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Tout au long de la saison, les experts du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH. Après avoir discuté de leurs meilleurs souvenirs rattachés au Concours d'habiletés la semaine dernière, les membres de LNH.com discutent cette semaine du moment qui les a plus marqués au Match des étoiles.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Comment ne pas se rappeler le conte de fées qu'a vécu John Scott au Match des étoiles 2016 à Nashville?
L'imposant attaquant avait abouti au Match des étoiles à la suite d'un mouvement de soutien des partisans, qui l'avaient élu capitaine de la section Pacifique. Scott représentait alors les Coyotes de l'Arizona.
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Qui n'a pas souri en le voyant inscrire deux buts et célébrer avec exubérance dans une victoire de 9-6 de la Pacifique contre la section Centrale? Son équipe avait ensuite remporté le tournoi à 3-contre-3 contre l'Atlantique et Scott, nommé joueur par excellence du tournoi, avait été porté sur les épaules de ses coéquipiers en héros alors que la foule scandait son nom.
C'était touchant de voir le respect que lui vouaient les meilleurs joueurs de la LNH et le plaisir qu'ils avaient à le voir s'amuser de la sorte. Les agitateurs comme Scott ont un rôle bien ingrat : c'est eux qui vont au batte pour défendre leurs coéquipiers, mais rarement ont-ils la chance d'être acclamés par la foule. À preuve, Scott n'a inscrit que cinq buts en 286 matchs en carrière dans la LNH. Les joueurs comme Scott sont toutefois grandement appréciés de leurs coéquipiers et la plupart sont des gentlemen hors de la patinoire. Ç'a paru ce soir-là sur la glace du Bridgestone Arena.
Enfin, le Match avait été un court moment d'extase dans une saison haute en émotions pour Scott, dont le nom avait été soumis au ballotage par les Coyotes. Ces derniers l'avaient finalement échangé aux Canadiens de Montréal et Scott avait passé le reste de la saison au sein du club-école de Montréal dans la Ligue américaine de hockey, alors situé à St-Jean de Terre-Neuve. Tout ça, alors que sa femme était enceinte! C'est là toute la beauté de l'histoire.

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Mon souvenir marquant du Match des étoiles est en fait mon premier contact avec la LNH comme journaliste. Il s'est passé il y a longtemps. Quelques-uns d'entre vous n'étaient même pas dans les projets de vos parents! Rendez-vous 1987, ça vous dit quelque chose?
Cette année-là, les Nordiques ont proposé d'organiser une grande fête du hockey à Québec, en remplacement du traditionnel Match des étoiles, soit une série de deux matchs entre les joueurs étoiles de la LNH et l'équipe de l'Union soviétique.
J'étais un (très) jeune diplômé universitaire à l'emploi du quotidien Le Matin de Moncton, au Nouveau-Brunswick. J'avais convaincu mon ami acadien directeur des sports du journal, Hugues Chiasson, que ce serait une bonne idée d'aller faire un saut à Québec afin de couvrir l'événement qui revêtait un cachet historique. D'autant qu'un ancien entraîneur des Aigles bleus de l'Université de Moncton, Jean Perron, était l'entraîneur des étoiles de la LNH. Hugues avait trouvé l'idée si bonne qu'il m'a proposé qu'on partage la tâche. Je couvrirais le premier match et il viendrait prendre la relève pour le second match. Marché conclu!
On nous avait accordé des accréditations et me voilà fébrile en route vers Québec, ma ville natale, pour vivre une première grande expérience journalistique grisante. Je conserve des souvenirs très vifs des séances d'entraînement des deux équipes au Colisée, des entrevues dans les vestiaires et de la brève discussion que j'ai eue dans les gradins avec Scotty Bowman! Je me souviens de la victoire de 4-3 des étoiles de la LNH grâce au but de Dave Poulin. J'avais savouré mon bout d'expérience à fond en étant très content que mon ami puisse vivre son bout à son tour. L'événement avait été un énorme succès malgré la défaite de 5-3 de la LNH dans la seconde rencontre. Le hockey a été gagnant sur toute la ligne et moi je savais que je reviendrais un jour à la LNH.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

L'histoire de Scott racontée par Hugues est effectivement l'un des moments forts des dernières éditions du Match des étoiles, mais mon moment marquant remonte à plus de 20 ans.
Il faut reculer jusqu'en 1997, alors que le Match des étoiles avait été présenté au même endroit que cette année, à San Jose.
Le favori de la foule Owen Nolan avait déjà enflammé ses partisans en inscrivant deux buts en huit secondes, un record qui tient toujours au Match des étoiles, aux dépens de Martin Brodeur. C'est toutefois son troisième but qui est passé à l'histoire, et pas seulement parce qu'il lui a permis de compléter son tour du chapeau.
Nolan a profité d'un cafouillage de Mark Messier en fin de troisième période pour s'emparer du disque et s'amener seul devant Dominik Hasek à partir de la ligne bleue. Alors qu'il s'approche du Dominator, Nolan pointe l'endroit où il a l'intention de loger la rondelle. Comme Babe Ruth pendant la Série mondiale de 1932, Nolan a tenu sa promesse et a battu Hasek d'un tir dans la partie supérieure, du côté de la mitaine.
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Comme la plupart des joueurs de hockey de mon âge à l'époque, j'ai tenté de reproduire son geste à l'entraînement contre les gardiens de mon équipe, mais sans connaître le même succès que Nolan…

