La décision de Jim Rutherford d'abandonner son poste de directeur général des Penguins de Pittsburgh a été plutôt inattendue, la semaine dernière. On ne voit pas ça souvent, un dirigeant partir en pleine saison régulière. Ce n'est pas comme s'il avait annoncé sa retraite.
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On ne connaît pas trop les raisons de son départ. Il y a sûrement anguille sous roche. Les échos de Pittsburgh ont fait état qu'il aurait voulu échanger le défenseur Kristopher Letang et que ça n'a pas passé en haut lieu.
Un directeur général dans le sport a toujours carte blanche, jusqu'à ce que ça implique des joueurs d'exception.
À Pittsburgh, on ne peut pas envisager d'échanger Sidney Crosby ou Evgeni Malkin sans recevoir l'aval des propriétaires. Pour moi, Kristopher entre dans la même catégorie que les Crosby et Malkin chez les Penguins.
Est-ce vraiment ce qui est arrivé? Rutherford s'apprêtait-il à l'échanger? Je ne le sais pas. Rutherford a nié. Kristopher vient d'entamer sa dernière année contractuelle et est-ce qu'il souhaite négocier une nouvelle entente avec l'équipe?
Pour bien le connaître, il veut sûrement terminer sa carrière avec les Penguins. Peu d'athlètes ont la chance de passer toute leur carrière dans la même organisation.
Des histoires comme celle de Tom Brady, dans la NFL, de super vedettes qui changent d'équipe en fin de carrière et qui continuent de connaître du succès, c'est exceptionnel.
Je ne veux pas parler pour Kristopher, mais tant qu'on n'échangera pas ses amis Crosby et Malkin, il va toujours croire aux chances des Penguins de gagner la Coupe Stanley.
L'équipe a connu une sortie hâtive en séries éliminatoires, l'an dernier, et Rutherford a brassé beaucoup de choses : dans les bureaux administratifs et derrière le banc autour de l'entraîneur Mike Sullivan, en plus d'amener de nouveaux joueurs.
Il devait répondre de ses actions à un propriétaire, Mario Lemieux, qui est très impliqué dans les affaires courantes de l'équipe. Il y a des propriétaires qui ne connaissent rien au sport, mais Mario n'est pas un de ceux-là.
C'est sûr qu'il y a eu un événement déclencheur que nous ne connaissons pas. Nous ne sommes pas obligés de le connaître. Le divorce s'est fait à l'amiable, de façon respectueuse, et c'est tant mieux.
Il faut dire que Rutherford a rendu de précieux services à l'organisation pendant les six années et plus qu'il a été en poste. Il a fait du travail colossal, il faut lui donner ça. C'est vrai qu'une organisation qui a des joueurs de la trempe des Crosby, Malkin et Letang part avec une longueur d'avance sur les autres. Mais ce n'est pas plus facile quand on dit de l'équipe, dont vous êtes à la tête, qu'elle est censée de gagner la Coupe Stanley. Il l'a fait deux fois en 2016 et en 2017.
Le Lightning de Tampa Bay a réalisé que ce n'est pas si simple que ça de combler des attentes très élevées, avant de gagner la Coupe l'an dernier.
Les Penguins arrivent à la croisée des chemins. Ils ont été victimes de leurs succès pendant plusieurs années. Quand une équipe a moins de bons choix de repêchage et qu'elle repêche moins souvent, elle n'a pas d'autre choix que de faire des échanges ou d'engager des joueurs autonomes afin de rester très compétitive.
Les gardiens qui ont gagné les championnats ne sont plus là, à tort ou à raison. On a beaucoup renouvelé le personnel de joueurs, mais l'objectif de Crosby et des autres vétérans demeure de gagner la Coupe Stanley, année après année.