Nikita Scherbak MW

BROSSARD - Nikita Scherbak se sent bien seul tout à coup. L'espoir russe à l'attaque des Canadiens de Montréal a vu tous ses compatriotes, ou presque, quitter l'organisation au cours des dernières semaines.
« Je vais m'ennuyer d'eux c'est sûr. C'est la 'business' du hockey. Je leur souhaite la meilleure des chances », a-t-il débité, mardi, au camp de perfectionnement de l'équipe.

Au moment où le CH a repêché Scherbak au premier tour de la séance 2014 (26e au total), l'équipe avait dans ses rangs les défenseurs Andrei Markov et Alexei Emelin.
Il avait par la suite vu le Tricolore repêcher le défenseur Mikhail Sergachev et engager le vétéran attaquant Alexander Radulov, l'été dernier.
« Mes compatriotes russes m'ont beaucoup aidé, a-t-il repris. Je n'oublierai pas de sitôt mon premier contact avec 'Markie' (Andrei Markov), a-t-il relaté. Il s'était montré dur à mon endroit. Il me faisait peur. Il m'avait entre autres apostrophé pour me dire que je devrais m'entraîner au gymnase au lieu de manger. J'avais fini par comprendre qu'il se payait ma tête parce que je l'avais surpris à se bidonner avec d'autres vétérans. J'allais de toute façon me plier à tout ce qu'il allait me dire. Je n'avais pas le choix. C'est un modèle pour moi, un véritable leader. »
Sergachev, Emelin et Radulov sont maintenant partis. Markov a un pied dans la porte.
Sergachev a été échangé au Lightning de Tampa Bay, dans la transaction de Jonathan Drouin, Emelin a été réclamé au repêchage d'expansion par les Golden Knights de Vegas, et Radulov vient d'être mis sous contrat par les Stars de Dallas.
Il reste Markov qui demeure libre comme l'air à titre de joueur autonome sans compensation.
Il reste également l'attaquant Alex Galchenyuk, d'origine russe mais qui est né aux États-Unis.
Scherbak s'estime choyé de les avoir eu à ses côtés au moment où il a fait ses débuts dans la LNH, la saison dernière. Rappelé le 5 janvier, il a livré trois matchs avant d'être retourné aux IceCaps de St.John's. Il a même marqué à sa première rencontre face aux Maple Leafs de Toronto.
« Nous avions été mangés tous ensemble la veille de mon premier match et les gars m'avaient donné plein de trucs. 'Radu' (Radulov) m'avait longuement parlé de ses propres débuts chez les Predators de Nashville, à l'époque. Il m'avait dit : 'Amuse-toi parce que ça n'arrive qu'une seule fois'. »
À sa quatrième saison dans l'organisation, l'attaquant âgé de 21 ans s'estime prêt à voler de ses propres ailes. Les Canadiens espèrent sûrement qu'il prendra son envol.
« Je sais à quoi m'attendre et ce que je dois faire. C'est maintenant à moi de faire ma place. »
Le patineur natif de Moscou a mentionné que son bref passage dans la LNH en 2016-17 a marqué une étape importante dans son cheminement.
« Ç'a été gros, a-t-il lancé. J'étais nettement plus confiant à mon retour dans la Ligue américaine de hockey. J'ai encore très frais à la mémoire ces trois matchs. J'ai vu c'est quoi la LNH, combien les gars sont bons et tous les efforts que je dois faire. »
Après avoir connu une première saison en dents de scie chez les professionnels, avec 23 points (sept buts) en 48 matchs en 2015-16, il a enchaîné avec une récolte de 41 points (13 buts) en 66 rencontres, la saison dernière.
« J'ai surtout amélioré ma constance au jeu, a-t-il avancé. Les moins bonnes performances étaient plus espacées. Je m'efforçais de fournir l'effort maximum à tous les matchs. »
À six pieds deux pouces et 200 livres, il croit avoir atteint sa maturité physique. Il a précisé qu'il ne lésinera pas sur les efforts à l'entraînement cet été à Montréal, en compagnie du préparateur physique du CH Pierre Allard, parce qu'il a ressenti les bienfaits sur la glace, la saison dernière.
Il sait qu'on s'attendra à davantage de sa part à sa troisième saison chez les professionnels. D'autant que le Tricolore sera à la recherche de plus de mordant à l'attaque.
« Je ne m'attarde pas à ce qui passe dans l'entourage de l'équipe parce qu'il y a beaucoup de va-et-vient dans l'entre-saison, a-t-il noté. J'estime être prêt à faire le saut, mais c'est au camp d'entraînement qu'on le verra. Personne ne gagne de poste pendant l'été. Je devrais mériter ma place. »
Scherbak est un des plus âgés au camp de perfectionnement de l'équipe. Il souhaiterait être dominant, mais ça n'a pas le cas au cours des premières journées.
« Je ne me sens pas à mon mieux, a-t-il reconnu. Je n'avais pas beaucoup rechaussé les patins depuis la fin de la saison des IceCaps. Je travaille à être meilleur. »