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BOSTON – Dans un contexte qui dépasse largement les frontières du sport, la scène était puissante.

Au moment d’ouvrir les portes du vestiaire des États-Unis aux médias, les notes de l’hymne national canadien retentissaient à tout rompre à l’intérieur du TD Garden de Boston. À l’intérieur de la chambre, le silence.

Le logo des Bruins au plafond avait été recouvert d’un immense drapeau américain, toujours orné de 50 étoiles. Les visages étaient longs, les mines étaient basses et les joueurs américains marmonnaient.

« Ça craint, a lâché Brady Tkachuk. Je pense que cette équipe méritait un meilleur sort.

« Honnêtement, j’étais convaincu que nous allions gagner. Je sais que tout se produit pour une raison. Il y a une raison pour laquelle nous n’avons pas gagné ce soir. »

Les Américains, favoris sur papier, ont bien failli remporter la Confrontation des 4 nations. Ils ont eu les devants en deuxième période dans cette finale contre le Canada. Ils ont cogné à la porte à de multiples reprises en prolongation, se butant à un Jordan Binnington qui ne voulait rien savoir.

Auston Matthews, le capitaine des États-Unis, a été frustré à trois reprises. Il aurait bien pu célébrer le but en or à la place de son éternel rival Connor McDavid. Mais le destin en a décidé autrement.

« J’ai eu de bonnes chances en prolongation, mais Binnington a fermé la porte, a souligné Matthews. Ce match aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. C’est décevant, mais je ne pourrais pas être plus fier du groupe. Nous nous sommes battus tout au long du tournoi pour surmonter l’adversité. »

L’équipe n’a pas été épargnée par les blessures. Elle a perdu les services du défenseur Charlie McAvoy après son deuxième match du tournoi, et les deux frères Tkachuk étaient amochés. Matthew n’a d’ailleurs plus joué après la période médiane de la finale.

« Tout le monde dans ce vestiaire a donné tout ce qu’il avait dans le réservoir », a assuré Brady, auteur du premier but des siens. « C’est évidemment très décevant quand tu n’es pas récompensé pour les sacrifices que tu fais pour le gars à côté de toi.

« Ce résultat, ce moment, peut vraiment nous motiver en vue de l’an prochain (aux Jeux olympiques). Mais les premières émotions sont la déception, la tristesse. Nous méritions un résultat différent. »

Il est vrai que les Américains ont bien bataillé. Les Canadiens aussi. Dans un match aussi serré, dans une ambiance aussi tendue, des détails ont fait la différence.

« Il y a beaucoup de déception, a commenté l’attaquant Dylan Larkin. Mais il y a aussi beaucoup de fierté. Je suis fier de notre groupe et de la façon dont les gars se sont battus les uns pour les autres. Nous avons formé une équipe très rapidement et je suis fier d’en avoir fait partie. »

Dans tous les cas, ce duel entre les deux nations aura mis la table pour un emballant tournoi olympique, dans moins d’un an à Milan. La rivalité naturelle a été ressuscitée, et les Américains ont déjà soif de revanche sur une scène encore plus grande.

« Ça ne fait que nous rendre encore plus affamés, a conclu le défenseur Zach Werenski. On sait qu’on est aussi bons que le Canada. On s’attend à jouer dans ces gros matchs avec eux, et nous nous attendons à gagner. C’est excitant pour ce groupe. Ça nous donne confiance que notre moment s’en vient. »

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