C'est une question de quelques pouces lorsqu'une rondelle dévie trois fois avant de pénétrer dans le filet pour l'unique but du match ou lorsque les Canadiens ne trouvent l'espace pour manoeuvrer en zone neutre en raison du système hermétique des Flyers.
Bien que les Canadiens aient contrôlé la majeure partie du match 3 en décochant 57% des tirs, ils ont créé peu de chances de marquer à 5-contre-5. Leurs trois occasions de marquer à 5-contre-5 (quatre au total) représentent leur plus faible total de toutes leurs rencontres disputées jusqu'à présent cet été.
Certains qualifieraient la stratégie des Flyers d'ennuyante, mais aussi de très frustrante, tandis que d'autres (spécialement des entraîneurs) parleraient plutôt de perfection.
Vous connaissez ce sentiment qui vous habite lorsque vous relâchez la pompe à essence au moment ou l'écran affiche exactement 20$? C'est comme ça que se sentent les instructeurs après que leur équipe ait pris l'avance tôt dans un match pour ensuite anéantir toute menace adverse… sauf que l'enjeu au hockey est bien plus grand qu'à la station-service.
Avant de plonger dans les difficultés que connaissent les Canadiens dans la zone neutre et les façons de les corriger, commençons par parler de ce qui a bien fonctionné pour eux dans la partie.
Notamment, les prouesses défensives des deux jeunes centres, Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi.
Idéalement, je préfèrerais parler de leur production offensive, mais ceux qui me connaissent savent ce qui s'en vient; ma montée de lait au sujet des attaquants qui ne sont pas responsables défensivement.
C'est devenu mission impossible d'être au centre d'un des deux premiers trios sans être responsable dans ton propre territoire. C'est pour cette raison que plusieurs joueurs talentueux n'ont pas pu s'établir à cette position dans la LNH. La volonté de jouer un jeu équilibré dans les trois zones est aussi importante que le talent. Sans cette volonté, le talent devient un peu gaspillé. Sans une bonne vision du jeu, tu es constamment une fraction de seconde en retard.
Le travail et la vision du jeu sont en mesure de t'amener à un autre niveau.
C'est ce qui explique en partie pourquoi le jeu de Kotkaniemi en séries m'impressionne. Oui, il marque plus souvent que ce à quoi nous nous attendions, mais il est aussi responsable dans sa propre zone.
Soutenir le porteur de la rondelle est vital. Quand Kotkaniemi est le premier attaquant à se replier dans son territoire, il donne plus de temps et d'espace à ses défenseurs pour effectuer une sortie de zone. Cela forme un espace entre lui et les attaquants adverses qui, dans le cas de Philadelphie, sont insatiables.