Les Sénateurs sont prêts pour le défi des séries
par Rob Brodie / Ottawa SenatorsChris Kelly et les Sénateurs amorceront les séries éliminatoires avec une meilleure confiance cette saison. Le premier match de leur série de première ronde contre les Penguins aura lieu ce soir au Mellon Arena de Pittsburgh (Jeff Vinnick/NHLI via Getty Images). |
Le printemps arrive, la neige disparaît et l’espoir d’une chance à la course de la Coupe Stanley renaît chez les Sénateurs d’Ottawa et leurs partisans. Au moment de ce premier essai trépidant dans le tournoi de fin de saison de la Ligue nationale de hockey en 1996-1997, tout était à sa place.
On aurait dit que personne dans la capitale nationale ne se souvenait d’un temps où c’était différent.
Et ce, jusqu’à l’année dernière. Les séries éliminatoires ont eu lieu en 2009, mais pour la première fois depuis une douzaine d’années, les Sénateurs n’étaient pas de la partie. Cela ne changeait rien que l’équipe jouait mieux qu’à tout autre moment de la saison, là où le calendrier régulier arrivait à sa fin; une situation dans laquelle veut se trouver toute équipe alors qu’avril commence à fleurir. Mais dans le cas des Sénateurs, ce n’était pas suffisant pour réparer les dommages d’un début au plus médiocre, même après que l’entraîneur en chef Cory Clouston ait pris les guides et qu’il ait insufflé une nouvelle vie à l’équipe.
Au lieu, les Sénateurs ont eu la plus longue saison morte qu’ils aient connue depuis des années pour penser à ce qui aurait pu arriver s’ils avaient trouvé leur voie un peu plus tôt. Et chaque fois qu’ils y pensaient, la douleur s’enfonçait un peu plus creux.
« C’est vraiment plate de ne pas jouer dans les séries éliminatoires, a affirmé le vétéran défenseur Chris Phillips, qui a suivi l’action de fin de saison en dehors de la patinoire pour la première fois de sa carrière. C’est difficile de ne pas pouvoir jouer, et on est payés pour jouer. On se fait payer pour gagner, et quand ce n’est pas le cas, c’est décevant.
« Nous avons de grandes attentes envers nous-mêmes. Pas besoin de quitter le vestiaire pour les trouver. Mais nous avons terminé sur une note positive l’année dernière et ça nous a préparés à cette année, ça s’est poursuivi. »
C’est bien ce qui est arrivé. Du fond des cendres de la déception de 2008-2009 est ressorti un désir brûlant de s’assurer que ça ne se reproduise plus. Et la fin positive de la dernière saison (les Sénateurs ont présenté une fiche de 19-11-4 après que Clouston ait succédé à Craig Hartsburg, congédié) a offert le tremplin parfait vers cette saison de rédemption.
« C’est un sentiment différent et déplaisant, a dit le joueur centre des Sénateurs Jason Spezza au sujet d’avoir manqué les séries éliminatoires il y a un an. Ça fait un long été et un pauvre sens de l’accomplissement. Il était important pour nous de participer aux séries éliminatoires cette année.
« Chaque année, on se motive à entreprendre la saison et on prend notre motivation de différents facteurs. L’automne dernier, pour nous, c’était la peur de ne pas nous rendre aux séries éliminatoires. »
C’est vraiment plate de ne pas jouer dans les séries éliminatoires. C’est difficile de ne pas pouvoir jouer, et on est payés pour jouer. On se fait payer pour gagner, et quand ce n’est pas le cas, c’est décevant. Nous avons de grandes attentes envers nous-mêmes. Pas besoin de quitter le vestiaire pour les trouver. Mais nous avons terminé sur une note positive l’année dernière et ça nous a préparés à cette année, ça s’est poursuivi. - Chris Phillips
L’attaquant Ryan Shannon a ajouté : « Nous avons entamé l’été, optimistes de ce qui se passerait… les gars ont hâte et se préparent mieux. Ça nous a probablement menés à un meilleur départ (cette saison). »Bien que Clouston préfère laisser le mérite aux joueurs, « cela n’a rien à voir avec moi, ce sont les joueurs », avait-il dit lorsque l’équipe était au beau milieu d’une séquence record de 11 victoires de suite en janvier, on entend souvent le mot « structure » dans le vestiaire des Sens. Cela, en parlant du système plus agressif qu’a instauré Clouston, et qui a déclenché le revirement de situation pour les Sénateurs.
« Il est arrivé alors que nous étions une équipe très désorganisée, a déclaré le capitaine Daniel Alfredsson. Il a apporté une certaine responsabilisation, et à la fois, un système peut-être un peu plus agressif que celui avec lequel nous étions habitués de jouer, ce qui nous a donné plus d’énergie. Nous nous sommes améliorés en partant d’une équipe qui tentait de bien jouer à la défensive, sans y être douée, et sans même jamais jouer à l’offensive.
