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SUNRISE, Floride — La patinoire était inondée de rats en plastique, ainsi que d'un énorme morceau de fromage en mousse. L'amphithéâtre résonnait alors que les célébrations se répandaient partout au Amerant Bank Arena, les cris passant de « Bobby! Bobby! Bobby! » à « We Want the Cup! ».

Les partisans des Panthers de la Floride venaient de voir leur équipe vaincre les Rangers de New York 2-1 lors du match no 6 de la finale de l'Association de l'Est, samedi, pour atteindre la finale de la Coupe Stanley pour une deuxième saison consécutive.

Mais dans les coulisses, dans le vestiaire des Panthers, le sentiment était différent. Bien sûr, la joie était au rendez-vous, mais ce n’était pas la folie pour autant.

Oui, les Panthers venaient de remporter la finale de l’Est. Oui, ils sont la première équipe à retourner en finale de la Coupe Stanley après y avoir subi la défaite la saison précédente depuis les Penguins de Pittsburgh en 2008-09. Oui, ils venaient d’éliminer les gagnants du trophée des Présidents – comme l’année dernière. Mais les grandes célébrations attendront.

« Je crois que l'année dernière, nous croyions en nous-mêmes, mais nous étions simplement heureux d'être en finale, aussi », a expliqué l'attaquant Sam Bennett. « Cette saison, nous prenons tout au sérieux. Nous avons un seul objectif, c'est tout. Nous ne serons pas satisfaits jusqu'à ce que nous l’atteignions. »

La Coupe Stanley.

L'entraîneur Paul Maurice n'a pu trouver le bon mot pour décrire le contraste. L'incrédulité et le chaos, l'excitation et l'enthousiasme qui se sont propagés dans le vestiaire des Panthers après avoir balayé les Hurricanes de la Caroline en finale de l'Association de l'Est la saison dernière.

Samedi, c’était complètement différent.

« Le niveau d'énergie après le match était incroyable », s’est souvenu Maurice à propos de l’an dernier. « Cette saison, c’était plus calme. Il y avait beaucoup de personnes heureuses, mais nous sommes peut-être un peu plus expérimentés maintenant.

« Même sur le banc, ce n'était pas la folie quand la sirène a sonné. C'était un enthousiasme bien mérité, parce qu'ils ont travaillé si fort pour gagner. »

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L'énergie de la saison dernière s'expliquait en partie par la composition de l'équipe, et en partie par la manière dont elle est sortie de nulle part pour se qualifier pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley avant d'éliminer les Bruins de Boston qui venaient de connaître une saison historique, puis d'achever les Maple Leafs de Toronto et les Hurricanes en un total de neuf matchs lors des deux rondes suivantes.
 
Elle s'expliquait par le fait que personne ne croyait aux Panthers, qui avaient adopté une mentalité de « nous contre le monde » et par la confiance sans bornes de Matthew Tkachuk.
 
L’édition actuelle des Panthers a mûri, et ce qu’elle vient de réaliser, c’est de tout simplement répondre aux attentes. Il faudra maintenant les dépasser.
 
« Ils sont plus calmes que l'équipe de l'année dernière, a noté Maurice. Mais nous en avions besoin l'année dernière. Nous avions besoin qu'ils ne soient pas trop calmes, qu'ils soient animés, énergiques et festifs. Nous nous demandions, "Comment sommes-nous arrivés ici?" Cette saison, ils sont arrivés au camp [d'entraînement] avec l’objectif en tête, et c’est ce que nous avons vu pendant toute la saison. »
 
L’objectif, c’était un retour en finale de la Coupe Stanley et obtenir une autre chance de remporter un titre, l’objectif de faire tout ce qu'ils pouvaient — et encore davantage — afin de retrouver le niveau de jeu qu'ils savaient déjà qu'ils pouvaient atteindre. C'est pourquoi il n’y a pas eu d’euphorie lors des célébrations d'après-match, samedi, et que le trophée Prince-de-Galles n'est pas l'objectif ultime pour les Panthers cette saison.
 
L'objectif ultime demeure à l'horizon.
 
Comme le gardien Sergei Bobrovsky l'a dit, « Le travail n'est pas complété. Ce n’est qu’un pas. »
 
Tkachuk a répété ce sentiment en soulignant la détermination que l'équipe a eue depuis le début de la saison.
 
« Nous n'avons pas encore terminé, a dit Tkachuk. Nous sommes très heureux de la manière dont ces séries se sont déroulées, puisque nous avons gagné trois rondes, mais c'est assurément un sentiment différent cette saison. »
 
Ça ne veut pas dire que les actuels accomplissements des Panthers ne méritent pas d'être célébrés par l'équipe, par les dirigeants ou par les partisans. Après tout, ce n'est pas une situation qui se produit très souvent.
 
Depuis le début de l'ère d'expansion de la LNH en 1967-68, seulement cinq équipes sont retournées en finale après s’y être inclinées la saison précédente.
 
Seulement deux d'entre elles ont remporté la Coupe : les Penguins de 2009 et les Oilers d'Edmonton de 1984.
 
C'est tout.
 
Les Panthers tenteront de faire de ce duo un trio alors qu'ils affronteront les Oilers ou les Stars de Dallas en grande finale, qui commencera le 8 juin. C’est pourquoi ils se sont mis au travail à la suite de leur élimination en cinq matchs par les Golden Knights de Vegas il y a 354 jours.
 
« Je crois que c'est une question de volonté et de courage, a dit Bennett. Nous voulons tellement la (Coupe Stanley). C'est une chose de dire que tu la veux, mais de le prouver chaque soir en travaillant avec acharnement, c'est une chose différente. Nous la voulons désespérément. »

Les célébrations de samedi auront donc été une belle tape dans le dos pour souligner leur travail, leurs journées passées au gym ou à l’entraînement et tous leurs efforts des derniers mois.

Mais il y a encore du travail à faire. 
  
« Nous nous attendions à revenir ici, a souligné Tkachuk. Rien n'est garanti, mais nous nous y attendions en raison de la manière dont nous travaillions, de notre attention aux détails… nous sommes très fiers d'être ici, nous sommes très heureux, mais le travail n'est pas encore fini. »