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DALLAS – Matt Duchene ne connaissait pas grand-chose au sujet de Wyatt Johnston quand il est débarqué dans le vestiaire des Stars de Dallas au début de la saison. Il avait entendu que le jeune homme était un attaquant plutôt prometteur, sans plus. 

Quelques mois plus tard, à la veille du début de la finale de l’Ouest entre les Stars et les Oilers d’Edmonton, le vétéran sait exactement de quel bois se chauffe son coéquipier.

« Au début de la saison, je ne suis pas certain qu’ils auraient été plusieurs à parier sur ce qu’il est en train de faire en ce moment, a souligné Duchene. Ça démontre sa capacité à apprendre et à s’améliorer. On voit aussi le niveau qu’il a atteint, et celui auquel il peut aspirer. »

Johnston vient de souffler ses 21 bougies. À sa deuxième saison dans la grande ligue, il participera à sa deuxième finale d’association. Et cette fois, il l’entamera en tant que meilleur buteur des Stars. 

Le natif de Toronto a touché la cible à sept occasions en 13 matchs et il totalise 11 points dans ces séries – bon pour le troisième rang chez les Stars derrière des piliers comme Miro Heiskanen (13) et Jason Robertson (12). Si ce n’est pas déjà le cas, il faudra bientôt inclure son nom sur cette courte liste.

« Il a pris sa place dès le premier jour, a souligné le capitaine Jamie Benn. Il est un joueur impressionnant et intelligent en plus d’être une bonne personne. Il est une véritable éponge tellement il apprend vite. Il est ouvert à toutes les idées et il veut simplement s’améliorer. 

« J’ai l’impression qu’il a franchi une étape encore plus importante cette année. C’était sa deuxième saison, et il n’y a pas eu de guigne dans son cas. Il veut être le meilleur, et il est en train de le prouver. »

Si Johnston n’a pas été affecté par cette fameuse guigne de la deuxième année, c’est d’abord et avant tout grâce à son attitude. Parce que les choses n’ont pas toujours été roses. Certes, il a conclu la saison avec 32 buts au compteur, mais il n’en avait marqué que neuf avant le passage à 2024.

Il avait aussi connu une séquence de 16 matchs sans trouver le fond du filet au mois de décembre. Tous les ingrédients étaient là pour lui permettre de mettre ça sur le dos de la guigne.

« Quand un joueur qui est censé marquer ne marque pas, il en porte habituellement le poids à l’aréna tous les jours, a expliqué l’entraîneur Pete DeBoer. Le plus impressionnant dans le cas de Wyatt, c’est qu’on n’aurait jamais su qu’il était au cœur d’une disette.

« Il continuait de travailler fort et il avait la même attitude. Il avait des chances et on lui disait de ne pas lâcher le morceau. Il a été inébranlable pendant ces moments difficiles. Ça démontre tellement de maturité pour un jeune de son âge. Il n’a rien fait différemment en deuxième moitié, et ç’a débloqué. »

DAL@COL: Johnston complète une passe parfaite pour son 2e but

À partir du 1er janvier, Johnston a été le meilleur pointeur des Stars avec sa récolte de 44 points en 47 matchs – à égalité avec Robertson. En incluant les séries, il a marqué 30 buts à ses 60 dernières rencontres.

« Pour moi, l’important c’était de continuer à bâtir mon jeu et à m’améliorer en cours de saison, a-t-il expliqué. Ma première moitié de saison ne m’inquiétait pas parce que je n’avais encore que très peu d’expérience à ce niveau et que j’étais en apprentissage. J’ai encore beaucoup à apprendre. »

Sept matchs ont suffi

C’est ce genre de mentalité qui a charmé les dirigeants des Stars quand est venu le temps de mettre le grappin sur lui au repêchage de 2021. La qualité de son jeu aurait aussi pu le faire, mais Johnston n’a disputé que sept matchs lors de cette saison en raison de la pandémie.

« C’est fou de penser à ça, a dit Duchene. Ça explique peut-être pourquoi il a glissé aussi loin au repêchage. Peut-être que ç’a été une bonne chose pour nous. Quelqu’un aurait pu le réclamer avant. »

Ironie du sort, ces sept matchs ont été disputés lors du Championnat mondial des moins de 18 ans dans la cour des Stars, à Frisco, au Texas. Quelques mois plus tard, le directeur général Jim Nill reculait du 15e au 23e rang au premier tour, et mettait la main sur Johnston.

« Nos recruteurs avaient le sentiment qu’il allait glisser parce qu’il n’avait joué que sept matchs, et qu’on ne l’avait pas beaucoup vu pendant la saison, a raconté Nill. On avait confiance de pouvoir reculer. »

Ce fut la bonne décision. Trois ans plus tard, Johnston est le joueur le plus productif de sa cuvée en saison régulière (106 points en 164 matchs) et en séries éliminatoires (17 points en 32 matchs).

« C’est un parcours très, très unique, a conclu Benn. C’est assez fou de penser qu’il n’a joué que sept matchs avant son repêchage. Ça explique pourquoi les équipes n’étaient pas convaincues de sa valeur. Apparemment, nos gars du recrutement l’étaient, eux. »

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