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MONTRÉAL - Le parcours éliminatoire des Canadiens en 2010 restera assurément gravé à jamais dans la mémoire des partisans de la Sainte-Flanelle.

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La formation montréalaise, qui était à l'époque dirigée par Jacques Martin, avait terminé au huitième rang de l'Association de l'Est. Au premier tour des séries éliminatoires, le Tricolore avait croisé le fer avec les Capitals de Washington, qui avait conclu la saison régulière au sommet de la LNH grâce à une fiche de 54-14-13.
Après avoir tiré de l'arrière 3-1 dans la série contre Washington, Montréal avait complété la remontée en remportant le match ultime par la marque de 2-1.
La tâche s'annonçait d'autant plus ardue au deuxième tour alors que les Canadiens étaient opposés aux Penguins de Pittsburgh et Sidney Crosby. Cette fois-ci, le Tricolore avait comblé un déficit de 2-3 dans la série pour l'emporter et atteindre la finale de l'Est. Les Canadiens s'étaient finalement inclinés en cinq rencontres face aux Flyers de Philadelphie.
Maxim Lapierre se rappelle très bien à quel point la formation de 2010 des Canadiens était tissée serrée.
« C'était notre attitude. Ce n'était pas toléré de prendre un raccourci. C'était aussi simple que ça et c'est pour ça qu'on a connu du succès. On avait des gars comme Hal Gill et Josh Gorges. Chaque gars bloquait des tirs. Il n'y a personne qui tournait devant une mise en échec. On avait des joueurs travaillants. Scott Gomez a eu son lot de critiques durant son séjour à Montréal, mais il était un joueur important pour nous. Les gars prenaient les choses au sérieux. C'était vraiment une équipe qui voulait gagner », a expliqué Lapierre dans le cadre du balado «Le Salon des Anciens». « D'une certaine façon, la magie s'est créée parce qu'on n'avait pas vraiment d'affaires là. On avait terminé au huitième rang et on n'était pas censé battre Washington. Quand tu commences à y croire, c'est une question de momentum en séries. Après avoir battu Pittsburgh, je ne vais pas vous cacher que je croyais qu'on allait gagner la Coupe Stanley. Je me disais qu'on venait de battre deux des meilleures équipes et qu'on en était capable. Honnêtement, je pense qu'on a manqué de gaz. On a manqué d'énergie contre les Flyers. On n'était pas aussi énergique dans nos mouvements. On avait joué un peu au-dessus de notre tête lors des deux premières rondes et cela a fini par nous rattraper. »
Lapierre avait d'ailleurs eu son mot à dire dans la série face aux Penguins. L'ancien choix de deuxième tour (61e au total) du Tricolore en 2003 avait probablement inscrit le but le plus important de sa carrière lors du match numéro six contre les Penguins au Centre Bell.
Lapierre se souvient de ce moment comme si c'était hier.
« Je voulais avoir un impact sur le match. Je savais que je risquais de ne pas avoir beaucoup de temps de jeu en troisième période. Je voulais être prêt à chaque présence sur la glace. Je ne voulais pas embarquer la glace simplement pour écouler le temps. Je voulais gagner ce match et avoir un impact. Je regarde souvent ce but et les gens m'en parlent tout le temps. On dirait que j'étais possédé durant trente secondes », a mentionné Lapierre, qui avait inscrit trois buts et quatre points en 19 rencontres éliminatoires en 2010. « Je n'ai pas marqué 1000 buts du genre au cours de ma carrière. Pour moi, ce n'est même pas le but, mais plutôt l'ambiance qui régnait au Centre Bell. On dirait que le monde ne voulait plus se rasseoir. Les serviettes se sont fait aller durant plusieurs minutes. Le sentiment que j'ai ressenti sur le banc est indescriptible. »
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Anecdotes d'un agitateur
Au fil des ans dans la LNH, Lapierre s'est fait un nom en tant qu'agitateur. Le centre avait le tour pour frustrer les joueurs adverses.
Le Québécois se souvient d'un joueur en particulier.
« Je ne sais pas pourquoi, mais mon meilleur client était Joe Thornton. Je n'ai jamais compris pourquoi. Il avait tellement de talent et je ne comprends pas comment il pouvait se laisser déconcentrer par moi. Parfois, je faisais simplement que le regarder en riant et il répliquait avec un double-échec », a affirmé Lapierre avant de raconter une anecdote. « Je me souviens d'un moment en particulier. C'était à San Jose et on se criait des bêtises. On était assis au banc des punitions et il continuait de me crier après. Il a fini par décider qu'il en avait assez et il a fini par s'asseoir. Par contre, il a décidé de s'asseoir à l'endroit où il n'y a pas de banc. Il est parti les quatre fers en l'air et il s'est cogné la tête sur le bord du banc. Lorsqu'il s'est relevé, il savait que j'étais crampé. Il m'a fait un signe pour dire en quelque sorte: «Tu m'as eu».
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À la fin de sa carrière, l'homme désormais âgé de 35 ans aura disputé 614 matchs de saison régulière dans la LNH, récoltant 65 buts, 139 points et 586 minutes de punition.
Lapierre aura porté les couleurs des Canadiens, les Ducks d'Anaheim, les Canucks de Vancouver, les Blues de St. Louis et les Penguins.
D'ailleurs, Lapierre aura fini par être coéquipier avec plusieurs de ses anciennes victimes. C'est notamment le cas des jumeaux Sedin, Henrik et Daniel, à Vancouver.
L'ancien attaquant du Tricolore se rappelle d'une histoire en particulier en ce qui concerne les jumeaux Sedin.
« Je ne me souviens plus c'était lequel des deux Sedin. Il est passé devant notre banc et j'ai simplement crié: « Sérieusement, ton frère est vraiment laid ». Il a fait le lien assez vite. Les gars étaient pliés en deux au banc. Je pense que même les Sedin ont fini par rire, car c'est tellement de bons gars. Je pense que six ou sept mois plus tard, j'ai été échangé à Vancouver et je jouais avec eux », a dit Lapierre en riant. « Lorsque je suis arrivé, ils ne m'ont jamais parlé de ce moment. Ce sont des petites anecdotes du genre qui font que tu deviens un agitateur. »
Le Salon des Anciens et The Alumni Lounge sont des balados qui se déroulent sous la forme d'entretiens de fond avec certains des anciens joueurs les plus populaires de l'organisation.
La première saison du balado comprendra 10 épisodes, qui alterneront de langue chaque semaine, sous deux titres distincts.
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