Letang

Dans la chronique de LNH.com appelée « Cinq questions à… » nous nous entretenons avec des personnalités phares du monde du hockey et nous leur posons des questions qui nous permettent d'en savoir plus sur leur vie, leur carrière et l'actualité.
Aujourd'hui, nous rencontrons le défenseur des Penguins de Pittsburgh, Kristopher Letang :

NEW YORK - Nous avons rappelé au défenseur des Penguins de Pittsburgh Kristopher Letang sur quoi il était assis, et il n'a pu résister. Superstition quand tu nous tiens.
Il était assis sur un banc en bois dans le vestiaire des équipes visiteuses au Madison Square Garden après la victoire de 3-2 des Penguins en prolongation contre les Rangers de New York, dimanche. Letang était questionné sur sa santé, lui qui ne souffre finalement plus d'aucun malaise ou blessure.
Il a naturellement resserré sa main gauche avant de cogner sur le bois.
« Je me sens vraiment bien maintenant », a déclaré Letang avec un sourire.
Modeste en plus. Letang a été plus que bon depuis qu'il a raté neuf des 11 matchs disputés entre le 5 et le 27 décembre.
Il a marqué 14 buts et a totalisé 42 points en 39 rencontres depuis le 30 décembre. Les Penguins ont conservé une fiche de 24-10-5 dans ces matchs. Letang a joué 25 minutes ou plus dans 35 des 39 derniers matchs de l'équipe, incluant 30 minutes ou plus dans trois des sept derniers matchs.
Ses impressionnantes performances au cours des 39 derniers matchs vont de pair avec sa santé, mais Letang a indiqué que le changement d'entraîneur-chef, soit le remplacement de Mike Johnston par Mike Sullivan, y était pour beaucoup.
Les Penguins ont changé d'entraîneur-chef le 12 décembre pendant la blessure à Letang.
« Quand le changement d'entraîneur-chef est survenu, je me suis dit qu'il fallait que je démontre ce que j'étais capable de faire, tout en tentant d'oublier le début de saison, a déclaré Letang. Sid [Crosby] et moi n'avons évidemment pas accompli ce que nous pouvions faire au début de la saison. Et pour moi, c'était simplement une occasion de démontrer au nouvel entraîneur-chef ce que j'étais capable de faire en avantage numérique, en infériorité numérique et dans d'autres situations. Ç'a bien été. Le jeu rapide me convient bien. »
Letang a aussi parlé en profondeur des différences chez Penguins depuis l'arrivée de Sullivan (ils présentent un dossier de 27-15-5 après avoir conservé une fiche de 15-10-3 sous les ordres de l'ex-entraîneur-chef, Mike Johnston), ainsi que des raisons qui expliquent pourquoi l'équipe présente une fiche de 8-1-0 à ses neuf derniers matchs.
Voici les cinq questions à… Kristopher Letang :
Peux-tu nous donner un aperçu ou nous décrire les différences entre jouer sous les ordres de Mike Sullivan et jouer sous les ordres de Mike Johnston?
« C'est complètement différent. Avant, il y avait trop d'indécision. Il arrivait, prenons un exemple avec les attaquants, qu'un gars voulait que l'on se regroupe, alors que les deux autres fonçaient en zone adverse, donc personne n'était sur la même longueur d'onde. Avec Sully, il veut que l'on utilise nos forces, comme la vitesse. Il veut que l'on transporte la rondelle nord-sud. Il veut s'assurer que l'on ne revienne pas avec la rondelle vers notre territoire et que l'on tente des jeux téméraires. Il veut que l'on envoie la rondelle au fond de la zone et qu'on utilise notre vitesse. Regardez les Blackhawks, ils ralentissent le jeu. Patrick Kane arrive de l'arrière et avec tout son talent il peut étaler ses habilités. Ce n'est pas notre style. Notre système est davantage basé sur la vitesse. C'est noir et blanc. Nous savons ce que l'autre gars va faire et nous savons quoi faire pour le soutenir. C'est facile. »
Les résultats des neuf derniers matchs (8-1-0) s'expliquent donc par le fait que l'équipe est habituée de jouer ce style maintenant, par le fait que l'équipe joue d'une manière complètement différente ou par le fait que vous jouez mieux qu'avant ces neuf derniers matchs?
