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NEW YORK – Un jeu change le sort d’un match. En troisième période, Alexis Lafrenière a frappé le poteau d’un tir de l’enclave. Il était à un centimètre de créer l’égalité 1-1. Mais quelques minutes plus tard, Lafrenière a campé un rôle différent en redirigeant une passe de Carter Verhaeghe entre les jambières d’Igor Shesterkin. 

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Il restait 7:09 quand le numéro 13 des Rangers a touché la tige métallique à la gauche de Sergei Bobrovsky. Il restait seulement 3:48 quand il a fait dévier la rondelle dans son propre filet. Dans un intervalle de moins de quatre minutes, le premier de classe du repêchage de 2020 a valsé entre le possible héros de la soirée et celui vers qui la malchance tombe. 

Dans le vestiaire des Rangers au Madison Square Garden après ce revers de 3-0 contre les Panthers de la Floride dans ce premier match de la finale de l’Est, Jacob Trouba, Chris Kreider et Jimmy Vesey ont tous cherché à remonter le moral de Lafrenière. Jamais, ils ne l’ont pointé du doigt. 

« Il se retrouvait au bon endroit, il a travaillé fort pour revenir dans cette position et il s’est arrêté devant le filet pour empêcher un but, a dit Kreider. C’est un mauvais bond, mais ça fait partie du hockey. Nous savons quel type de joueur il est pour notre équipe. Il rebondira. »

« C’est de la malchance, a renchéri le capitaine Trouba. Nous avons tous déjà vécu un tel jeu, encore plus les défenseurs. Ce n’est pas ce qu’il voulait faire. On parle d’un mauvais bond. Laffy (Lafrenière) doit déjà sortir ce jeu de sa tête. »

« Il n’y a personne qui regarde dans sa direction pour le blâmer, a ajouté Vesey. Il a eu une chance de créer l’égalité en troisième. Il représente un immense morceau de notre casse-tête depuis le début de l’année et il joue un rôle encore plus important depuis le début des séries. Comme équipe, nous voudrons simplement nous relever au prochain match. »

Sur ce jeu fatidique, Shesterkin doit également prendre une grande part du blâme pour sa mauvaise sortie. Le gardien des « Blue Shirts » a bêtement donné la rondelle à Verhaeghe, ouvrant la porte à un revirement. 

Pour reprendre les mots de Peter Laviolette, les Rangers n’ont pas montré leur bon visage dans cette première rencontre. Il n’y a pas uniquement la malchance de Lafrenière qui explique ce revers. Les Panthers ont dicté le rythme pour la majorité du match, empêchant même les locaux de décocher un seul tir au filet pendant près 14 minutes en deuxième période. 

Et quand les Rangers ont trouvé des façons d’attaquer, Bobrovsky a fermé la porte. L’homme masqué des Panthers a bloqué deux échappés contre Braden Schneider et Will Cuylle, deux joueurs qui n’ont pas l’habitude de filer seuls vers un gardien.

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Un classique Tkachuk

Les Panthers ont utilisé une bonne recette pour calmer les bruyants partisans du Madison Square Garden. Matthew Tkachuk a marqué le premier but du match d’un bon tir des poignets en se servant d’Adam Fox comme écran.

Auteur de quatre buts gagnants lors du parcours des Panthers jusqu’en finale l’an dernier, Tkachuk a inscrit son deuxième but décisif ce printemps. Il n’a pas juste touché la cible, il a aussi donné le ton avec une percutante mise en échec contre Vincent Trocheck dans les premières secondes du match.

« Je ne me place pas de pression sur les épaules pour marquer ou produire de l’offensive même si ça fait partie de mon rôle, a affirmé Tkachuk qui se retrouvait au podium dans la salle des conférences de presse avec Verhaeghe. Ce n’est pas à propos de moi. Nous avons un objectif bien plus grand. Plusieurs de nos meilleurs joueurs dans ce match n’ont pas marqué. Je ne me soucie pas de savoir qui réussit nos buts ou qui obtient une grosse mise en échec, je veux juste gagner. »

Les Panthers ont gagné cette première bataille contre les Rangers. Ils l’ont fait grâce à du jeu méthodique. Il n’y avait rien de spectaculaire, mais ils ont signé une classique victoire sur la route.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 10

Quand tu passes la soirée à bourdonner près du filet adverse, tu finis par obtenir une récompense. C’était le cas pour Carter Verhaeghe avec dix tirs tentés. Il a terminé le match avec cinq tirs en direction de Shesterkin, un sommet qu’il partage avec Vladimir Tarasenko.

La victoire avant tout

Bobrovsky a bloqué 24 tirs pour signer un premier jeu blanc depuis le début des séries.

« Mes coéquipiers ont travaillé très fort et ils n’ont pas donné beaucoup de chances aux Rangers, a expliqué le gardien de 35 ans. En séries, le blanchissage ne veut rien dire. Il y a juste des victoires ou des défaites. Je suis bien heureux de sortir avec la victoire dans ce premier match. »

L’énergie du quatrième trio

Paul Maurice dispose de plusieurs cartes pour construire son quatrième trio. À l’image du sixième match face aux Bruins de Boston, Maurice a misé sur Kevin Stenlund au centre de Ryan Lomberg et de Nick Cousins. Les trois joueurs ont passé de précieuses minutes en territoire adverse.

« Notre quatrième trio était incroyable, a noté le capitaine, Aleksander Barkov. Ils conduisaient l’autobus dans cette rencontre. Ils ont joué physiques, ils ont contrôlé la rondelle et ils ont bien joué défensivement. Ils ont contribué à cette victoire. »

En territoire inconnu

Les Rangers n’avaient jamais perdu un match par un jeu blanc depuis le début des séries. Ils n’avaient jamais accusé un retard dans une série. Ils ont découvert deux nouvelles réalités.

« Nous pouvons mieux jouer, ce n’était pas la meilleure version de nous dans ce premier match, a expliqué Laviolette. Nous regarderons ce que nous pouvons améliorer dans plusieurs aspects. Nous aurons besoin de mieux jouer. Mais il faut maintenant se concentrer sur la prochaine rencontre. »