« Maintenant, nous sommes une équipe plutôt agressive en ce qui concerne l’échec avant quand nous n’avons pas la rondelle. Et il s’est montré consistant dans ce qu’il voulait accomplir. Ça se voit que tout le monde sait où se placer et dans quelle position. Quand nous échouons, nous savons que c’est seulement parce que quelqu’un a fait une erreur, était à la mauvaise place, était fatigué, etc. Nous pouvons corriger cela facilement. »
« Nous étions confiants de la façon dont nous jouions à la fin de l’année dernière et je crois que ça s’est poursuivi cette année, a affirmé Spezza. Nous en récoltons maintenant les bénéfices. »
Avec cette solide fondation en place pour la saison, les Sénateurs avaient une base où se développer. Bien sûr, quelques nouveaux visages se sont ajoutés, mais puisque tout le monde a suivi la formule de Clouston dès le camp d’entraînement, les morceaux se sont tôt soudés.
« Nous venons juste de nous solidifier comme équipe, a ajouté le joueur centre Mike Fisher. Nous n’avons peut-être pas autant de talent qu’à d’autres moments, mais je pense que la façon dont nous jouons en tant qu’équipe explique notre succès. »
Philips affirme que : « Chaque jour on se fait rentrer dans la tête les attentes que Clouston a envers nous, et je pense que c’est plus facile ainsi pour les gars de monter sur la glace et de jouer. Ils n’ont pas à se casser la tête, ils réagissent. Ce faisant, ils ont un avantage sur la partie.
« Tout le monde a adopté la méthode, et cette unité sur la glace, le fait de savoir où se placeront les gars et quelles sont les attentes, nous sert de bonne fondation. Ajoutons-y le talent qu’on trouve au sein de l’équipe, et ça change tout. »
Tout ceci force à croire qu’on peut toujours obtenir le bon résultat final. Et peu importe quelles équipes ils affronteront en fin de saison, les Sénateurs entreront dans les séries, confiants qu’ils pourront en sortir victorieux.
« L’attitude générale envers chaque partie a changé, a déclaré le joueur centre Chris Kelly. L’année dernière, on arrivait devant chaque partie en espérant gagner. Cette année, je crois que nous sommes confiants de pouvoir gagner. Nous n’allons pas remporter chaque partie, aucune équipe ne le peut, mais tant que nous en aurons la chance, nous nous y efforcerons.
« Tout est possible et je crois que c’est notre mentalité. »
Chaque apprenti du hockey vous le dira : il y a plein d’histoires sur des équipes qui se sont rendues loin sur la croyance ferme qu’on peut gagner grâce à un effort collectif. Voici une formation des Sénateurs qui vous dira qu’elle ne fait qu’un, devant la victoire, comme devant l’échec.
L’attitude générale envers chaque partie a changé. L’année dernière, on arrivait devant chaque partie en espérant gagner. Cette année, je crois que nous sommes confiants de pouvoir gagner. Nous n’allons pas remporter chaque partie, aucune équipe ne le peut, mais tant que nous en aurons la chance, nous nous y efforcerons. Tout est possible et je crois que c’est notre mentalité. - Chris Kelly
« Il s’agit d’une équipe pour qui chaque partie est importante, affirme le gardien de but Brian Elliott. C’est pas mal excitant de jouer comme si chaque partie était la dernière. »Rien ne vaut un peu de succès pour nourrir cette motivation jusqu’à la ligne d’arrivée.
« Je l’ai déjà dit aux gars : cette équipe est assez bonne pour battre n’importe quelle autre de la Ligue », a déclaré le vétéran attaquant Alex Kovalev, le joueur-clé acquis par les Sénateurs sur le marché des joueurs autonomes l’été dernier. « C’est à nous de vraiment y croire.
« C’est aussi simple que ça; il faut juste y croire. »
Ce sentiment n’a jamais faibli, même quand une vague de blessures a sorti du jeu bon nombre des meilleurs joueurs de l’équipe en janvier et menaçait de gâcher la saison. Mais après avoir persévéré à la suite de cinq défaites, les Sénateurs ont remporté 11 victoires consécutives, se frayant de nouveau un chemin vers les séries éliminatoires.
« Je ne pense pas qu’on voit le vrai caractère des joueurs quand ça va bien », avait dit Clouston à ce moment-là. « On voit leur caractère quand ils ont des blessures ou quand ils ont de la difficulté. C’est facile de dire qu’on a du caractère quand tout va bien. On le voit véritablement dans les périodes plus difficiles, et cette organisation en a vécu quelques-unes dans la dernière année.
« Je suis satisfait et fier de la façon dont les gars ont renversé la situation. »
Et maintenant, ils goûtent à leur récompense : un retour dans les séries éliminatoires.
