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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.
Quand un joueur entre dans la dernière année de son contrat, il y a deux manières de réagir. On connaît tous les joueurs qui élèvent leur jeu d'un cran et qui sont capables de connaître de grosses saisons à un moment opportun.

De l'autre côté de la médaille, il y a ceux pour lesquels le contrat devient une source de distraction et qui ne sont pas en mesure de performer comme ils le font habituellement. On peut assurément mettre le gardien des Blue Jackets Sergei Bobrovsky dans cette catégorie.
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Plus la saison avance, moins il offre de bonnes performances. Depuis le 1er décembre, il affiche une moyenne de buts alloués de 3,26 et un taux d'efficacité de ,892. On parle d'un gardien qui a conservé une efficacité de ,931 pour gagner le trophée Vézina en 2016-17 et qui a conclu la dernière saison avec un taux de ,921.
J'ai pu le voir à l'œuvre, mardi, dans une défaite de 5-4 face aux Sabres et j'ai constaté qu'il y a beaucoup trop de mouvements dans son jeu.

Quand on regarde le cinquième but qu'il a accordé à Conor Sheary, on voit qu'il se sort lui-même du jeu en se projetant trop loin du côté droit pour bloquer le tir sur réception d'Evan Rodrigues. Il ne s'est laissé aucune chance de faire l'arrêt sur le retour et Sheary n'a eu qu'à pousser le disque dans le filet désert. C'est un exemple parmi tant d'autres.
J'aime les gardiens qui sont calmes et en contrôle de leurs mouvements. Quand tu as un style similaire à celui de Bobrovsky ou de Jonathan Quick, tu dois avoir un timing exceptionnel pour être au sommet de ton art. En ce moment, le timing n'est tout simplement pas au rendez-vous pour Bobrovsky.
Est-ce la pression de la dernière année de contrat? Probablement. Un gardien ne dira jamais qu'il a trop de pression. C'est toujours le cas et ils sont habituellement en mesure de bien gérer ça. Mais la pression de faire les arrêts importants pour gagner un match et la pression de bien performer pour obtenir un autre lucratif contrat est différente. C'est de la pression négative et il ne semble pas capable de négocier avec ça.
Il a récemment été suspendu par l'organisation et certains soupçonnent un conflit avec l'entraîneur John Tortorella. Je ne suis pas dans le vestiaire des Blue Jackets, mais je peux vous dire que dans les quatre années où il a été mon entraîneur avec les Rangers, il préférait laisser la responsabilité des gardiens à notre entraîneur des gardiens.
Il disait souvent à la blague qu'il ne voulait pas nous parler et de nous arranger avec notre entraîneur. À certains moments, tu dois avoir des conversations avec l'entraîneur-chef, mais c'était la manière dont Torts aimait fonctionner. Il n'avait pas beaucoup d'interactions avec ses gardiens.
Quelles sont donc les options pour les Blue Jackets? À mon avis, Bobrovsky ne signera pas un nouveau contrat à Columbus et l'organisation ferait bien de trouver un partenaire pour faciliter une transaction avant la date limite, le 25 février.
J'en conviens, ce sera difficile. Le Russe a une clause de non-mouvement, il n'a pas des statistiques très attrayantes et il a été suspendu par l'équipe au début du mois de janvier. Je me demande vraiment quelle est sa valeur. Il ne faut pas non plus oublier que ses statistiques sont encore pires en séries éliminatoires. Au cours des deux dernières présences des Blue Jackets en séries, il n'a jamais accordé moins de trois buts dans un match.
Ce n'est pas vraiment ce que recherchent les équipes qui se battent pour une place en séries. Même si la situation est problématique, les Blue Jackets doivent quand même l'échanger pour tenter d'obtenir quelques éléments pour l'avenir.
Parmi les équipes dans la course, je vois seulement l'Avalanche comme possible destination. Semyon Varlamov a une efficacité de ,908 et Philipp Grubauer ne performe pas. Peut-être que l'Avalanche pourrait tenter sa chance avec un duo russe devant le filet en sacrifiant Grubauer. Ça pourrait être une bonne option pour eux de créer une bonne compétition interne devant le filet pour essayer de demeurer dans la course.
À Columbus, cela signifierait évidemment de donner la pole à Joonas Korpisalo pour le reste de la saison, mais je pense qu'il peut mener les Blue Jackets en séries. Depuis la suspension de Bobrovsky, il fait très bien. C'est sûr qu'à long terme, ça pourrait être différent, mais je pense qu'au moment d'écrire ces lignes, il représente la meilleure option pour aligner les victoires et permettre aux Blue Jackets de garder le rythme dans la Métropolitaine.
Situation inverse pour Panarin
Même s'il se retrouve lui aussi à la dernière année de son contrat, Artemi Panarin est assurément l'un de ceux qui savent connaître une grosse saison à quelques mois d'accéder à l'autonomie complète. Pour moi, c'est clair que l'attaquant ne signera pas un nouveau contrat à Columbus et que les Blue Jackets doivent aussi l'échanger dans les prochaines semaines.
Son rendement rendra les choses beaucoup plus faciles. Il totalise 55 points en 49 matchs et il est en avance sur sa meilleure saison en carrière. C'est un joueur qui joue avec énergie, qui travaille fort et qui va dans les coins même si ce n'est pas le plus gros.

CBJ@MIN: Panarin profite d'un écran et compte

Malgré quelques déclarations assez directes, son agent a fait en sorte que son client ne soit pas dérangé par des questions sur son contrat et ç'a probablement facilité les choses. Contrairement à Bobrovsky, il aide son cas en performant de la sorte.
Si le directeur général Jarmo Kekalainen devait liquider les deux Russes dans les prochaines semaines, c'est certain que le portrait changerait de manière assez drastique à Columbus, mais je pense que l'équipe serait tout de même en mesure de se faufiler en séries.
Les Blue Jackets n'aspirent pas à la Coupe Stanley. Dans cette situation, ce qui serait catastrophique, ce serait de perdre ces deux joueurs en n'obtenant rien pour améliorer l'avenir de l'organisation.
J'ai confiance que même sans Panarin et Bobrovsky, Tortorella sera en mesure de motiver sa troupe et de la guider jusqu'en séries. Il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup de talent dans cette équipe. Avec des gars comme Cam Atkinson, Pierre-Luc Dubois, Oliver Bjorkstrand, Josh Anderson, Boone Jenner, Seth Jones et Zack Werenski, Columbus pourrait survivre à la perte de ces deux joueurs tout en mettant la main sur des éléments d'avenir.
\ Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*