Retrouvailles d'un « bon groupe de joueurs »
par Rob Brodie / Ottawa SenatorsLaurie Boschman, le capitaine de l’équipe d’expansion des Sénateurs en 1992-1993, se souviens d’une saison « qui fut la plus éprouvante de ma carrière professionnelle. » Mais ses coéquipiers l’ont aidé à la rendre plus supportable (Club de hockey Les Sénateurs d’Ottawa). |
C’était le cas pour le premier capitaine des Sénateurs d'Ottawa, Laurie Boschman, qui vous dira franchement que la première saison de la franchise n’a pas été de tout repos. Mais il se remémore de bons souvenirs de l'équipe avec qui il a évolué pendant une campagne.
« Nous nous entendions très bien, a déclaré Boschman. C'était important, car nous ne gagnions pas. C'était un bon groupe de gars. Vraiment. »
Quatorze d'entre eux sont de retour ensemble aujourd'hui alors que les Sénateurs inaugureront officiellement leur saison 20e anniversaire au cours des célébrations du match d'ouverture à domicile, ce soir contre le Wild du Minnesota à la Place Banque Scotia (19 h 30, TVA Sports, TSN, CKOI 104,7 FM). Il reste moins de 500 billets pour le match, qui comprend un hommage d'avant-match à la première équipe des Sénateurs en 1992-1993.
Bien sûr, comme se souviendront les partisans de longue date des Sénateurs, la formation d'expansion – qui évoluait au Centre municipal d'Ottawa, parce que l’amphithéâtre connu jadis sous le nom de Palladium, n’était pas encore construit – était loin de connaître un succès retentissant dans le classement, remportant seulement 10 des 84 matchs. Il s’agissait ni plus ni moins que d’une période d’essai pour Boschman, leur leader sur la glace.
« On ne s’amusait pas beaucoup », a admis Boschman, qui a crédité ses collègues vétérans Brad Marsh, Gord Dineen, Doug Smail, Brad Shaw et Mark Lamb d'avoir aidé sa cause. « Quand vous ne gagnez que 10 matchs dans un métier où il faut gagner, ce n’était pas très amusant. Ce fut de loin l'année la plus difficile de ma carrière professionnelle. Le fait que j’étais un vétéran, tenter de garder tout le monde en quelque sorte dans un état d'esprit acceptable fut le plus grand défi. »
Même lors de leur soirée la plus glorieuse – la victoire de 5-3 contre le Canadien de Montréal, le 8 octobre 1992, premier match de la franchise – Boschman et les Sénateurs ne se sont pas laissé emporter par les perspectives pour la saison.
« Le Centre municipal n'est pas un grand amphithéâtre selon les normes de la LNH, mais il y avait beaucoup d'excitation (cette soirée-là), car il y avait salle comble, a déclaré Boschman. Avec la cérémonie avant le match et le fait que nous affrontions le Canadien, c’était plaisant d’avoir gagné le match. Cela nous a certainement donné un peu d'espoir au début de cette campagne.
« Mais nous savions aussi, en tant qu’équipe, qu'il fallait s’attendre à vivre plusieurs soirées difficiles et ce fut le cas. »
Boschman aura inscrit son 1 000e point en carrière dans la Ligue nationale de hockey pendant cette saison, un plateau atteint au cours d’une carrière qu’il aura passé essentiellement avec les Jets de Winnipeg. Il croyait s’être installé avec les Devils du New Jersey et, bien que laissé sans protection en vue du repêchage d'expansion pour fournir des joueurs aux Sénateurs et au Lightning de Tampa Bay, il ne s'attendait pas à devoir déménager.
« Lou Lamoriello (le directeur général des Devils) m'a dit avant que je parte pour vers l'ouest pour l'été qu'il allait me laisser sans protection, a déclaré Boschman. Il avait parlé à Mel Bridgman (le DG des Sénateurs) et Phil Esposito (son homologue du Lightning) et il m’a indiqué qu'il était peu probable que je serais réclamé. »
Imaginez sa surprise, alors que Boschman, sa femme Nancy et sa famille franchir la douane américaine en direction de leur maison d'été à Winnipeg et entendre ces paroles d'un douanier : « Hé, Laurie, tu es de retour pour l’été. Comment te sens-tu à l’effet d’avoir été réclamé par les Sénateurs? »
« C’est de cette façon que je l’ai appris », a déclaré Boschman en se souvenant de cette journée-là. « Ce fut tout un choc pour nous d’avoir été choisi par les Sénateurs. Une fois que cela s’est estompé, le choc initial d'être choisi par une équipe d'expansion, on s’attend à vivre une longue saison. Mais on a commencé à être enthousiasme une fois que nous étions installés à l'extrémité ouest de la ville. On pouvait sentir une certaine frénésie alors que la communauté s’apprêtait à assister au retour du hockey de la LNH à Ottawa.
« Nous avons senti cet engouement. Les gens étaient simplement heureux du retour de la LNH, mais ils savaient que ce serait un processus assez long avant d’avoir une bonne équipe. Le résultat fut fort concluant pendant plusieurs années et l’équipe fait partie intégrante de la communauté. »
Boschman n'est pas surpris de la tournure des événements pour les Sénateurs au cours des deux dernières décennies.
« Étant donné que nous sommes dans une ville canadienne, j’ai deviné que cette équipe allait devenir une partie intégrante de la communauté, a-t-il dit. C'est évident. Elle a été un véritable modèle de franchise. L'équipe a eu un énorme succès et il s’agit d'une franchise qui a connu beaucoup de succès au fil des ans.
« Un aspect de cela repose sur la compréhension qu’entretiennent les joueurs sur ce que signifie d'être un joueur professionnel de hockey. Des joueurs comme Daniel Alfredsson, Chris Neil et Chris Phillips. Ils sont des vétérans qui passent le flambeau à la jeune génération et leur enseignent une éthique de travail et l’aspect de l’implication communautaire. On voit beaucoup d'entre eux s'impliquer dans des causes comme la Maison de Roger. Ils sont vraiment impliqués dans la communauté et c'est quelque chose qui est très louable. »
La communauté a également eu un impact sur Boschman, un natif de la Saskatchewan, qui a choisi de s’établir dans la capitale après avoir pris sa retraite comme joueur actif.
« Ma femme, Nancy (qui est décédée il y a six ans) et moi avons décidé que ce serait un endroit idéal pour élever une famille », a déclaré Boschman, qui a épousé sa femme actuelle, Andrea, en 2008. « Je me suis impliqué auprès de Hockey Ministries, où je travaille maintenant, et je suis ici depuis 18 ans. Nous avons adoré cette ville dans laquelle nous vivons maintenant. Nous avons élevé nos trois garçons ici et nous avons appris à aimer cette communauté. »
Maintenant, il est heureux d’accueillir à nouveau certains de ses anciens coéquipiers des Sénateurs dans la ville qu'il aime. Les 14 anciens joueurs qui effectuent un retour doivent prendre part à un déjeuner aujourd'hui à l'Hôtel Prescott et ils seront honorés ce soir lors d’une cérémonie spéciale d'avant-match en vue de l’affrontement entre les Sénateurs et le Wild.
« Ce sera vraiment amusant de revoir certains des joueurs que je n'ai pas vus depuis des années », a déclaré Boschman, 51 ans. « Ce sera un voyage dans le temps pour nous, les nostalgiques. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Je peux à peine croire que le temps a passé si vite et que les Sénateurs célèbrent leurs 20 ans. Il semble que le temps a passé incroyablement vite. »
