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COLUMBUS - Si le difficile début de match qu'a connu le Tricolore mercredi ne lui a pas été fatal, ce fut le contraire vendredi à Columbus.

Les joueurs des Canadiens avaient mentionné plus tôt dans la journée qu'ils s'attendaient à ce que les Blue Jackets soient d'attaque dès le début de la rencontre et qu'il ne fallait pas les sous-estimer, malgré leur modeste récolte de quatre victoires lors de leurs neuf premières sorties de la saison. L'autre point qu'ils avaient souligné était d'empêcher la meilleure équipe de la LNH en avantage numérique de donner le ton à la rencontre en surnombre. Bien, c'est exactement cela qui s'est produit, mais au détriment des objectifs des Montréalais.
En moins de quatre minutes à mi-chemin en première période, les locaux ont trompé la vigilance d'Al Montoya à trois reprises - dont le premier de ceux-là en avantage numérique - pavant la voie à une victoire de 10 à 0 des Blue Jackets sur le Tricolore.
« On la voyait venir. Comme au baseball, on la voyait venir comme une grosse balle courbe. Aussi longtemps que tu ne te brûles pas, il n'y a jamais de bonnes choses qui vont arriver. On l'a vu venir en raison de notre performance lors du dernier match, a attesté l'entraîneur-chef Michel Therrien au terme de la rencontre. C'est difficile. Je ne crois pas avoir déjà vécu ça auparavant. Il n'y a rien de positif à retenir du match de ce soir. »
Possédant déjà une efficacité de 35 % en supériorité numérique avant la rencontre de vendredi, Columbus a pleinement profité de l'indiscipline du Bleu-blanc-rouge, frappant à quatre reprises à cinq contre quatre, dont deux fois lors d'une pénalité de quatre minutes décernée à Brendan Gallagher en deuxième période. Les visiteurs savaient qu'ils devaient se méfier, ils l'ont appris à leurs dépens au Nationwide Arena.
D'ailleurs, tout un chacun dans le clan montréalais avait de la compassion à l'endroit de Montoya, qui est resté devant son filet durant la rencontre en entier. Alors que la décision de le laisser dans le match a été prise lors du deuxième entracte, Therrien a souligné que ce fut un geste très difficile à prendre. Mais au terme d'une performance comme celle qu'ils ont offerte, ses coéquipiers sont les premiers à admettre qu'ils ont laissé tomber leur gardien.
« Monty est un gars d'équipe, un joueur de caractère qui est arrivé ici et qui s'est intégré au groupe très rapidement. Donc lorsque vous voyez un gars laissé à lui-même comme ça, un gars que tout le monde aime, au sein d'une équipe qui soutire beaucoup de fierté sur le fait que tous sont sur la même longueur d'onde, c'est très difficile à avaler », a confessé le capitaine Max Pacioretty au sujet de Montoya.
Si le fait d'avoir alloué dix buts dans un match pour la première fois depuis le 13 décembre 1992 était difficile à avaler pour les joueurs dans le vestiaire suite à la rencontre, ils n'étaient pas fâchés d'avoir l'occasion de se reprendre dès samedi, lors de la visite des Flyers de Philadelphie au Centre Bell. Conscients que ce revers ne s'oubliera pas de sitôt, ils savent qu'ils sont les seuls qui ont le pouvoir de redresser le navire, aussi rapidement que possible.
« Je ne crois pas qu'on puisse en oublier une comme celle-là. Nous avons appris une leçon ce soir. Nous avons souvent parlé de ce que nous avions vécu l'an dernier, c'est une des leçons qui a eu un impact. Je pense fortement que nous sommes beaucoup plus forts mentalement que l'an dernier, mais c'est quelque chose que nous devons surmonter, a conclu Brendan Gallagher, lui qui a terminé sa soirée avec un différentiel de moins-3. C'était une raclée. Nous nous sommes sauvés avec la victoire lors de notre dernier match malgré une contre-performance. Ce soir, ce n'était pas le cas. C'est important pour nous de rebondir samedi. »
Hugo Fontaine écrit pour canadiens.com.