Shea-Weber 2-22

BROSSARD -Shea Weber aura tout fait pour tenter d'aider ses coéquipiers à renverser la vapeur au cours de cette saison de misère, mais au final, la douleur a eu le dessus.
Opéré il y a deux semaines pour réparer une déchirure au tendon du pied gauche, le défenseur des Canadiens de Montréal s'est adressé aux médias pour la première fois depuis qu'il a disputé son dernier match de la saison, le 16 décembre.

Il a expliqué avoir subi une fracture lorsqu'il a reçu un tir de Jack Eichel, des Sabres, sur le patin lors du tout premier match de la saison, mais le vétéran de 32 ans n'a pu établir un lien clair entre cette blessure et la déchirure au tendon qui s'en est suivie.
Chose certaine, la douleur était au rendez-vous dès le Jour 1.
« Il semble que la fracture pourrait avoir endommagé le tendon, mais c'est dur à dire, a-t-il avancé. J'ai joué avec des fractures auparavant. Si on m'avait dit dès le départ que j'avais une fracture, je n'aurais rien fait de différent. J'aurais joué tant que j'en étais capable. C'est malheureux que ça ait finalement empiré. »
Weber a d'abord raté six matchs à la mi-novembre en espérant que les choses rentrent dans l'ordre, mais l'amélioration n'a pas été aussi significative qu'il l'espérait. Il est revenu au jeu malgré la douleur - aidé par une injection - mais il a atteint un point de non-retour à la mi-décembre.
Le défenseur format géant n'était plus l'ombre de lui-même et ça devenait de plus en plus flagrant.
« Tu essaies de te concentrer mentalement sur tout le reste, et en fin de compte tu essaies de mettre la blessure de côté, a-t-il expliqué. Mais ça t'affecte dans tous les aspects. Tu utilises ton pied quand tu tires, quand tu patines. Ce n'est pas comme si tu pouvais l'ignorer complètement. Il faut faire avec sur chaque jeu. »
Même s'il ne voulait pas abandonner l'équipe, qui affichait à ce moment une fiche de 14-15-4 et qui figurait au 25e rang du classement général, Weber a dû se rendre à l'évidence.
C'est lorsqu'il a obtenu l'opinion d'un deuxième médecin, à Green Bay au mois de janvier, qu'il a su qu'il devrait passer sous le bistouri et suivre un programme de réadaptation de six mois qui le mènerait jusqu'à la prochaine saison.
Weber doit porter une botte de protection pour au moins les six prochaines semaines et se sert d'un déambulateur pour se déplacer. Lorsqu'il retirera sa botte, il pourra amorcer sa réadaptation en espérant être de retour pour le camp d'entraînement.
« Il n'y a jamais de certitudes, mais c'est mon plan, a-t-il fait valoir. Je vais travailler aussi fort que chaque été. [...] Ce médecin a déjà opéré d'autres athlètes et ils sont revenus au sommet de leur forme. J'ai confiance. »
De bon augure
Weber ne souhaitait évidemment pas disputer que 26 rencontres cette saison, mais sa blessure a tout de même permis à de jeunes défenseurs de l'organisation, dont Noah Juulsen, de se faire valoir dans des rôles plus importants.
« J'ai aimé ce que j'ai vu de Noah, a analysé Weber. Il est solide comme défenseur. C'est une position difficile pour un jeune, mais je trouve qu'il s'adapte bien. Il deviendra un bon joueur pour notre équipe. »
Les Canadiens montrent une fiche de 28-37-12 et sont au 26e rang du classement général. Peu importe, Weber est persuadé que l'équipe sera rapidement en mesure de redevenir compétitive.
« Nous pourrons rebondir, a-t-il assuré. Nous avons eu des blessés importants cette année. Notre gardien numéro un a manqué un temps considérable. Avec un (Carey) Price en santé, il n'y a rien d'impossible. Les jeunes ont gagné en expérience cette année. Ça deviendra payant pour le futur.
« Ça doit servir de leçon. Il ne faut pas oublier la douleur des défaites. Il y a des jours où c'était difficile de venir à l'aréna. Quand tu te sors de la course aux séries assez tôt dans une saison, ça devient frustrant. Mais les jeunes auront grandi de cette expérience. »