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SUNRISE, Floride – À un certain moment de la troisième période, les partisans des Panthers de la Floride se sont mis à réclamer la Coupe Stanley : « We want the Cup! We want the Cup! ».

C’était quelques secondes à peine avant le sixième but de leurs favoris – un cinquième dans un intervalle de neuf minutes au dernier tiers. Cette finale de l’Est face aux Hurricanes de la Caroline n’est pas encore terminée, pas officiellement du moins, mais les amateurs floridiens sont prêts à passer à la vraie finale, une troisième en autant d’années.

Après cette victoire de 6-2, une troisième de suite dans cette confrontation, les Panthers semblent aussi l’être. Et tout indique que les Hurricanes, eux, sont sur le point de plier bagage.

« Le sentiment est bon dans notre vestiaire, c’est sûr, a assuré le capitaine Aleksander Barkov, qui a récolté deux buts et une aide. On sait ce qu’on doit faire dans ces matchs. On reste concentrés, peu importe ce qui arrive. Ils ont poussé fort en deuxième période pour créer l’égalité. En troisième, on a pris le contrôle. »

C’est peu dire. Nous y arriverons.

Le score ne l’indique pas, mais ce troisième gain a tout de même été le plus difficile à arracher aux Hurricanes. Ou plutôt celui qui a nécessité le plus long travail. Croyez-le ou non, les deux équipes sont revenus sur la glace en troisième à égalité 1-1.

Les Hurricanes détenaient une priorité de 17-15 au chapitre des tirs, et avaient mis Sergei Bobrovsky à l’épreuve avec quelques bonnes chances de qualité. Tout était encore possible.

« Ils ont joué de la façon dont on s’attendait dans les deux premières périodes, a analysé l’entraîneur Paul Maurice. Ce match était beaucoup plus serré que l’on peut penser. On est revenus du vestiaire en troisième en sachant qu’il faudrait garder la pédale au plancher et trouver un moyen d’en marquer un. »

Ça n’a pas été trop long. Jesper Boqvist, un joueur qui a pris la place de l’éclopé Sam Reinhart dans la formation, a redonné les devants aux Panthers grâce à une brillante manœuvre à 1:29 de la troisième. On ne le savait pas à ce moment, mais c’était le début de la fin.

« Boqvist a été très bon chaque fois qu’il a été inséré dans la formation, a vanté Brad Marchand, auteur d’un but. Ce but a été énorme. Il nous a permis de reprendre nos aises. Une fois qu’ils ont égalé, tout aurait pu arriver. Mais nous avons fait du bon travail pour revenir à notre style et la confiance a continué de se bâtir. »

Le rouleau compresseur, qui avait préparé le terrain pendant les 40 premières minutes, s’est alors mis en marche et n’a pu être arrêté. Pour reprendre les mots inscrits sur une pancarte dans les grains : l’ouragan a rapidement été rétrogradé au rang de tempête tropicale. Et même là, le mot tempête est peut-être trop fort.

En un rien de temps, c’était 6-1 et Rod Brind’Amour n’a eu d’autres choix que d’appeler un temps d’arrêt pour permettre à ses troupes de respirer un peu. Seth Jarvis a mis fin à l’hémorragie en marquant moins de deux minutes plus tard, et n’a même pas pris la peine d’aller célébrer au banc avec ses coéquipiers.

Une fois que l’intimidation a été complétée au chapitre des points, les Panthers sont passés aux poings. Matthew Tkachuk n’a pas hésité à s’en prendre à Sebastian Aho – probablement des représailles pour son coup à l’endroit de Reinhart – et a été expulsé de la rencontre.

Sam Bennett et Andrei Svechnikov ont aussi réglé des comptes. L’humiliation a été complétée dans tous les aspects, au point où on se demande comment les Hurricanes pourront s’en remettre. Les Panthers jouent avec leur nourriture, et n’ont plus qu’une victoire à signer, lundi devant leurs partisans, pour retourner en finale.

« On aborde les choses un jour à la fois, a tempéré Barkov. On se concentre sur notre récupération et sur le repos. Ensuite, on se concentrera sur le prochain match. C’est comme ça qu’on vit, un jour à la fois. »

À bout de ressources

Si les Hurricanes veulent espérer sauver leur honneur et mettre fin à une séquence de 15 revers en finale de l’Est, ils auront besoin de la contribution de tout le monde. Ils n’ont jamais eu les devants dans cette série, et tirent de l’arrière 16-4 au total des buts depuis le début des hostilités.

