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Sylvain Favreau sait exactement le genre de maux de tête que peut causer le fait d’affronter Ethan Gauthier en séries éliminatoires.

Avant que les deux se retrouvent chez les Voltigeurs de Drummondville, l’entraîneur a croisé son chemin en demi-finale, l’an dernier, alors qu’il était derrière le banc des Mooseheads d’Halifax et que le pugnace attaquant évoluait pour le Phoenix de Sherbrooke.

« Il y avait de gros canons à Sherbrooke avec les Joshua Roy et compagnie, a amorcé Favreau au bout du fil. Mais le trio fatigant pour nous, c’était le troisième avec Gauthier. C’était comme un rouleau compresseur. Les gros noms en premier, puis Ethan arrivait avec un niveau de compétition encore supérieur. »

Ça n’a pas pris de temps avant que le pilote franco-ontarien revoie ce qui lui a posé des problèmes, l’an dernier, malgré une victoire en six matchs de ses Mooseheads. Dès le premier duel de la série de premier tour face aux Sea Dogs de Saint-Jean, Gauthier a fait sentir sa présence.

« Dans les huit premières minutes de la série, on voyait que les Sea Dogs voulaient tenter de nous déranger physiquement et de nous sortir de notre match avec des coups après le sifflet, a raconté Favreau. Vers le milieu de la première période, Ethan a réussi une grosse mise en échec et ç’a donné du gaz à notre banc. »

Quelques minutes plus tard, Gauthier préparait deux buts en l’espace de 21 secondes pour donner le ton au match et à la série, éventuellement remportée par balayage.

« On n’avait pas eu un gros début de match, s’est souvenu Gauthier. Pour l’avoir vécu dans les dernières années, je sais à quel point une mise en échec, un gros jeu ou un tir bloqué peut réveiller les gars en séries. J’ai misé là-dessus quand j’ai eu l’occasion de finir une grosse mise en échec.

« J’ai rarement entendu une foule aussi bruyante après une mise en échec. Je suis le genre de joueur qui peut amener de l’énergie à notre équipe. C’est moi qui l’ai fait lors de ce match, mais je sais que tous les gars peuvent le faire à un moment ou à un autre. »

L’espoir du Lightning de Tampa Bay a mené les siens avec une récolte de quatre buts et quatre aides en quatre matchs. Il tentera de poursuivre sur sa lancée alors qu’il retrouvera le Phoenix, son ancienne équipe, au deuxième tour : « Ça va être assez malade de retourner à Sherbrooke en séries. »

Ce n’est pas nécessairement un rôle auquel il a été habitué à ses deux premières présences en éliminatoires – des parcours qui se sont arrêtés chaque fois en demi-finale. Il a bien sûr relevé des missions offensives avec le Phoenix, mais ses responsabilités sont plus évidentes maintenant qu’il est un vétéran aguerri.

« Ce n’était pas nécessairement à moi de la mettre dedans et de faire tous les jeux (à Sherbrooke), a-t-il reconnu. J’étais un peu plus un complément. Maintenant, je veux être le gars qui tire tout le monde vers le haut. Le gars qui fonce et qui va faire en sorte que les autres le suivent.

« Mon identité ne change pas, ma game ne change pas. Le jeu physique est un élément important pour moi. Quand je joue avec énergie, je sais que les succès offensifs vont venir. C’est vraiment ma priorité. »

Une question de présence

Gauthier vient de conclure sa troisième saison dans la LHJMQ avec une récolte de 36 buts et 71 points, des sommets personnels, en 64 rencontres. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport aux 69 points qu’il a amassés en 66 matchs, la saison dernière.

Mais ce n’est pas en analysant sa fiche statistique que Favreau juge les succès de son poulain.

« On veut que son niveau de compétition soit élevé, qu’il bouge ses pieds et qu’il soit engagé physiquement à chaque présence. On veut qu’il soit le premier homme sur l’échec avant. S’il fait ça, ensuite il va avoir la rondelle plus souvent, et il pourra exploiter ses habiletés offensives.

« Sa production offensive, ses buts ou ses passes ne font même pas partie de nos conversations. »

C’est en continuant à jouer de cette façon que Gauthier espère renverser la tendance après avoir vécu des déceptions à ses deux derniers printemps. Il veut enfin goûter à la victoire, et le faire à Drummondville, pour l’équipe de la ville où il a grandi.

« Dans l’équipe, on a de l’expérience, a-t-il conclu. On a trois gars qui ont gagné l’an dernier, et moi j’ai eu deux déceptions d’affilée. On peut jumeler notre vécu pour amener les autres à comprendre ce que les séries représentent. Je veux vivre ce que les gars (des Remparts) de Québec ont vécu, l’an dernier. »

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