personnel d'entraîneurs. Personnellement, je trouve que c'est un défi emballant parce que je n'ai jamais réellement été un adjoint. Je m'acquitterai donc de tâches différentes. Je serai derrière le banc avec Todd et je m'occuperai des attaquants et du jeu de puissance. Ce n'est pas moi qui vais appeler les trios. Je vais soutenir Todd et ce sera une expérience différente. Nous avons tenu une réunion tout juste avant la séance de repêchage afin d'établir les stratégies que nous voudrons mettre de l'avant. Gerard Gallant était absent parce qu'il était à la soirée de remise des trophées, mais c'était super parce que tout le monde a échangé des informations dans un contexte très ouvert. J'ai grandement apprécié la dynamique du groupe. Tout le monde s'est bien entendu. Le déclic s'est fait instantanément. J'estime que ce sera une merveilleuse expérience sur le plan personnel. D'être en compagnie de l'élite des joueurs de la planète, vous pouvez difficilement demander mieux. Vous devez faire une croix sur trois semaines de votre été, ce qui ne fait que prolonger une déjà très longue saison, et vous passez moins de temps en famille, ce qui est l'aspect le plus difficile. Mais au bout du compte, c'est un magnifique honneur d'avoir été choisi afin de participer à l'événement. Je ne pouvais pas la laisser passer. »