« Je crois que nous comprenons mieux comment gagner avec le personnel que nous avons. Nous avons un bon mélange de vétérans, de joueurs habiles et de jeunes qui apportent beaucoup d'énergie et de combativité. Je pense que nous avons trouvé la recette pour gagner des matchs. Ce n'est pas en faisant des jeux téméraires comme nous le faisions auparavant avec tout notre talent. C'est en jouant derrière la défense adverse et en utilisant notre force qui est la vitesse. »
Parlant de vitesse, si tu es un défenseur adverse qui joue contre les Penguins et que tu dois affronter Phil Kessel et Carl Hagelin sur le même trio, comment fais-tu pour contrer leur vitesse? Comment gérerais-tu la situation et, plus important encore, qu'est-ce que ces deux joueurs représentent pour votre équipe?
« C'est très difficile. C'est difficile de jouer contre des gars qui se retrouvent derrière toi, surtout avec leur vitesse. Haggy et Phil sont efficaces quand ils ne tentent pas de faire des jeux téméraires et de déjouer tout le monde. Quand ils envoient la rondelle dans le fond de la zone et qu'un défenseur adverse doit se retourner, c'est compliqué pour lui, car il tourne le dos au jeu et il ne peut pas reconnaître les options qui s'offrent à lui. Il sait que de rapides joueurs arrivent. Donc, même s'il arrive en premier sur la rondelle, il sait que ces rapides patineurs vont arriver sur lui. Quand ils jouent de cette façon, ils sont très dangereux, car ils font circuler la rondelle, gagnent en vitesse et il est difficile de se défendre contre eux. »
Tu es peut-être en santé, mais vous êtes privés d'Evgeni Malkin, d'Olli Maatta et de Brian Dumoulin. C'est toujours la même vieille histoire avec cette équipe. Vous devez constamment composer avec des blessures à des joueurs importants. Est-ce qu'il vous arrive de vous demander ce que vous pourriez accomplir sans tous ces blessés?
« Oui, je sais. De quoi aurions-nous l'air si Geno jouait en avantage numérique? Nous aurions été vraiment dangereux, car nous aurions quelques buts de plus. Dans le match [contre les Rangers], le pointage n'aurait peut-être pas été 2-2, et nous n'aurions peut-être pas joué en prolongation, mais nous aurions peut-être gagné 3-1 ou 3-2 avant la prolongation. Le match peut changer en fin de troisième ou en prolongation, nous aurions peut-être gagné plus rapidement [en profitant de nos chances en avantage numérique]. Mais dans l'ensemble, parce que nous n'avons pas Geno, je crois que nous avons simplifié notre jeu et que nous jouons plus rapidement. Nous utilisons nos forces. Geno n'est pas là, donc nous savons que nous ne pouvons compter sur son sang-froid et son tir et tout ce qu'il apporte. Nous tentons donc de jouer avec selon nos forces. »
As-tu vu venir les succès que vous avez connus à vos neuf derniers matchs, soit de conserver une fiche de 8-1-0? Est-ce que c'est un retour à la normale pour une équipe qui a toujours excellé?
« Je m'attendais à cela au début de la saison, mais tu sais quoi, chaque année, des équipes connaissent des débuts de saison qui n'ont pas d'influence. Regarde les Kings de Los Angeles, ils ont parfois connu de mauvais débuts de saison, mais ils terminent toujours bien la campagne et remportent la Coupe Stanley. Pour nous, c'est toujours une question de temps avant que Sid commence à marquer, que Geno se mette en marche, ce qui rend tous les autres joueurs meilleurs. Je pense que nous savons qu'avec la qualité de joueurs que nous avons, nous allons connaître du succès à un moment ou à un autre si nous appliquons notre plan de match. »