« Les quatre recrues de notre équipe ne peuvent pas faire partie de nos meilleurs joueurs tous les soirs, a résumé Brind’Amour. Ça ne peut pas se produire. Il y a des gars dans ce vestiaire qui ne jouent pas comme ils le devraient à ce temps-ci de l’année.

« Jordan Staal et Jordan Martinook ne peuvent pas être nos meilleurs joueurs. Ça ne peut pas toujours être la même histoire. C’est ce qui se produit tous les soirs. On doit en obtenir plus des autres joueurs. »

Les Hurricanes sont peut-être simplement à bout de ressources. Sans les défenseurs Sean Walker et Jalen Chatfield, tous les deux blessés, ils ont aligné les recrues Scott Morrow (moins-2) et Alexander Nikishin (moins-4). Ça n’a pas été facile pour eux, mais ils ont au moins mieux fait que Dmitry Orlov (moins-4).

Le vétéran défenseur a commis d’innombrables revirements coûteux. Une dure, dure soirée au boulot.

« On prend de mauvaises décisions avec la rondelle, a analysé le pilote. On doit pouvoir compter sur certains joueurs. Je ne veux pas tout blâmer sur Dmitry, mais tu ne peux pas gagner à ce temps-ci de l’année en commettant des erreurs de la sorte. On joue contre une équipe qui profite de ses chances. »

Les Hurricanes en ont eu la preuve trois fois. Auront-ils finalement appris de leurs erreurs?

Hurricanes vs Panthers | Match no 3 | Résumé

EN PROLONGATION

Le chiffre du match: 12

Le différentiel de 12 buts (16-4) entre les deux équipes est le plus grand de l’histoire après trois matchs en finale d’association.

La profondeur à l’épreuve

Les Panthers avaient déjà puisé dans leur profondeur pour ce match en raison de la blessure à Reinhart, remplacé par Boqvist, et ils ont été encore davantage été mis à l’épreuve.

L’attaquant Eetu Luostarinen a écopé d’une punition majeure et a été expulsé de la rencontre en fin de première période à la suite d’une mise en échec à l’endroit de Jackson Blake. Ce dernier s’est absenté pour les dernières minutes de la première, mais il est revenu au jeu par la suite.

Les Hurricanes n’ont rien fait qui vaille dans les cinq minutes, un exploit des Panthers compte tenu des absences de Reinhart et de Luostarinen, deux éléments importants de l’infériorité numérique.

« C’est un tournant dans le match, a soulevé Maurice. Sam et Eetu n’étaient pas là, mais les autres ont pris la relève. Quelqu’un d’autre doit bloquer les tirs et réussir les dégagements. On a confiance en notre profondeur. Ça surviendra de nouveau. Il ne faut pas que ça affecte le banc. »

Le défenseur Niko Mikkola a aussi quitté le match avec 12 minutes à faire, mais Maurice a indiqué qu’il devrait être en mesure de disputer la prochaine rencontre.

Douce revanche

Les Hurricanes ont toute la misère du monde à générer des chances de qualité dans cette série, et quand ils en ont, ils doivent souvent se buter à la muraille Bobrovsky.

Le gardien des Panthers a réalisé un arrêt tout simplement époustouflant face à Logan Stankoven à mi-chemin de la deuxième période. Ce dernier a accepté la belle remise de Jordan Staal sur une descente à 2-contre-1, mais le portier a fait le grand écart pour repousser le disque du bouclier.

Bobrovsky conservait alors la mince avance d’un but des siens. Stankoven a toutefois pris sa revanche sur lui, quelques minutes plus tard, en sautant sur un retour de lancer en avantage numérique pour créer l’égalité. Ce fut l’un des seuls moments de réjouissance du côté des Hurricanes.

Le boulier au service de Brind’Amour

Rod Brind’Amour avait prévenu les médias de ne pas tenter de deviner ses trios avec ce qui avait été mis en place à l’entraînement matinal, et force est d’admettre qu’il a été bien honnête.

Après les deux premières défaites des siens, le pilote a mis les noms de tous ses attaquants dans un chapeau pour créer quatre nouveaux trios. Ça n’a manifestement pas donné de résultats éclatants, mais son équipe a été dans le coup pendant un peu plus longtemps. Une petite victoire.

Le changement le plus remarquable a été devant la cage des visiteurs. Pyotr Kochetkov a gardé les siens dans le match en réalisant de gros arrêts.

« Il nous a gardés dans le match pendant 40 minutes, a fait valoir l’entraîneur. Il n’a pas été occupé à profusion, mais il a réussi de bons arrêts en début de match. Et la troisième a été ce qu’elle a été. »

CAR@FLA, #3: Kochetkov vole Verhaeghe avec le bâton