Le défenseur des Sénateurs Chris Phillips chérit son record de matchs disputés
par Staff Writer / Ottawa SenatorsPar Chris Stevenson - Correspondant LNH.com
OTTAWA – Le défenseur Chris Phillips établira le record des Sénateurs d’Ottawa pour le nombre de matchs disputés, jeudi, lors de la visite des Capitals de Washington au Centre Canadian Tire.
Phillips, qui aura 37 ans le 9 mars, participera au 1179e match de sa carrière, tous avec les Sénateurs, et un de plus que l’ancien capitaine à la retraite, Daniel Alfredsson.
En repensant à sa carrière mercredi, Phillips s’est vu demander si quelque part dans sa longévité, il y avait un message pour les jeunes défenseurs des Sénateurs (cinq de leurs huit défenseurs ont 25 ans ou moins).
« Oui, je ne suis pas prêt à ce qu’ils prennent la relève », a-t-il déclaré avec un air sérieux, avant de pouffer de rire.
De retour à son air sérieux, il a dit : « J’essaie juste de mener par l’exemple. Je veux qu’ils voient que s’ils suivent discrètement ce qu’on leur demande de faire, c’est possible pour n’importe qui. J’ai été repêché très tôt, mais je n’ai jamais été un joueur étoile, juste un joueur qui travaille fort et qui y consacre beaucoup de temps. De bonnes et longues histoires peuvent ressortir de tout ça. »
Ça résume assez bien la carrière de Phillips. Il avait été le tout premier choix du repêchage 1996 de la LNH alors que les Sénateurs éprouvaient des difficultés à surmonter les défis qui venaient avec le fait d’être une équipe d’expansion. Il avait été retourné dans le junior après son premier camp d’entraînement dans la LNH, mais s’était taillé un poste au sein des Sénateurs à 19 ans. Il a joué quelques matchs à l’aile en 1997-98 et s’est souvenu mercredi qu’il avait marqué un but gagnant en prolongation alors qu’il évoluait à l’attaque dans un match contre les Canadiens de Montréal.
L’arrivée de Phillips avait coïncidé avec un revirement de situation pour les Sénateurs, alors que l’équipe et le joueur avaient évolué et s’étaient améliorés. Au cours des 10 premières saisons de Phillips avec les Sénateurs, ils sont devenus une puissance de la ligue et ont participé aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley lors de chacune de ces campagnes, avec comme point culminant une présence en Finale de la Coupe Stanley en 2007. Les Sénateurs se sont inclinés en cinq matchs devant les Ducks d’Anaheim.
Jumelé à Anton Volchenkov lors de la montée des Sénateurs au début des années 2000, ils formaient un duo fiable et constant.
Pour un jeune partisan des Sénateurs comme Mark Borowiecki, qui a grandi à Stittsville en Ontario dans l’ombre du Centre Canadian Tire et qui est maintenant un défenseur des Sénateurs, Phillips était une idole. Borowiecki a pris des joueurs tels Phillips, Alfredsson, l’ancien capitaine Jason Spezza et l’ailier Chris Neil comme exemples.
« Je crois que dans ma génération, quand tu penses à des joueurs des Sens, je crois que [Phillips] est toujours un des noms qui te vient en tête. Lui, [Alfredsson], Spezza, [Neil]. Lors de leurs belles années, ils ont mis l’organisation sur la carte, a dit Borowiecki. C’est bien de le voir être récompensé.
« C’est assez cool. Les choses qui ressortent le plus pour moi sont lui et [Volchenkov] lors de leur long parcours en séries. Quelle solide et fiable paire ils formaient. J’ai en quelque sorte modelé mon jeu à partir du leur. Avoir l’occasion d’être là lorsqu’il atteindra ce plateau, c’est assez spécial. »
Phillips a été un défenseur constant et peu spectaculaire, la définition même d’un défenseur défensif qui a réservé son meilleur hockey pour les séries.
