Bobrovsky

SUNRISE, Fl. – Sergei Bobrovsky a appris au cours de ses 14 saisons comme gardien dans la LNH qu’il ne peut pas contrôler la majorité des choses qui se passent devant lui, et qu’il doit avant tout se concentrer sur ce qu’il peut maîtriser.

Quand les Panthers de la Floride contrôlent le jeu, comme ils l’ont fait lors de la majorité de la série de deuxième ronde de l’Association de l’Est contre les Bruins de Boston, Bobrovsky s’est retrouvé pendant de longs moments sans recevoir le moindre lancer. Jusqu’à ce que soudainement, l’adversaire se présente devant lui avec une excellente chance de marquer.

Mais il y a aussi eu des moments dans la série où les Bruins ont forcé Bobrovsky à effectuer arrêt après arrêt, comme ç’a été le cas lors du match no 5, une défaite de 2-1 lors de laquelle les Bruins, qui étaient au bord de l’élimination, ont gardé les Panthers sur leurs talons durant toute la partie.

Bobrovsky se dit prêt à faire face au défi, peu importe ce qu’il est.

« C’est comme cela. Ce n’est pas moi qui décide ce qu’ils vont me lancer ou ce qui va se passer autour de moi. Je tente de demeurer attentif, de demeurer concentré et de vivre dans le moment », a-t-il expliqué.

Cette approche a bien servi Bobrovsky et les Panthers tout au long des séries éliminatoires de la Coupe Stanley et c'est l'une des raisons pour lesquelles ils mènent l’affrontement contre les Bruins 3-2 et auront une deuxième chance d’y mettre un terme lors du sixième match, vendredi au TD Garden.

Même si la Floride a échoué lors de sa première tentative, Bobrovsky n'en était pas le responsable. Il a réalisé 26 arrêts, dont 12 en première période alors que les Panthers n’en décochaient que quatre, ce qui a permis d’éviter que l’écart de 1-0 ne soit plus important. Et même après que Boston ait pris une avance de 2-1 sur le but de Charlie McAvoy à 10:25 de la deuxième période, Bobrovsky a gardé la Floride dans le match.

« Quand on inclut la première ronde [contre le Lightning de Tampa Bay], ça fait plusieurs fois que Sergei connaît des premières périodes calmes, ce qui est un défi, a souligné l’entraîneur-chef des Panthers Paul Maurice. Sergei vient enfin de connaître une sortie où il a eu de l’action dès le début du match et il a été mesure de résister. Il a été rapidement occupé et il a offert une performance à la hauteur de ce qu’il est. Il a réussi deux ou trois gros arrêts. »

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La Floride avait réussi à limiter Boston à 18 tirs ou moins lors des trois derniers matchs, trois victoires, mais les Bruins sont revenus en force mardi en offrant leur performance la plus agressive de la série. De leur côté, les Panthers étaient moins efficaces sur leurs passes, ce qui a nui à leurs sorties de zone et à des revirements qui ont mené à des chances de marquer pour l’adversaire.

Les Bruins ont terminé la rencontre avec un avantage de 9-7 pour les lancers à partir d’une zone dangereuse, selon le système de suivi des joueurs NHL Edge. Une différence majeure par rapport au match no 4, quand les Panthers avaient dominé la catégorie 14-6 dans une victoire de 3-2.

« Il y a eu un peu plus d’action autour de mon filet, a dit Bobrovsky. Boston, c’est une bonne équipe avec de bons joueurs, des joueurs talentueux. C’est donc une série où tous les matchs sont serrés, et c’est amusant. »

Deux fois vainqueur du trophée Vézina (2013, 2017), remis au meilleur gardien de but de la LNH, et finaliste pour cet honneur cette saison, Bobrovsky a vécu presque toutes les situations possibles en saison et en séries éliminatoires, dont une présence en finale de la Coupe Stanley avec les Panthers la saison dernière. Ses coéquipiers savent qu’ils peuvent compter sur lui, comme ils l’avaient fait l’an dernier quand ils avaient effacé un déficit de 3-1 contre les Bruins en première ronde des séries pour finalement passer au tour suivant.

« Mentalement, il est tellement concentré, a souligné l’attaquant Carter Verhaeghe. Ça se voit dans sa préparation au quotidien. Il est à son affaire. Il se présente à l’aréna chaque jour avec cette mentalité. Je ne m’en fais pas pour Bob. Il fait très bien devant le filet, et on le laisse faire. »

Bien que les statistiques de Bobrovsky depuis le début des séries – une moyenne de buts alloués de 2,51 et un pourcentage d’arrêts de ,896 – ne semblent rien casser, en particulier lorsqu’on les compare avec celles du gardien des Bruins Jeremy Swayman (2,16 ; ,933), Maurice estime que ce ne sont pas de bons indicateurs de la qualité de son jeu.

« Ç’a été vraiment difficile pour lui jusqu’au dernier match parce qu’il a dû être inactif pendant de longues portions dans plusieurs matchs, a-t-il dit. Quand l’adversaire obtient une chance, c’est habituellement un excellent joueur qui va l’obtenir. C’est impressionnant de voir à quel point il a gardé sa concentration. Les statistiques, ce n’est pas ce qui le motive. Il ne porte aucune attention au fait que son taux d’efficacité est sous les ,900. Et nous non plus. »

Un indicateur possiblement plus représentatif du travail de Bobrovsky est le fait qu’il a un pourcentage d’arrêts de ,875 sur les tirs décochés de zones dangereuses en séries (comparativement à ,843 pour Swayman), ce qui le place au premier rang de la LNH parmi les gardiens qui ont joué au moins cinq matchs.

Il se signale aussi en raison du moment où il décide de réaliser un arrêt important. Lors du match no 4, les Panthers tiraient de l’arrière 2-0 et les Bruins bourdonnaient en début de deuxième période, mais Bobrovsky s’est signalé pour garder les siens dans le match. Ses coéquipiers ont repris du poil de la bête en fin de période, et ils ont marqué trois buts sans réplique pour remporter le match.

« Nous avons confiance en Bob, a souligné l’attaquant Anton Lundell. Il est toujours prêt. Nous n’avons pas à nous en faire pour lui. Il sait ce qu’il a à faire. »

Avec George Richards, collaborateur indépendant NHL.com