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Le Match des étoiles de 2003 avait été le Dany Heatley show. L'attaquant des Thrashers d'Atlanta n'avait alors que 22 ans et il en était à sa première présence à la classique annuelle. Il n'avait pas manqué son coup.
Heatley avait inscrit les quatre premiers buts de l'équipe de l'Association de l'Est pour devenir seulement le cinquième joueur à marquer quatre filets lors du Match des étoiles.
En plus, il avait ajouté une passe sur le cinquième but de la formation, celui d'Olli Jokinen. Une performance spectaculaire qui avait forcé la prolongation, puisque la marque était de 5-5 après les trois périodes régulières.
Comme si ce n'était pas assez, Heatley avait été le seul marqueur de l'Est en fusillade, mais son équipe ne l'avait pas appuyé, si bien que l'Est s'est incliné 6-5.
Bien évidemment, Heatley a remporté le titre de joueur par excellence du match. C'était d'autant plus spectaculaire puisqu'à l'époque, les hockeyeurs de 22 ans étaient bien moins dominants qu'aujourd'hui. À un tel point qu'on tenait à l'époque un Match des recrues, pour mettre dans la vitrine les espoirs de demain… dont plusieurs étaient plus vieux que Heatley.
Ce qui avait aussi ajouté de la couleur à cette performance, c'est qu'un micro avait été installé sur Jeremy Roenick. On le voyait commenter la performance de Heatley, encourager le jeune attaquant et le mettre au défi de marquer un but de plus… avec toute la couleur qu'on lui connait!
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John Ciolfi, producteur senior LNH.com

La semaine dernière, Bob a discuté de l'incroyable performance de Ray Bourque dans l'épreuve des tirs de précision au Concours d'habiletés. Cette semaine, je veux parler de mon plus beau souvenir de Bourque au Match des étoiles.
Bourque avait déjà fermement établi sa légende au cours de 17 saisons avec les Bruins de Boston avant le Match des étoiles 1996, qui a eu lieu à Boston. Agissant comme capitaine de l'équipe de l'Association de l'Est, Bourque a été chaleureusement ovationné quand il a sauté sur la glace du TD Garden (ou à cette époque, le FleetCenter), mais la fin du match lui a réservé une ovation encore plus bruyante.
Avec moins d'une minute à jouer au match et les deux équipes à égalité 4-4, Bourque s'est emparé du retour du tir de Mark Messier dans le cercle droit avant de loger un tir parfait du revers sous la barre (encore de la précision!) derrière Ed Belfour pour jouer les héros devant ses partisans. Bourque a été nommé joueur par excellence du match par conséquent.
Ayant grandi en Nouvelle-Angleterre, j'étais témoin de l'amour que les partisans bostoniens démontraient toujours à Bourque. Je me rappelle qu'en assistant à un match de soccer en 2001, tous les partisans au Gillette Stadium s'étaient mis à applaudir en apprenant que Bourque venait enfin de remporter la Coupe Stanley avec l'Avalanche du Colorado. Bourque est possiblement le joueur le plus vénéré dans l'histoire des Bruins, outre Bobby Orr, et son but gagnant au Match des étoiles 1996 semblait être le moyen parfait pour résumer son illustre carrière dans le « Noir et or ».
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Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

Je n'ai pas de souvenir plus marquant qu'un autre du Match des étoiles, mais j'aime bien de temps à autre regarder les faits saillants de celui de 1996 où l'excellente et spectaculaire technologie « FoxTrax » avait été testée pour la toute première fois de l'histoire.
Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, c'est le réseau Fox qui avait mis à l'essai des rondelles modifiées qui permettaient aux téléspectateurs de voir la trajectoire de celles-ci grâce à un éclairage fluo comme dans un jeu vidéo.
Les sportifs de salon avaient aussi accès à des données comme la vélocité et la vitesse des tirs.
C'était révolutionnaire à l'époque. Ç'aura finalement duré seulement deux saisons parce que la réaction des amateurs avait été mitigée et que les rondelles n'étaient pas parfaites et n'avaient qu'une durée de vie limitée.
Les nostalgiques peuvent d'ailleurs toujours se procurer les rondelles « FoxTrax » pour plusieurs centaines de dollars sur les sites de vente en ligne.
C'est assez cocasse de constater que, plus de 20 ans après,
la Ligue a annoncé qu'un système de suivi des joueurs et de la rondelle sera testé lors du match de samedi et entrera en vigueur l'an prochain.
Parions cependant que le nouveau système sera beaucoup plus efficace qu'à l'époque.
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