Brassard est déterminé à réaliser son plus grand rêve
par Rob Brodie / Ottawa SenatorsÀ plusieurs reprises, François Brassard aurait eu raison de renoncer à son rêve.
Mais le désir ardent de pratiquer notre sport national qui habite le jeune gardien de Gatineau en a décidé autrement, sans que les sceptiques aient raison de lui.
Le gardien espoir des Sénateurs d'Ottawa vous dira aujourd’hui que sa philosophie est fort simple. Le feu qui anime n’importe quel jeune joueur de hockey canadien afin de garder le rêve vivant.
« Juste l'amour du sport, je suppose », a déclaré Brassard, âgé de 18 ans, lorsqu'on lui a demandé ce qui l'avait motivé à continuer malgré les moments difficiles dans la première partie de sa carrière. « J'adore jouer. J'aime être compétitif et j'aime gagner. C'est ce que m'a permis de continuer. Je voulais atteindre un niveau plus élevé, et maintenant je suis ici. »
Une attitude parfaite aux yeux de Patrick Roy, le bouillant ancien gardien légendaire de la Ligue nationale de hockey qui a aidé le Canadien de Montréal et l'Avalanche du Colorado à remporter la Coupe Stanley à quatre reprises au total et le trophée Conn Smythe à trois reprises en tant que joueur le plus utile des séries éliminatoires. Aujourd'hui, Roy occupe les fonctions d’entraîneur-chef et de directeur général des Remparts de Québec, l'équipe au sein de laquelle Brassard évolue dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Comme bien des jeunes aspirants gardiens francophones du Québec, Brassard avait comme idole Roy au cours de son enfance. Le fait qu’il évolue maintenant sous les ordres de l'homme qui est encore considéré comme le dieu des gardiens de but aux yeux de nombreux Québécois, il lui a fallu effectivement un peu de temps pour s’adapter à cette réalité.
« J’étais très excité », a déclaré Brassard pour décrire son sentiment ressenti lors de la journée où les Remparts ont fait de lui leur choix de sixième ronde au repêchage de la LHJMQ en 2011. « J’étais un peu nerveux et je ne savais comment l’aborder, car il est un membre du Temple de la renommée (du hockey). J'étais nerveux, mais il est un gars plutôt sympa. »
Bien que Roy est sans doute le plus grand gardien de but que le sport n’ait jamais vu, Brassard travaille la plupart du temps avec l’entraîneur des gardiens des Remparts Pascal Lizotte.
« Parfois, il (Roy) va tenir des rencontres individuelles avec les attaquants, c'est très bien », a-t-il dit.
Lorsqu’on demande à Brassard pourquoi Roy fut un héros pour lui et la réponse est assez simple.
« Il était un gagnant. C'est pourquoi je l'idolâtrais, a déclaré Brassard. Il était mon gardien préféré. Il était très spécial. »
Il n’est pas toujours évident pour lui d’avoir une chance de peut-être suivre les traces de Roy dans la LNH un jour. Retranché à trois reprises par des équipes bantam de l'Outaouais et deux autres fois par l’Intrépide midget de Gatineau, sa carrière semblait être à la croisée des chemins. Mais il aura trouvé son salut avec les Lions du Lac St-Louis, alors que ces derniers ont réclamé Brassard au ballottage.
En commençant avec deux blanchissages consécutifs à ses deux premières sorties, une première dans les 35 ans d'histoire de la ligue midget AAA du Québec, Brassard a mené l'équipe au titre du circuit ainsi qu’une médaille de bronze à la Coupe Telus, le championnat canadien midget. Cela fut suffisant pour attirer l'attention de Roy et des Remparts, qui lui ont accordé 37 départs en 2011-2012, au cours desquels il a présenté un dossier de 20-10-3 avec une moyenne de buts alloués de 2,80 et un pourcentage d’arrêts de 0,905.
Quelque part en cours de route, les Sénateurs ont aussi pris bonne note des exploits de Brassard et ont fait de lui leur choix de sixième ronde (166e au total) lors du repêchage 2012 de la LNH à Pittsburgh. Le fait qu’il retrouve maintenant au camp annuel estival de perfectionnement de l'équipe cette semaine représente en quelque sorte une douce vengeance pour tout ce qu’il a vécu.
« François est un batailleur, » a déclaré Trent Mann, dépisteur amateur des Sénateurs. « Il est combatif sur la glace, ainsi qu’il à l’extérieur de la patinoire. Quand un type comme Patrick Roy vient vous chercher pour son équipe, il faut supposer que l’on a quelque chose ici. Patrick était très à l’aise pour l’utiliser cette année. Si cela n’avait pas été le cas, il aurait appelé un autre candidat. »
Maintenant, Brassard est pressenti pour devenir le gardien numéro un chez les Remparts la saison prochaine, alors qu’il aura amplement l'occasion de jouer devant la plus grosse dans le hockey junior. Avec une moyenne de 11 724 spectateurs au vénérable Colisée Pepsi, l'équipe de Roy fut de loin la formation de la Ligue canadienne de hockey avec la plus haute assistance.
« J’adore jouer à cet endroit », a déclaré Brassard sur le fait d’évoluer dans l’amphithéâtre qui était jadis le domicile des Nordiques de Québec de la LNH. « Les partisans sont très bruyants et cela nous motive. C'est vraiment amusant. »
Au sujet de la prochaine saison, Brassard a déclaré : « J’aimerais peut-être disputer 50 matchs. Je souhaite connaître de longues séries éliminatoires et peut-être gagner quelque chose. Voilà mes attentes pour l'an prochain. »
Cela raisonne bien aux oreilles des Sénateurs, qui sont prêts à donner au cerbère de 6’1 et 154 livres du temps pour se perfectionner (Brassard se qualifie sans hésiter comme étant un projet pour l'organisation).
Mais peu importe le temps qu’il faudra, Brassard pratique toujours le sport qu’il adore.
« Maintenant, il est un membre important (à Québec) et il va commencer l'année prochaine, a déclaré Mann. Il aura une chance de faire mentir ses détracteurs du passé. Il a été ignoré plus d’une fois et maintenant il a sa chance. Et nous allons lui donner sa chance et nous avons du temps.
« Il n'y a pas lieu de presser le pas dans son cas et il va avoir l'occasion de travailler sur son jeu, de travailler avec nos entraîneurs et s’améliorer avec le temps. Nous nous attendons à une grosse année de sa part à Québec. Les Remparts auront une bonne équipe l’an prochain et il aura toutes sortes d’occasions de montrer ce qu'il peut faire. »
