McAmmond a aidé à amorcer la ruée vers l'or
par Rob Brodie / Ottawa SenatorsUn scénario qui était des plus improbables.
Du moins aux yeux des Suédois, qui présentaient une formation du tonnerre au Championnat mondial junior 1993 de l’IIHF, menée par deux joueurs qui allaient devenir de grandes vedettes dans la Ligue nationale de hockey, Peter Forsberg et Markus Naslund.
De l’autre côté de l’Atlantique, Dean McAmmond et un groupe de courageux Canadiens avaient d’autres idées en tête.
« Nos n’étions pas supposés vaincre la Suède », a déclaré le centre des Sénateurs, en se remémorant le tournoi de 1993, qui s’était déroulé à Gavle. « Ils nous avaient battu 8-3 dans un match exhibition et Peter Forsberg ne participait même pas au match. Ils étaient largement favoris pour remporter ce tournoi. Ils présentaient une bonne équipe. Ils avaient beaucoup de pression, ce qui a peut-être eu raison d’eux.
« Mais les “crazy Canadians” piaffaient d’impatience d’affronter les grands. »
À l’époque, il n’y avait pas de format éliminatoire au CMJ. À la conclusion du tournoi à la ronde, les trois meilleures équipes gagnaient les médailles. Donc, lorsque McAmmond et Cie. Ont surpris les puissants Suédois avec un gain de 5-4, la médaille d’or était pratiquement à leur portée.
« Ce n’était pas très représentatif, a dit McAmmond. « Nous devions vaincre le Japon pour obtenir la meilleure fiche et nous les avons battus 8-1. »
Pour McAmmond, la médaille d’or fut une sorte de rédemption. L’année précédente, il avait été retranché de l’équipe canadienne et cette dernière avait terminé en sixième place au mondial junior de 1992 en Allemagne.
« J’étais déçu », a indiqué McAmmond, un choix de première ronde des Blackhawks de Chicago la même année. « Je n’étais pas autant déçu du simple fait d’avoir été écarté. Je n’avais jamais été retranché auparavant et je croyais que mes chances étaient excellentes de faire l’équipe. »
Le sentiment était complètement différent un an plus tard.
« Je ne me suis jamais souvenu autant du processus que l’année précédente, lorsque j’ai été retranché, a dit McAmmond. Je me souviendrai toujours lorsque j’ai été refusé. Lorsque j’ai fait l’équipe, je me souviens de toutes les étapes. Nous nous sommes rendus en Suède, dans un petit village (Leksand) et nous étions hébergés dans des petites cabines. Nous avions tenu des entraînements et quelques matchs exhibition là-bas. C’était plaisant. »
McAmmond partageait une chambre avec l’attaquant Rob Niedermayer, actuellement avec les Ducks d’Anaheim. Deux individus plutôt calmes et peu bavards. Ils évoluaient avec deux autres futurs joueurs de la LNH, Jeff Shantz et Nathan Lafayette. La formation canadienne alignait aussi un actuel coéquipier de McAmmond chez les Sénateurs, Jason Smith.
C’est un grand moment de fierté. Tu ressens que tout le pays te regarde et t’encourage. Dans d’autres pays, comme aux États-Unis, cet événement ne retient pas autant d’attention. Je crois que c’est le sport du Canada. Lorsque tu participes au mondial junior, tu représentes ton pays. C’est très valorisant. - Dean McAmmond
« Nous avions une bonne équipe, a déclaré McAmmond, avec plusieurs bons joueurs qui ont abouti dans la LNH. On a qu’à penser à (Chris) Pronger, (Paul) Kariya et Martin Lapointe.
« J’étais ravi que nous ayons pu parvenir à bien jouer collectivement. Je me souviens que nous avions affronté les États-Unis au premier match. Nous avions connu quelques difficultés, mais nous avons réussi à les battre. Manny Legace a été très solide devant le filet de notre équipe. »
L’équipe de 1993 a amorcé une séquence glorieuse de cinq conquêtes consécutives de la médaille d’or pour le Canada au mondial junior, un exploit que les membres qui enfileront le chandail rouge de la feuille d’érable tenteront de perpétuer à l’édition 2009 du CMJ, qui se déroulera du 26 décembre au 5 janvier à Ottawa.
« C’est grandiose pour ces jeunes, d’exprimer McAmmond. Il y a beaucoup de pression sur leurs épaules, car le tournoi aura lieu dans leur pays. »
Toutefois, il sait qu’ils pourront bénéficier d’innombrables appuis de la part de dizaines de milliers d’amateurs qui s’entasseront dans la Place Banque Scotia pour les voir jouer. Même il y a 16 ans, McAmmond était conscient qu’il était appuyé pendant sa quête vers l’or.
« C’est un grand moment de fierté, dit-il. Tu ressens que tout le pays te regarde et t’encourage. Dans d’autres pays, comme aux États-Unis, cet événement ne retient pas autant d’attention. Je crois que c’est le sport du Canada.
« Lorsque tu participes au mondial junior, tu représentes ton pays. C’est très valorisant. »
