À ce moment, les Hurricanes venaient à peine de créer l’égalité, et la foule était bruyante au possible. Barkov a récupéré la rondelle derrière le filet adverse, s’est moqué de Dmitry Orlov puis d’Eric Robinson avant de refiler le disque à son coéquipier, qui n’avait qu’à enfiler l’aiguille dans une cage presque béante.
« Tout s’est passé vite, a raconté Barkov. J’avais de la vitesse et j’ai seulement tenté de protéger la rondelle. J’ai vu Carter à l’embouchure, de l’autre côté, et c’est à lui que tu veux la donner dans ces moments-là. »
Il a alors été interrompu par son coéquipier Evan Rodrigues, assis à ses côtés, de façon légèrement plus expressive : « C’était malade, Barky! » C’est une description du jeu un peu plus fidèle à la réalité, et celle qu’on tentait d’avoir de la bouche de Barkov, en vain.
« Ça démontre exactement le genre de personne qu’il est, a ajouté Rodrigues. Il ne s’emporte jamais avec le bon ou le mauvais. Et juste au moment où le match devient très intense, très émotif, il est capable d’atteindre ce niveau, encore et encore. Son talent brille de pleins feux dans ces moments. »
Le vent tourne
Le fait que le capitaine appose sa signature sur ce match et cette série allait de soi. Cette victoire a été à l’image des Panthers et de leur façon de jouer. À l’image de la culture implantée par Barkov.
La troupe de Paul Maurice a subi les foudres des Hurricanes au premier tiers. Elle tirait de l’arrière par deux buts après 20 minutes, et on semblait se diriger tout droit vers un retour en Floride et un sixième match dans cette série, que les Panthers menaient 3-0.
« On sait comment cette équipe joue dans cet amphithéâtre, a expliqué Sam Reinhart. On savait qu’ils allaient amorcer le match en force. Ils nous ont forcés à défendre, et ils ont profité de leurs chances. Mais j’ai aimé notre calme et notre façon d’amorcer la deuxième. »
« Il restait 40 minutes à jouer, et on est capables de marquer des buts, a renchéri Maurice. Nous ne voulions absolument pas encaisser un troisième but. C’était notre objectif principal. »
Les Panthers n’en ont pas accordé un troisième avant la troisième période. Dans l’intervalle, ils en ont inscrit trois en l’espace de 4:36 en deuxième pour prendre les devants. Ils avaient alors les Hurricanes dans les câbles, et ont terminé le travail au dernier tiers, malgré le but égalisateur de Seth Jarvis.
Ils ont même écoulé un désavantage numérique – un sixième (!) – dans les trois dernières minutes du match pour fermer les livres. Le joueur puni, Sam Bennett, s’est chargé de marquer dans un but désert à sa sortie du banc des punitions. Ils sont difficiles à ébranler, ces Panthers.
« Nous allons profiter de cette victoire parce qu’elle n’était pas facile, a conclu Maurice. Il y a eu des hauts, des bas, et des émotions sur cette grande scène. Pour le reste, on comprend qu’on n’a franchi que trois étapes sur quatre. Il y en a encore beaucoup à accomplir. »