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BROSSARD - La visite des Ducks d'Anaheim à Montréal samedi revêt un cachet particulier pour le défenseur québécois François Beauchemin parce qu'il s'agit presque assurément du dernier match qu'il livrera au Centre Bell.
Le Sorelois âgé de 37 ans effectue son dernier tour de piste dans la LNH cette saison, qui est sa 13e en carrière.

Il faudrait que les Ducks et les Canadiens se retrouvent en Finale de la Coupe Stanley pour qu'il revienne jouer à Montréal ce printemps. Ce qui paraît fort improbable actuellement.
« Les matchs à Montréal sont toujours particuliers, mais celui-là le sera davantage en sachant que c'est le dernier », a affirmé Beauchemin vendredi à l'issue de la séance d'entraînement des Ducks au Complexe sportif de Brossard.
« Pour l'occasion, plusieurs membres de la famille et amis seront sur place », a-t-il ajouté, avant de recentrer ses propos sur l'importance de l'enjeu pour son équipe.
Le colosse Beauchemin n'est pas du genre mélancolique ou contemplatif même s'il sait qu'il en est à ses derniers coups de patins dans la LNH. Il savoure pleinement l'occasion inespérée que les Ducks lui ont offerte de revenir pour une dernière saison.
« Je regarde un peu plus alentour, mais je reste concentré sur le travail que je dois faire sur la glace. »
Un lien indéfectible avec Carlyle
Après avoir passé deux saisons chez l'Avalanche du Colorado, Beauchemin s'était fait à l'idée que sa carrière était terminée en voyant les semaines défiler sans qu'aucune équipe ne lui fasse signe, l'été dernier.
Puis, l'entraîneur Randy Carlyle a convaincu ses supérieurs de rapatrier Beauchemin, avec lequel il entretient une relation particulière. Le 21 août, Carlyle et Beauchemin ont été réunis pour la troisième fois.
« Je suis content d'avoir reçu l'appel des Ducks, a dit Beauchemin. J'étais prêt à prendre ma retraite. Je n'attendais plus de coups de fil d'équipes. Ç'aurait été plate de quitter de la sorte, finalement. »
Carlyle avait eu son grand mot à dire dans la venue de Beauchemin à Anaheim en 2005. Les deux ont connu l'ivresse d'une conquête de la Coupe Stanley ensemble en 2007. Après avoir disputé une saison et demie dans l'uniforme des Maple Leafs de Toronto, Beauchemin a retrouvé Carlyle chez les Ducks en 2011.
« Il y a de ces entraîneurs qui vont exercer une influence positive sur vous et qui vont faire de vous un meilleur joueur. C'est ce que Randy a fait pour moi », a-t-il affirmé.
Carlyle a souligné qu'il a vu Beauchemin à l'œuvre comme recruteur dans les rangs juniors et mineurs professionnels.
« C'est une longue histoire entre lui et moi. Dès que je l'ai vu, je me suis dit qu'il pouvait être du calibre de la Ligue nationale en apportant quelques changements dans son style de jeu. Nous avons fait un échange avec les Blue Jackets de Columbus afin d'obtenir ses services. »
Beauchemin a dit que Carlyle, lui-même un ancien défenseur dans la LNH, lui a déjà dit qu'il a eu le sentiment de se revoir comme joueur en le regardant sur la glace.
« Il savait ce que je devais faire pour que je sois meilleur. C'est ce qui s'est produit. J'ai connu mes meilleures saisons quand j'ai joué sous ses ordres. Je suis à l'aise dans le style de jeu qu'il préconise et tout fonctionne pour moi. »
Cette saison, Beauchemin continue d'être efficace même s'il est appelé à camper un rôle différent, plus effacé vu son âge. Il a été laissé de côté à quelques reprises, mais c'était entendu dès la mise sous contrat. Il a tout de même pris part à 43 rencontres, montrant une fiche de deux buts et de sept passes en plus d'un excellent différentiel en défense de plus-12.

« Il demeure un joueur compétitif dans le nouveau style de hockey plus rapide, c'est tout à son honneur, l'a louangé Carlyle. Il n'est plus le joueur d'antan, mais il a su faire les ajustements nécessaires au fil des saisons. Il a toujours été un véritable professionnel. Il est le type de joueur que les entraîneurs adorent avoir sous leurs ordres parce qu'ils n'ont pas à s'en occuper. C'est un leader qui parle peu. Il prêche par l'exemple. »
Carlyle a poursuivi en disant que ce n'est pas le fruit du hasard s'il a connu ses meilleures saisons chez les Ducks.
« Une des explications, c'est que nous n'avons jamais tenté de lui imposer une pression indue ou encore de le soumettre à un niveau d'attente démesurée. »
Beauchemin livrera samedi son 880e match dans la LNH. Il avait disputé le tout premier dans l'uniforme des Canadiens, le 27 février 2003.
Choix de troisième tour du CH en 1998 (75e au total), il n'a pas pu s'établir dans l'équipe après avoir passé quelques saisons dans les rangs mineurs. Les Blue Jackets l'ont réclamé au 'ballottage'.
« J'aurais voulu jouer davantage pour l'équipe de ma ville, mais ce n'est pas un regret pour moi, a-t-il dit. Je me suis retrouvé à Anaheim où j'ai eu la chance de gagner la Coupe Stanley. »
Avant de revenir dans sa terre natale afin d'aider son beau-père à la ferme, il croit en ses chances de la regagner avec le groupe de joueurs que les Ducks ont cette saison.
« La date limite des échanges approche, mais je n'estime pas que nous ayons à faire des changements, a-t-il opiné. J'ai confiance aux joueurs que nous avons et je suis à l'aise de commencer les séries éliminatoires avec eux. »
Les Ducks occupent le troisième rang de la section Pacifique de l'Association Ouest, avec 60 points - un de plus que les Kings de Los Angeles.