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BOSTON – Aux Jeux olympiques de Vancouver, Sidney Crosby a marqué le but en or en prolongation dans un gain de 3-2 contre les États-Unis. Pratiquement 15 ans plus tard, Connor McDavid a saisi le flambeau de Crosby pour écrire un autre grand moment du hockey canadien.

McDavid a déjoué Connor Hellebuyck d’un tir parfait de l’enclave pour inscrire le but gagnant en prolongation en finale de la Confrontation des 4 nations, jeudi, au TD Garden de Boston. À l’image de Vancouver, l’équipe canadienne a signé une victoire de 3-2 face aux Américains.

« Sidney l’a fait aux Jeux olympiques alors que pour ma part, c’était un tournoi un peu plus petit, a dit McDavid. Nous voudrons gagner encore une fois en février 2026. C’était bien, c’était génial, mais nous regardons déjà vers les Jeux olympiques. »

« L’identité du marqueur en prolongation importait peu, mais je trouve que ça cadre parfaitement de voir Connor obtenir ce but décisif, a renchéri Crosby. Je me réjouis pour lui. Il a une toujours une tonne de pression sur ses épaules. S’il y a une personne qui peut comprendre ce qu’il ressent, c’est moi. Il a reçu une immense récompense avec son but. Il est un joueur des grandes occasions. Je sais que cette victoire a une grande symbolique pour lui, tout comme pour nous. »

Dans une finale sous haute tension, McDavid a délivré un pays tout entier dans un scénario digne d’un film.

« Oui, c’est comme le scénario parfait, a acquiescé Nathan MacKinnon. Connor est le meilleur joueur au monde. Le voir marquer le but gagnant dans un match où l’intensité était à son comble et dans un environnement hostile pour nous, c’était vraiment spécial. J’espère qu’il répétera la même chose l’an prochain aux Jeux olympiques. »

Les grands joueurs ont le don de s’élever dans les grands moments. C’était le cas pour McDavid. En prolongation, le capitaine des Oilers a trouvé une façon de se libérer de son couvreur, Auston Matthews, pour ensuite saisir une passe de Mitch Marner. Seul dans l’enclave, il n’a pas manqué sa chance.

« Connor était vraiment ouvert sur ce jeu, c’était une bonne chose, a lancé avec le sourire MacKinnon. Quand il profite d’une telle occasion, la rondelle se retrouve généralement dans le filet. Nous étions nez à nez, le Canada et les États-Unis, mais c’est bien de finir au sommet. »

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McDavid, qui avait vécu la douleur d’une défaite lors du septième match de la finale de la Coupe Stanley au mois de juin dernier contre les Panthers de la Floride, se retrouve maintenant dans le bon camp.

« Je suis vraiment heureux. J’ai trouvé une façon, mais je dirais que tout le monde a connu un match solide, a affirmé McDavid. Je n’aimais pas mon match avant la prolongation. Cette victoire représente beaucoup pour nous. »

Pour les 60 premières minutes, McDavid a connu de rares bonnes présences. On avait l’impression que la rondelle bondissait toujours sur son bâton et qu’il ne parvenait pas à trouver son erre d’aller.

« C’était un match serré et les meilleurs joueurs savent aussi comment défendre, a expliqué le numéro 97. Je n’ai pas joué un grand match, mais je me suis accroché et Binner (Binnington) a réalisé d’immenses arrêts, surtout en prolongation. »

Pour les huit minutes de cette quatrième période, Jordan Binnington a aussi opéré sa magie. Le gardien des Blues de St. Louis a fait mentir ses détracteurs en sortant des arrêts clés contre Auston Matthews à trois reprises et face à Brady Tkachuk.

MacKinnon : le joueur le plus utile

Auteur du premier but du match de cette finale, MacKinnon a hérité du titre du joueur par excellence du tournoi. Le capitaine de l’Avalanche du Colorado a marqué quatre buts en quatre matchs. Pour ce deuxième duel contre les États-Unis, MacKinnon a procuré une bonne dose de confiance à ses coéquipiers en battant Hellebuyck d’un tir du haut de l’enclave.

« C’est un bon sentiment, a mentionné le centre de 29 ans. L’intérêt pour la Confrontation des 4 nations a explosé. Je me doute que les gens ne savaient pas à quoi s’attendre et se demandaient si ç’allait ressembler à un match des étoiles. Mais nous avons pris ce tournoi à cœur. Quand tu représentes ton pays, tu veux rendre les gens fiers. Nous avons aussi laissé nos egos à la porte. C’était génial de jouer pour une telle équipe. »

Pour 40 millions de Canadiens

Un verre de carton dans sa main, où le liquide à l’intérieur provenait du Canada, Jon Cooper a décrit la symbolique de cette victoire.

« J’espère juste que le Canada est fier, a affirmé Cooper. Tous les joueurs dans ce vestiaire étaient fiers de représenter leur pays. Est-ce que nous avions besoin d’une victoire? Ce n’était pas juste notre équipe qui avait besoin d’une victoire, c’était notre pays aussi. Nos joueurs ont pris cette responsabilité sur leurs épaules. C’était différent. Ce n’était pas juste une victoire pour les joueurs, c’était une victoire pour un peu plus de 40 millions de personnes. »

« Au Canada, nous retirons une grande fierté d’être Canadien, mais aussi pour notre sport, le hockey, a renchéri Crosby. Cette victoire représente beaucoup pour nous. »

CAN vs USA | Résumé | Confrontation des 4 nations

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 6

Jordan Binnington a repoussé six tirs en prolongation avant que McDavid délivre le Canada.

Des chances ratées

Avec un peu plus de chance, le Canada aurait pu se bâtir une confortable avance dès le premier vingt.

Après le but de MacKinnon, les hommes de Jon Cooper ont continué de cogner à la porte. Seth Jarvis et Drew Doughty ont manqué une première occasion de doubler l’avance des leurs alors que Connor Hellebuyck a fermé la porte en nageant devant son filet.

Quelques instants plus tard, c’était au tour de Sam Bennett d’être incapable de soulever la rondelle alors que le portier américain s’est retrouvé hors position. Trois minutes après cette autre chance ratée, Brady Tkachuk créait l’égalité et mettait la table pour un match très serré.

Un Tkachuk mal en point

Matthew Tkachuk voulait disputer ce match à tout prix, mais il n’était manifestement pas au sommet de sa forme. L’attaquant américain a terminé la rencontre avec un temps de jeu de 6:47.

Il a commencé à passer son tour régulièrement à compter de la deuxième période. Il a effectué six présences de moins de 30 secondes au cours de cet engagement, passant la majeure partie de son temps au bout du banc à mâchouiller son protecteur buccal. Il n’a pas rejoué par la suite.

Il était tout de même sur la patinoire pour les deux buts des Américains. Son frère Brady s’est chargé d’animer le spectacle pendant qu’il était un peu plus dans l’ombre.

Un remplaçant de luxe

Thomas Harley ne s’attendait pas à jouer cette finale, mais ses services ont été requis lorsque Josh Morrissey a déclaré forfait, à quelques heures du match en raison d’un virus.

Le défenseur des Stars a assuré la relève avec brio, aux côtés de Drew Doughty. Il a démontré beaucoup de calme dans une situation plutôt stressante. Il avait fait la même chose lors de son entrée en scène dans le tournoi, samedi dernier, contre ces mêmes Américains.

Il a été le troisième défenseur le plus utilisé (21:56) et a amassé une aide sur le premier but du match, celui de MacKinnon.

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com