« Pour moi, c’est certainement ce qui comptait le plus, a-t-il déclaré. C’est pour cela qu’on joue, pour essayer de gagner la Coupe Stanley. J’imagine qu’en disant cela, plusieurs personnes se demandent, ‘Pourquoi ne joues-tu pas de cette façon tout le temps?’ Ma réponse est qu’il y a la LNH et il y a les séries. C’est un tout autre niveau de jeu. Tu vois à quel point c’est éreintant. On s’est rendus en Finale. On sait à quel point c’est exténuant de se rendre si loin. On ne l’a évidemment pas gagnée, mais on sait à quel point on est épuisés à la fin d’un parcours comme celui-là. Je ne crois pas qu’on pourrait demander ce genre d’effort à soi-même pendant 82 matchs. »
À l’aube de la date limite des transactions 2015 de la LNH, le 2 mars à 15 h HE, certaines rumeurs circulent par rapport à l’avenir de Phillips avec les Sénateurs et concernant s’il jouera l’entièreté de sa carrière pour l’organisation. Il reste encore un an à son contrat.
Phillips a discuté avec le directeur général des Sénateurs Bryan Murray il y a quelques semaines pour « voir où on en est, ce que l’avenir nous réserve, quels sont les plans », a-t-il dit.
« Les choses peuvent toujours changer et on continuera à discuter, mais il ne se passe assurément rien à l’heure actuelle. »
Jeudi sera une soirée de réflexion. Un des faits saillants de la carrière de Phillips était son but gagnant en prolongation lors du match no 6 de la finale de l’Est en 2003 quand les Sénateurs avaient comblé un déficit de 3-1 contre les Devils du New Jersey.
Comme ç’a souvent été le cas, les Sénateurs n’ont pas réussi à terminer le travail et ont perdu le match no 7 à domicile.
Les Sénateurs étaient au New Jersey mardi et Phillips a été laissé de côté pour une neuvième fois depuis que Dave Cameron s’est amené derrière le banc d’Ottawa le 8 décembre. Phillips a dit que plusieurs souvenirs de cette série de 2003 contre les Devils lui sont revenus à l’esprit.
« Je n’étais pas de la formation et j’ai passé beaucoup de temps avec les préparateurs physiques, a mentionné Phillips. On parlait de nos séries éliminatoires, de mon but lors du sixième match et de qui faisait partie de l’équipe, de ce qui s’est passé lors du match no 7. De ce qu’on aurait dû ou pu faire. »
Avec ses bonnes et ses moins bonnes expériences, Phillips est devenu un mentor. Il a accueilli l’attaquant recrue des Sénateurs Curtis Lazar chez lui avec sa femme Erin et leurs enfants cette année.
Lazar a été aux premières loges pour voir comment Phillips a fait face aux défis de cette saison.
« Je vois ce qu’il traverse. Il agit tellement en professionnel tous les jours… et il est tellement important aux yeux de la communauté, a évoqué Lazar. C’est simplement une bonne personne. J’ai hâte de voir l’accueil qu’il recevra [jeudi] soir. [Son record] devrait rester intact pendant un bon moment. D’être aussi loyal envers une organisation et d’être ici depuis le jour 1, c’est assez cool. »
Le record représentera un moment significatif pour l’organisation des Sénateurs et un accomplissement personnel exceptionnel pour Phillips. Alors que les Sénateurs sont en phase de reconstruction et qu’il sera difficile pour eux d’atteindre les séries cette saison, Phillips représente le lien entre l’équipe d’aujourd’hui et les Sénateurs des beaux jours.
« Ça compte beaucoup pour moi. Avec le genre de joueur que je suis, disons simplement que je ne vais pas battre d’autres records, a-t-il indiqué. Mais ça me donne une chance, à moi et à mes enfants et aux gens qui me connaissent depuis longtemps, de pouvoir jeter un coup d’œil au livre des records pour quelques années, du moins jusqu’à ce que celui-ci soit brisé. C’est un peu ma marque que je laisse… avoir joué longtemps ici et disputé beaucoup de matchs. C’est une chose dont je suis très fier. »
Author: Chris Stevenson | Correspondant LNH.com