Barrie Lepage

C'est drôle comme une saison peut faire toute la différence dans la LNH.
Accueilli en héros à Toronto au début de la dernière campagne, Tyson Barrie a quitté les Maple Leafs dans l'indifférence la plus totale au terme de son contrat, cet automne. Il a ensuite accepté une baisse de salaire considérable et une courte entente d'une saison avec les Oilers d'Edmonton.

Après une saison de 39 points, dont seulement cinq buts, le défenseur offensif a maintenant tout à prouver. Mais disons qu'il y a de pires endroits pour le faire qu'au sein d'une équipe où il évolue sur l'avantage numérique avec Connor McDavid et Leon Draisaitl, notamment.
« C'est difficile de dire ce que j'ai appris sur cette équipe en seulement deux matchs, mais il est évident que nous sommes très rapides », a déclaré celui qui a flirté avec la barre des 60 points à ses deux dernières saisons avec l'Avalanche du Colorado, en 2017-18 et en 2018-19.
« Nous avons démontré lors de notre victoire (5-2) face aux Canucks de quel bois nous nous chauffions. Nous pouvons réussir de gros jeux et nous n'avons pas peur d'essayer des choses. C'est super excitant de faire partie de ce groupe, et j'espère pouvoir contribuer à nos succès. »
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À peu près tous les observateurs s'entendaient pour dire que l'arrière de 29 ans allait connaître une grosse saison avec les Leafs, l'an dernier. On lui a cependant préféré Morgan Rielly dans plusieurs situations, et la chimie n'a jamais semblé s'installer avec ses coéquipiers.
Avec la blessure à Oskar Klefbom, qui le tiendra à l'écart du jeu toute la saison, Barrie aura tout le plancher presque à lui seul à Edmonton. Ne lui restera plus qu'à faire en sorte que la sauce prenne davantage avec McDavid, Draisaitl et Ryan Nugent-Hopkins qu'avec Auston Matthews, John Tavares et Mitch Marner.
« Connor, Leon et Ryan ont cette chimie depuis longtemps sur l'avantage numérique, a expliqué l'entraîneur Dave Tippett. Tyson est encore au stade d'adaptation, mais je crois qu'il vient ajouter une autre dimension à cette unité. D'abord, il est droitier, et il semble être enclin à tirer davantage.
« Jusqu'à maintenant, il a fait de l'excellent travail comme quart-arrière. Je suis persuadé qu'il y a encore plus de potentiel à cette formule. Ça viendra avec le temps. »
Autant Barrie espère aider ses nouveaux coéquipiers, autant il a appris, jeudi, qu'il devrait parfois s'effacer et laisser les jeunes vedettes s'amuser. Il a d'ailleurs été surpris de voir une passe vers l'arrière de Draisaitl lui passer entre les jambes, et mettre la table pour un but spectaculaire de McDavid - son deuxième de trois.

« Je crois qu'on devra mettre ça dans le carnet de jeux, a rigolé Barrie. Je vais rester derrière et regarder Connor s'envoler. Ce sont deux joueurs incroyables, chacun à leur manière. J'ai demandé à Leon si la passe m'était destinée et il m'a dit que non parce que ç'en aurait été une mauvaise. Je crois que ça va cliquer. »
Éternel combat
Même s'il a vu ses responsabilités être réduites à forces égales puisqu'il se retrouve sur le quatrième trio des Oilers, l'attaquant Alex Chiasson a tout de même conservé son poste sur ce menaçant jeu de puissance.
« Alex est très fort devant le filet, et il est en mesure de bien lire les intentions des autres joueurs, a vanté Tippett. Il sait quand il doit se poster devant le filet ou quand il doit devenir une option de passe. Il est bon pour récupérer les rondelles, et c'est le rôle qu'il joue à la perfection dans notre équipe. »
À 30 ans, le patineur québécois avait le pressentiment que les acquisitions de l'équipe en attaque, comme Kyle Turris, ou le retour du jeune Jesse Puljujarvi allaient influencer sa position dans la hiérarchie. Il y est quand même habitué, et il compte bien s'accrocher aux responsabilités qu'on continue de lui confier.
« Ç'a toujours fait partie de ma carrière, a-t-il reconnu. Je dois travailler pour mes minutes et mes opportunités. On a plus de profondeur et c'est une bonne chose pour l'équipe. Je continue de travailler sur mon jeu pour m'améliorer parce que je sais que c'est comme ça que je vais rester dans la Ligue.
« Si je peux encore avoir un impact sur l'équipe avec moins de temps de jeu, et que ça nous donne la chance de gagner en séries, c'est l'important. Pour avoir gagné la Coupe une fois, je sais que c'est spécial. Les succès de l'équipe vont toujours passer avant tout. »