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La Ligue nationale de hockey a certainement changé au fil des ans. La vitesse de jeu s'est accélérée de façon exponentielle. Il y a moins d'accrochage, moins de bagarres, donc moins de bagarreurs. Une chose est sûre cependant, la robustesse, elle, fera toujours partie du jeu. Et encore plus la robustesse sur le premier trio.
En effet, l'idée ne date pas d'hier, mais on retrouve souvent des joueurs « d'énergie », aussi appelés des agitateurs ou des joueurs robustes, sur les premiers trios ou à tout de moins aux côtés de joueurs vedettes.

Après tout, qui ne se souvient pas de la West Coast Express. Ce fameux trio des Canucks au début des années 2000 composé de Markus Naslund, Brendan Morrison et du costaud Todd Bertuzzi.
L'exemple est aussi bon dans le cas de David Krejci, Nathan Horton et Milan Lucic. Ces trois-là formaient un trio redoutable il y a quelques années, faisant la pluie et le beau temps à Boston.
Le rôle de l'agitateur, lorsque placé sur le premier trio, est simple : offrir une présence physique et intense chaque fois qu'il met les pieds sur la patinoire, tout en créant de l'espace pour les joueurs « plus talentueux » et en venant à leur défense lorsque nécessaire.
Donc, les Lucic, Micheal Ferland, Tom Wilson, Daniel Winnik et Andrew Shaw de ce monde auront toujours leur place au sein de la LNH, et ce, même si leur rôle a changé depuis plusieurs années et continue de changer quotidiennement.
Tom Wilson, un exemple parfait
Il serait facile pour Barry Trotz de réunir Alex Ovechkin, Nicklas Backstrom et T.J. Oshie et espérer que le talent l'emporte. Or, le pilote des Capitals de Washington préfère parfois ajouter un peu de sauce piquante à sa recette, en insérant Tom Wilson aux côtés d'Ovechkin et Backstrom.
Le jeune homme de 23 ans représente le prototype parfait du joueur d'énergie moderne. Du haut de ses 6 pieds 4 pouces et de ses 218 livres, Wilson dérange. Il est capable de produire offensivement à l'occasion, tout en apportant de la fougue présence après présence.
Pour un gars comme lui, qui est habitué à évoluer sur le quatrième trio, cette ascension vers la première unité, qu'il a vécue à plusieurs reprises depuis les dernières années, lui fait toujours grandement plaisir. Wilson souligne que son impact est beaucoup plus important lorsqu'il se fait confier ce rôle.
« Tu te sens beaucoup plus impliqué [sur le premier trio] et tu as un bien plus grand impact sur le jeu. Si tu connais une mauvaise soirée, l'impact est beaucoup plus important que si tu n'as pas un bon match sur le quatrième trio », avait déjà déclaré Wilson à NHL.com.
Wilson, qui est reconnu pour ne pas avoir froid aux yeux, affirme avoir appris l'importance de se tenir loin du banc des pénalités et de résister à la tentation de jeter les gants.
« Quand tu passes du temps au cachot, tu ne peux pas marquer. Tu passes cinq minutes sur le banc de punition, ça change l'allure des trios et le rythme du match », avait ajouté Wilson à NHL.com.
Toujours selon lui, tout est une question de dosage. Il faut savoir reconnaître le moment.
« Cela peut être une bonne chose ou une mauvaise chose. Si on joue mal, le fait de jeter les gants est peut-être une bonne chose, mais si le jeu se déroule bien et que les quatre lignes sont en train de rouler, ce n'est probablement pas le bon moment pour se battre », avait conclu Wilson.
Cette saison, Wilson a huit points en 21 matchs et si la tendance se maintient, il pourrait surpasser sa marque personnelle de 23 points.
De nombreux cas à travers la ligue
Wilson n'est pas le seul exemple de joueur d'énergie qui évolue sur le premier trio. À Calgary, les Flames ont trouvé une combinaison intéressante en insérant Micheal Ferland aux côtés de Johnny Gaudreau et de Sean Monahan. L'ailier gauche de 6 pieds 2 pouces et 208 livres connaît un bon début de saison avec 14 points en 22 matchs et seulement sept minutes de pénalité.
Au Minnesota, on a décidé de jumeler Daniel Winnik à Mikko Koivu et Mikael Granlund. Winnik n'a peut-être pas la saison la plus extraordinaire qui soit avec six points en 23 matchs, mais Koivu et Granlund se réjouissent d'avoir un peu plus de place sur la surface glacée.
On peut également penser à Andrew Shaw à Montréal, qui joue aux côtés de Max Pacioretty et Phillip Danault. Il y a des exemples du genre un peu partout à travers le circuit.
Les entraîneurs n'hésitent pas à tenter l'expérience et même à utiliser ces joueurs d'énergie sur l'avantage numérique, sachant qu'ils n'auront pas peur d'aller dans la circulation lourde de l'enclave et gêneront le travail du gardien adverse.
Bref, oui les temps ont changé et les agitateurs ne sont peut-être plus ces bagarreurs de l'époque qui jetaient les gars soir après soir, mais ils sont devenus des joueurs de hockey énergiques et robustes qui apportent un élément différent au sport, mais un élément tout aussi important.